La conduite à Bali : « Baby you can drive my car » (face A)
Halo Semua (salut tout le monde…),
Parce que j’ai la chance de ne pas habiter à l’hôtel, pour me rendre de chez moi à mon lieu de travail, j’ai droit à une voiture (ou plutôt un van) !
Et comme je n’ai toujours pas compris leur réseau de minibus-transport en commun (bien qu’ils soient visibles et bien colorés) et surtout vu que j’en avais un peu marre de lâcher 30.000 rupiahs (1,8 euros…) aux taxis pour chaque trajet – en plus il faut toujours batailler pour qu’ils acceptent d’enclencher le « meter », sinon ils entament des négociations à des prix prohibitifs, négociations qui peuvent durer des heures (sans compter qu’ils n’hésiteront pas à interrompre leur course pour se vider la vessie, alors que le compteur tourne encore).
Et pour être honnête, le temps n’est pas un luxe que j’ai le matin (Oui, disons que je ne suis pas forcément du matin), j’ai profité d’avoir mon permis international et une voiture pour me déplacer par mes propres moyens et donc : je conduis à Bali !
Et ce qui est amusant quand on découvre les joies de la conduite à Bali, c’est que les « Jalan » (rues) aux noms si exotiques quand on les lit sur un guide papier, sur les panneaux (Jalan Pantai Kuta, Jalan Raya Kuta, Jalan Seminyak, Jalan Sunset Road,…), ou encore sur le GPS, deviennent petit à petit notre quotidien et les repères sont rapidement trouvés.
Tout comme d’ailleurs rouler dans les petits « gangs » (ruelles étroites, très étroites, à peine plus large qu’une voiture et aux dos d’âne tellement affûtés qu’ils raclent le bas de caisse à chaque passage…), prendre les ronds-points, faire demi-tour dans les bouchons, céder les priorités, s’imposer de force…
A propos de GPS, j’en profite pour dire officiellement merci à « Google Maps » qui m’a régulièrement amené à bon port, plus au moins approximativement, certes parfois à 5 kilomètres près… Mais bon jamais à l’opposé de là où je voulais aller (enfin, peut être une fois ou deux… mais il faut dire que beaucoup des rues portent des noms similaires ici et les numéros sont organisés de façon… originale, ou en tous cas selon une logique qui m’échappe). Donc, en plus des poétiques règles de conduite à Bali, il a fallu que j’apprenne à faire des demi-tours dans des endroits les plus improbables !
J’avais déjà eu l’occasion de raconter la conduite « à l’indonésienne » entant que cobaye lors de mes 10 mois passés à Java. Mais là, c’est une nouvelle expérience, puisque c’est moi qui tiens le volant, enclenche les vitesses, joue avec les commandes et qui appréhende donc les règles de conduite à Bali…
Tout d’abord il faut s’habituer à changer de côté, car en Indonésie on conduit à gauche (merci les Japonais…), donc le volant est à droite (ça fait 2 subtilités, non négligeables au début).
Après plus de 17 ans à conduire du « bon côté » de la route, « bon côté » est la traduction littérale de l’anglais « right side »… Comment ça, ça veut dire aussi « à droite » ? Certes, mais on ne va pas commencer à jouer avec les subtilités de la langue anglaise, parce que sinon on ne va pas s’en sortir (et en plus ce n’est pas vraiment le but du blog, car je préfère, de loin, être de mauvaise foi !)…
Donc, je disais qu’après plus de 17 ans à conduire du « bon côté » de la route (à droite, donc), j’ai donc pris le siège de ce qui était pour moi auparavant le siège « passager » et me suis mis à conduire du côté gauche de la route.
Je ne vous cache pas qu’après 8 mois de pratique je continue parfois d’ouvrir la porte de gauche, plutôt que celle de droite pour rentrer dans la voiture… d’ailleurs, j’ai arrêté de compter !
