Voyage en Thaïlande : Visite “One Night in Bangkok”
Samedi 10 mai 2008, Terminal 2E de Roissy… L’embarquement commence… un nouveau voyage aussi, direction : La Thaïlande pour 3 semaines !
Après 12 petites heures d’avion et une nuit relativement courte (entre repas, films, discussions avec le personnel de bord et d’autres passagers… le temps passe très vite), l‘A340 d’Air France se pose sur le tarmac de l’aéroport de Bangkok, “La citée des Anges”.
“Dernier virage… PNC au portes, désarmement des toboggans, vérification de la porte opposée… Mesdames et messieurs, bienvenus à Bangkok. La température est de 32 degrés et le temps nuageux.”
Il fait effectivement gris et chaud.
Mais surtout : il doit y avoir 200% d’humidité : l’air chaud et moite empêche presque de respirer (j’ai l’impression de boire au moins un litre d’eau chaude à chaque inspiration…) !Je récupère mes bagages et passe la douane : juste derrière la préposée aux coups de tampon, un énorme panneau accueille le visiteur : “Welcome to the land of thousand smiles” !
Le ton est donné…C’est donc parti pour ma première immersion en Asie du Sud Est (je sais que l’association des termes “immersion” et “asie du sud-est” peut paraitre de mauvais goût, surtout après le tsunami, mais c’est pas volontaire…), avec 3 semaines qui promettent d’être bien occupées.
En effet, voici le parcours retenu : 1 jour à Bangkok – 1 jour à Ayyuthaya – 2 jours à Bangkok – 3 jours à Chiang Mai – 1 jour à Chiang Rai – 2 jours à Sokkuthai – 4 jours à Siam Reap – 3 jours à Kho Phi Phi – 3 jours à Krabi – 1 jour à Bangkok.Avant tout : un petit peu de géographie, pour mieux situer où je viens de débarquer :
La Thaïlande -“Pays Libre” en Thaï – anciennement royaume du Siam, a une histoire complexe (je n’en ferais pas de résumé… désolé).
Ses voisins directs sont : le Myanmar (ex-Birmanie) à l’ouest, le Laos (au nord, dont le Mékong décrit une des frontières naturelles), le Cambodge (à l’est) et au sud, la Malaysie. Elle est bordée par deux mers : la mer d’Andaman, côté golfe du Bengale (à l’ouest), et le golfe de Thaïlande (à l’est).
Sa capitale, regroupant environ 12 millions d’habitants (sur les 70 millions qui peuple ce pays dont la superficie avoisine celle de la France), est Bangkok depuis 1767 (suite à la chute d’Ayyuthaya), dont le nom complet est (attention, accrochez vous !) :
Krung Thep Mahanakhon Amon Rattanakosin Mahinthara Ayutthaya Mahadilok Phop Noppharat Ratchathani Burirom Udomratchaniwet Mahasathan Amon Piman Awatan Sathit Sakkathattiya Witsanukam Prasit.
Ce qui en fait le nom de ville le plus long au monde, dont la traduction donne : « Ville des anges, grande ville, résidence du Bouddha d’émeraude, ville imprenable du dieu Indra, grande capitale du monde ciselée de neuf pierres précieuses, ville heureuse, généreuse dans l’énorme Palais Royal pareil à la demeure céleste, règne du dieu réincarné, ville dédiée à Indra et construite par Vishnukarn. »
Pour plus de simplicité, dans la suite de mon récit, je l’appellerai Bangkok… J’espère que vous ne m’en voudrez pas !
(Etape du voyage : 1 jour à Bangkok – 1 jour à Ayutthaya – 2 jours à Bangkok – 3 jours à Chiang Mai – 1 jour à Chiang Rai – 2 jours à Sukhothai – 4 jours à Siam Reap – 3 jours à Kho Phi Phi – 3 jours à Krabi – 1 jour à Bangkok ; et en bonus : Quelques conseils utiles pour préparer votre voyage en Thaïlande).
Ma cousine (qui vit ici pour 6 mois) est venue avec son collocataire thaïlandais me chercher à l’aéroport et s’improvisent alors comme guide de la ville. Le temps de prendre un taxi, nous empruntons l’impressionant réseau autoroutier, direction : la Ville des anges, grande ville, résidence du Bouddha d’émeraude, ville imprenable du dieu Indra, grande capitale… (désolé…). Est-ce la fatigue du voyage ou l’euphorie de la découverte du pays? Mais l’autoroute me parait incompréhensible : il y a des échangeurs dans tous les coins, des ponts enjambent 2-4-6-8-10-12… voies (ça n’en finit plus) et en plus allez lire le Thaï sur les panneaux de direction (quand ils ne sont pas cachés par d’énormes panneaux publicitaires) !
