Service (pas toujours) Gagnant au Restaurant en Indonésie
Selamat Malam (bonne nuit) Ami Lecteur,
justement, en parlant de “malam”, Malang est une ville assez calme la nuit…
Certes il y a 2-3 night-clubs sympas, enfin surtout pour ceux qui aiment danser (ou regarder les autres danser) sur de la techno originalement remixée (“Hugo’s”, “Nashville” ou encore “My Place” ou “Ametist”… oui donc 4 en fait !), et 2 ou 3 bars qui servent de l’alcool et avec de la musique « Live » (notamment « Deliv »), mais souvent la musique y est tellement forte qu’elle remplit les lieux plus que les clients…
Par contre, on y trouve de très bons restaurants !
Je ne parle pas des restaurants de rue qui pullulent tels des champignons après une bonne averse automnale… Non, je veux dire des vrais restaurants, avec une vraie carte (traduite), de vraies tables et chaises (pas des tabourets en plastique), de vrais couverts, une vraie serviette (pas du papier toilette sur la table), un groupe de musiciens que personne n’écoute (oui, bon ça, c’est devenu un standard), du vrai choix (et des plats internationaux) et des « vrais » prix (plus de 2 euros…) !
Si vous passez par Malang, n’hésitez pas à vous attabler à un des restaurants du centre ville, tels que :
– Le « Mélati » (pour la variété et la qualité de sa carte, sa liste de vins, sa décoration et son ambiance unique au sein de l’hôtel Tugu),
– « Inggil » (pour la décoration traditionnelle),
– le « Bunga Bali » (pour sa carte qui propose même du cochon – denrée rare à Java- son jardin et sa déco 70’s),
– le « Toko Oen » (pour l’ambiance “meubles en rotins” et architecture art-déco “1930”),
– le « Java Dancer » (pour son burger et son tiramisu, dans un décor de petite maison javanaise),
– le « Monopoli » ou encore le « Ria Djenaka » (pour leurs décorations très variée, à l’image de la carte, mais pas une goutte d’alcool… Même pas de bière! ).
Et à ce propos, on a été dîner dans un de ces restaurant et même à plusieurs reprises (parce que la déco, l’ambiance et les plats sont sympas)…
Le propriétaire aimant chiner, il a accumulé dans son restaurant plusieurs objets anciens (certains datant de l’époque coloniale hollandaise, des disques des années 70, des marionnettes traditionnelles…) conférant à l’endroit une ambiance détendue et agréable, en complet décalage avec le tumulte de la rue.
Alors que l’orchestre mettait toute sa meilleure volonté et énergie à massacrer plusieurs chansons de “Coldplay”, une petite serveuse s’est approchée de la table pour nous donner les menus, juste après notre arrivée.
Le temps de lire 1 fois, 2 fois, 3 fois les menus, hésiter, demander des conseils, relire une 4ème fois, cette dernière attendait bien sagement à nos côtés, le stylo et son carnet à la main…
Et après 10 bonnes minutes d’hésitation et comme cela n’aidait pas à faire notre choix, on a eu la bonne (?) idée de lui demander de repasser un peu plus tard.
*Excuses*
*Joli sourire*
*Signe de la tête*
*Rotation des talons*
*Marche en direction d’une autre table *
(vu le nombre de mains levées, elle n’avait que l’embarras du choix…).
Malang est une ville calme la nuit… Mais les restaurants sympas sont rapidement pleins ! Surtout les samedis soirs.
Et celui-ci, à en juger par les tables voisines, semble être un bon repère d’étudiants venant s’enivrer de musique (vu qu’ils ne servent pas d’alcool) plongés sur leurs mobiles (une tendance observée dans beaucoup d’autres pays)…
Mais la jolie serveuse a dû nous oublier, car on ne l’a pas – même jamais – vu revenir dans notre direction.
Notre choix finalement fait, un serveur est enfin venu à notre table pour prendre nos commandes.
En général, lors de la prise de commande, la personne préposée au service a 2 réponses possibles :
– soit « ada » (“yenna”). Et donc là c’est bon : il ya ce qu’on veut.
– soit « kosong » (“yennapu”), alors que c’est bien sur le menu… Et bizarrement, on a beau revenir plusieurs fois à intervalles régulières, le plat est toujours « kosong »… (une question me taraude : alors pourquoi le laisser sur le menu ?)
Mais parfois, ça se complique : on choisit (plus ou moins rapidement, selon combien de temps le(la) serveur(se) peut rester debout sans bouger… C’est d’ailleurs parfois tentant de chronométrer, juste pour le plaisir !), on commande, on a la confirmation (« ada »), il répète la commande puis on le voit s’éloigner en direction de la cuisine.
Et c’est alors que toute la finesse de l’art se révèle dans un jeu subtil : la porte de la cuisine à peine fermée, se ré-ouvre et le(la) serveur(se) revient d’un pas pressé et l’air contrit, s’excuse :
– Sorry Pak, « habis » (“yennavéméyennapu”) ! Par contre, je peux vous suggérer… du Nasi Goreng ! (argghhhh)
Et c’est à ce moment précis du service que la magie opère… Parce que plutôt que de revenir vers la table, le(la) serveur(se) va s’affairer ailleurs en salle et il peut se passer plusieurs longues minutes sans que rien n’arrive, à part les boissons (et encore)…
Et ainsi, après avoir attendu au moins une heure et demi (oui, le temps est long quand on a faim), un peu énervé et impatient, on demande à la serveuse :
– ben, ils sont où nos plats ?
– Ah ben « habis » !
– …
Donc… Si on ne lui avait pas demandé, on aurait pu attendre encore toute la soirée, c’est ça ?
ah oui, c’est ça…
– Alors il reste quoi sur la carte mademoiselle-s’il-vous-plait ?
– Ben la cuisine est fermée maintenant, alors on ne peut plus commander à manger.
– …
– Sorry, ya !
– …
#Sourire un peu crispé quand même…#
C’est le genre de petits désagréments qui aident à apprendre non seulement la patience, mais aussi le self-control ; parce que ça ne sert vraiment à rien de s’énerver en public en Indonésie… C’est même contre-productif et donne un mauvaise image de soi, dans un pays où montrer sa colère en public, c’est “perdre la face” !
Tout ça pour dire qu’en dépit de certains rares petits désagréments, il y a de très bons restaurants à Malang !
Et d’ailleurs, dans les bons restos, la nourriture est très bonne, alors que dans les mauvais… Elle est nettement moins bonne ! Écrit comme cela, ça peut ressembler à une superbe lapalissade, mais il faut savoir que les Indonésiens adorent manger !
Partout.
A toute heure.
Vraiment n’importe où.
Et de tout.
Alors le choix est vaste…
D’où l’intérêt de trouver une bonne adresse, qui soit une bonne alternative aux “Street Foods” restaurant qui jalonnent les bords des routes…
… et aux franchises américaines offrant une cuisine raffinée, telles que “Pizza Hut”, “KFC” ou encore “Mac Donald” et son Mc Rice !