Mais bon, honnêtement ça peut aussi arriver le soir, surtout – et bizarrement – en sortant de restaurant, ou d’un bar après un bon dîner, arrosé de vins locaux (de ceux qui se boivent « glace, bien glace, sinon, c’est dégueulasse »), ou d’Arak Madu !
Aaaahhh L’Arak Madu, délicieux cocktail balinais fait d’alcool de riz et de palme – ou de coco – mélangé avec du miel (« madu »), des épices et un zeste de citron vert… c’est bon, mais faut pas dépasser 2 verres… Parce qu’après 3 ou 4 (mais rarement 5, parce que 6 c’est déjà trop, et qu’après 7 on sait plus compter), il se passe des trucs vraiment bizarre dans la tête !
Enfin, bref… Et puis une fois assis, ce sont toutes les commandes qui sont inversées : les clignotants sont à droite et les essuies glace à gauche. Ce qui fait qu’il arrive parfois, souvent, régulièrement, que quand on veut tourner, on met les essuie glaces en marche, ou alors qu’on indique vouloir tourner dès qu’il se met à pleuvoir…
De même, quand on veut faire une marche arrière, habituellement, on se tourne à droite, pour voir entre les sièges, ben là on continue de se tourner à droite, pour… ne rien voir à part la sangle de la ceinture et le côté droit de la voiture…
Il y a quand même des réflexes qui sont profondément ancrés !
Mais bon une fois le plein d’essence effectué (au prix subventionné de 50 centimes d’euros le litre) dans une station-service officielle, ou sinon en s’arrêtant en bord de route (on peut acheter de l’essence vendue directement dans des bouteilles de Vodka), puis les rétroviseurs bien réglés, son permis de conduire international en poche et les commandes presque en main, c’est parti pour s’insérer dans la circulation !
Youhouuuuu…
Euuuuhhh….
Aaaaaaaaaaaaah, oh put***, mais comment on conduit ici ???
En fait, le plus dur lors de la conduite à Bali, c’est de faire attention à plusieurs obstacles.
En premier lieu, les piétons qui marchent sur la chaussée, en particulier dans les endroits où il n’y a pas de trottoirs, et pire encore : la nuit !
Autre obstacle : les trottoirs… non pas qu’ils soient un problème entant que tel (c’est agréable quand on est piéton), mais parce que certains conducteurs de 2 roues les utilisent pour doubler et donc déboitent sur la route sans vous voir passer; ou encore parce que depuis qu’il y a des trottoirs, il n’y a plus de place pour se garer (bon, visiblement, ça n’en gêne pas certains qui laissent leurs voitures ou scooter quand même, ce qui bloque la circulation aux heures de pointes le soir…) ; ou encore parce que les poteaux électriques, au lieu d’être plantés dans les trottoirs le sont dans la chaussée (ce qui est top, surtout la nuit) !
Tout ceci contribue à rendre la conduite à Bali particulièrement… exotique !
Sinon il y a aussi les grosses charrues chargées de débris, tirées par des Indonésiens aux pieds-nus, ou encore les calèches tirées par les chevaux. Sans oublier les mobylettes et autres scooters, qui déboitent dans tous les sens, ne contrôlent pas si une voiture les double, coupent la route sans prévenir, ni se signaler. Ils peuvent d’ailleurs être conduits par des enfants de 12 ans (sans casques) ou des adultes portant de lourdes, très lourdes, charges (bambous, vitres, récolte, bouteilles d’eau, bouteilles de gaz…) ou transportant leur famille entière (monsieur conduit, madame est derrière avec un enfant et le plus petit se tient debout entre le père et le guidon)…
Le mieux, c’est quand il commence à faire nuit, parce que certains n’allument pas leurs feux de croisement, ou passent aux intersections, sans contrôler qu’on arrive en voiture… D’où l’importance de faire de réguliers appels de phare, pour signaler sa présence… Sauf qu’avec les commandes inversées, ben je lave le pare-brise une fois sur deux !