Nous déposons mes affaires chez K.T Guesthouse (www.ktguesthouse.com), une pension bien sympa située entre l’aéroport et le centre de Bangkok (pas très loin du BTS, le sky-train de Bangkok) : propre, bien tenue, avec un accueil toujours souriant (et serviable), un restaurant, elle a aussi l’avantage d’avoir une petite piscine, ce qui, compte tenu de la chaleur de la ville, est extrêmement agréable !
En plus, elle n’est pas située dans le quartier le plus touristique de Bangkok, ce qui a comme autre avantage de ne pas croiser des touristes-à-sac-à-dos (des gens comme nous, quoi) dans tous les coins !
Le temps de prendre une douche (ça fait du bien, je me sens tout neuf) et nous voila partis à la découverte de Bangkok, la sulfureuse.
Visite de Bangkok, un Dimanche :
Aujourd’hui, c’est dimanche, jour du seigneur… ah non, ici c’est Bouddha… donc aujourd’hui, c’est dimanche : jour de repos !
Les rues sont grouillantes de monde et le trafic routier important : taxis multicolores (il doit y avoir 1 taxi pour 5 habitants dans cette ville), thuk-thuk (triporteurs à l’équilibre incertain, ouverts juste à hauteur des pots d’échappement), voitures (partout), motos, mobilettes et camions se croisent, s’entrecroisent, se recroisent, se décroisent (?), se klaxonnent et slaloment entre 2 piétons tentant bravement de traverser ; il faut savoir qu’ici le piéton n’est absolument pas prioritaire ! En plus, les gens roulent du mauvais côté de la route (à l’anglaise…), à gauche donc.
Bangkok est en plein essors. Des grues font lever des buildings toujours plus haut, les tours tutoient les vieilles maisons plus ou moins delabrées et les autoroutes suspendues traversent la ville en son milieu. Et pour rajouter un soupçon de béton au milieu de tout ça : le sky-train, lui aussi au dessus des artères principales de la ville, transporte ses voyageurs entre les buildings.
Bref, une impression de chaos relativement organisé semble régner dans la capitale thaïlandaise (si c’est comme ça un jour de repos, ça va être assez funky un jour de semaine… surtout s’il pleut !).
La promenade au marché dominical, le “Chachuchack Market” (essayez de le prononcer avec des marshmallows dans la bouche sans en mettre partout, c’est encore plus rigolo!), qui n’est ouvert que le week end,est déroutante : évoluant au milieu de la foule, tous les sens sont en éveils : d’un étal à l’autre, les odeurs de cuisines se mélangent pour créer une fragrance unique, bizarre (mais pas écoeurante), la musique est omniprésente et les visiteurs se pressent, dans un énorme brouhaha, d’un stand (très colorés et bien remplis) à l’autre : entre nourriture, vêtements (beaucoup de “vrai faux”), jouets, animaux (!), fleurs, objets de décoration…
Chaque étal déborde de marchandise : c’est ici que les Thaïlandais viennent acheter les produits en gros, pour les vendre au détail dans divers marchés du pays.
Nous déjeunons au marché, dans l’un des restaurants les plus prisés : c’est ce qui se dit derrière nous…
Quoi? Je comprends le Thai? Serait-ce l’effet du jetlag (heu, pardon, du décallage horaire)?
En fait, non, ce sont juste trois Français qui font la queue derrière nous (!).
Sur la carte, tout est écrit en thaï et il n’y a même pas de photo pour illustrer les plats. Avec le décallage horaire (le jetlag, donc) et le fait que je n’ai pas pris Thaïlandais en 18è langue à l’école, je me repose entièrement sur Oad (le collocataire) pour commander. En fait, j’y comprends vraiment rien… le thaïlandais, c’est vraiment de l’hébreux pour moi!
Devant nous, les woks s’agitent, les crevettes sont sautées avec différents différents légumes et des mélanges d’épices : la fumée exalte une odeur particulièrement appétissante !
Les différents plats sont épicés, surprenants, variés, en deux mots : SUPER BONS !!!
La particularité des repas thaï est que les plats sont à partager entre convives. On ne goûte pas qu’à un seul plat, mais on picore d’un bol à l’autre, d’une assiette à l’autre… le tout accompagné de riz collant et d’une bonne Singha – la bière locale – pour faire descendre (et surtout calmer les flammes qui sortent de la bouche !).
Après cette immersion dans la frénétique vie du marché, nous décidons de continuer notre visite de Bangkok, plutôt dans le calme, le luxe et la volupté. Nous prenons donc la direction de l’Oriental pour boire un verre au bord du fleuve, sous les frangrances florales des frangipaniers et orchidées.
L’Oriental est un des plus vieils hotels luxueux de Bangkok, dans un style très colonial (parfois un peu rococo) avec un jardin bien fleuri, une piscine à débordement face au Chao Phraya (le fleuve).
Comment ça “rococo”???
Le service, toujours souriant n’est jamais obséquieux.
Et le jus de fruits fraichement pressés est juste… parfait !
Chose impressionnante dans la modernité de ce pays, c’est le poids de la tradition et plus particulièrement l’omniprésence des petits temples pour faire des offrandes ! A chaque fois, les fidèles s’agenouillent, allument un bâton d’enscen, offrent des fleurs et font une prière à Siddartha Gautama, fondateur du Bouddhisme (Bouddha, veut dire “l’éveillé” en sanskrit car il a atteint, par sa sagesse, le Nirvana) :
– Offrandes au marché :
– Petit autel à côté d’un grand hotel :
L’autre figure emblématique, ultravénérée, respectée, adorée est le Roi Bhumibol Adulyadej (portant le nom de Rama IX). Né en 1927 aux Etats-Unis, le roi mélomane (pas mégalomane… il est fan de jazz et joue de la clarinette et du saxophone) règne depuis le 5 mai 1950 sur le pays (après la mort mystérieuse de son frère ainé, dans le palais royal en 1946) !
Si plusieurs gouvernements se sont succédés – souvent par coups d’états (à peu près 18) – au sein de cette monarchie constitutionnelle, le roi a permis de restaurer la monarchie. Toujours proche du peuple, il a maintenu la cohésion nationale et permis le développement de zones plus défavorisées. Une belle part de son aura vient des bonnes actions menées pour ses sujets.
Pour l’anecdote : sa soeur, la princesse Kalyani Wathana, a largement contribué au développement de la culture française (et du français) dans le pays. Il faut dire que durant leur jeunesse, la famille a vécu à Lausane.
Donc, en se promenant à Bangkok (comme ailleurs dans le pays), il n’est pas rare de voir, ici ou là, un portrait du roi : en fait, il y en a partout : dans les voitures, les bus, sur les lampadaires, dans les restaurants, dans les abribus, sur les fenetres des immeubles… Partout je vous dit!
Les Thailandais vont même jusqu’à porter un un polo, ou un t-shirt, jaune tous les lundis, car le lundi : c’est jour du Roi !
Il y a une autre chose amusante : les montages électriques ! En effet des dizaines de cables partent d’un poteau, pacourent des façades plus ou moins décrépies, traversent les branches d’arbres, et courent ainsi de poteau en poteau. J’attends à chaque instant une grosse éticelle qui ne vient jamais !
Déjà la fin d’après-midi arrive. Nous décidons de rentrer à la pension, mais distraits par l’animation de la rue, nous n’avons pas vu la menace arriver : le vent se lève, la lumière diminue : un bel orage vient d’envelopper Bangkok et rince la ville d’une pluie soutenue.
Nous nous abritons tant bien que mal sous un auvent de magasin. Le propriétaire nous propose même des sièges pour nous assoir, en attendant que ça se calme. Trop sympa !
Tant bien que mal, nous trouvons un taxi pour rentrer. Je retrouve ainsi mes compagnons de voyage à la pension (ils avaient voyagé avec Thaï Airways), puis nous partons dîner dans un des restaurants de Bangkok spécialisé dans les fruits de mer : crabes en beignets,crevettes sautés, soupe de poissons… tout est bon dans le poisson !
Après cette loooooooongue journée de visite de Bangkok, la fatigue nous gagne. Mais avant de rejoindre nos chambres et à la faveur d’une accalmie, le ciel redevenant sec, nous faisons un petit crochet par la piscine (ben oui, quand même !). Sous un ciel orange foncé où les nuages prennent, entre deux teintes de gris, les couleurs des lumières de la ville, nous fêtons le début du séjour par une petite baignade nocturne…
P.S : j’ai passé d’autres nuits à Bangkok, mais j’ai pas pu resister à faire référence à la chanson de Murray Head.