Ici, en voiture ou en scooter on peut, tout en conduisant téléphoner, envoyer des messages, répondre a des e-mails, envoyer un message sur BlackBerry Messenger, et même regarder la télé (certaines voitures sont équipées d’une antenne et d’une télé centrale !).
Par contre, une des règles de conduite à Bali pour éviter une amende, en plus d’avoir son permis international : il est impératif d’avoir sa ceinture en voiture et de porter un casque (plus ou moins intégral) quand on est en 2 roues, et non pas l’inverse (non parce qu’une ceinture de sécurité en scooter, je ne vois pas trop l’intérêt… en revanche, un casque en voiture reste une option à étudier…) !
Et bien que l’on se fasse doubler par des scooters conduits par des enfants qui ne doivent pas dépasser 12 ans visiblement, l’âge minimum légal pour conduire ici est 16 ans (mais enfin bon les règles…).
Heureusement, les vitesses sont relativement réduites, dû à une infrastructure peu développée (mais qui s’améliore) et aux embouteillages réguliers (et qui eux ne s’améliorent pas). D’ailleurs une des premières expressions qu’on apprend en arrivant en Indonésie est enseigné par le chauffeur de taxi (ou le chauffeur de la voiture de l’hôtel) : « Ada Macet » (prononcez : « ada matchette » : il y a des embouteillages).
Il est donc rare de dépasser les 80 km/h ! Parfois, on se prend même à rêver de dépasser les 15 km/h tellement le trafic est dense !
D’ailleurs, à Bali, les vitesses ne sont pas vraiment limitées et il n’y a pas de contrôle d’alcoolémie (heureusement…), seulement des contrôles de papiers d’identité et de permis de conduire.
Mais quid de la conduite à Bali en ville et en campagne ?
Force est de constater que la conduite en ville est bien différente de celle dans les petites routes de campagne : si la première fait la part belle aux embouteillages et gros nuages sortis des pots d’échappements des engins motorisés, la seconde en revanche fait la part belle aux scènes étonnantes, dans des paysages parfois enchanteurs, entre 2 villages.
En parlant de villages, ce qui est étonnant ici c’est qu’ils sont regroupés par spécialités ; par exemple un village va être spécialisé dans la sculpture sur bois, un autre dans le tissage, un autre dans la sculpture de pierre, un autre dans la confection d’objets pour les temples et cérémonies…
Ainsi, en roulant, on peut voir alignés dans le même village, des magasins vendant exactement les mêmes choses que son voisin ! La plupart des villages produisent en gros des marchandises destinées à alimenter les marchés des villes, les magasins de souvenirs et aussi les marchés européens, puisque c’est ici que viennent s’approvisionner les vendeurs de marchés d’été de bijoux fantaisie, objets de décoration…
Et il suffit de s’échapper des embouteillages du centre de Kuta-Legian-Seminyak, pour apprécier les paysages sublimes et les scènes de vie uniques qu’offrent les petites routes de Bali, comme par exemple ce couple de vieillards, dont les journées à travailler dans les rizières ont imprimées leurs sillons sur une peau tannée par le soleil, regardent passer les voiture assis sur un banc, le regard méditant, ou encore les enfants faisant de la luge sur une feuille géante de bananier dans une pente rendue glissante par la pluie !
Et puis sur la route, en plus des mobylettes et scooters, on croise aussi de drôles d’engins trafiqués (des vespa transformés en sidecars, des scooters avec des supports pour porter des planches de surf, des mobylettes avec des caisses pour transporter de bouteilles d’eau, de gaz, des volailles et je ne sais quoi d’autre, des quads améliorés…), des bus défoncés, des camions sans pare-brise (mais avec une bâche plastique transparente pour se protéger de la pluie), dont la cabine est entourée de guirlandes multicolores, mais aussi des Toyota Avanza et des Suzuki APV (les voitures les plus vendues ici… y’en a tellement, que c’est parfois un gros chalenge de retrouver sa voiture dans les parkings des centres commerciaux), sans oublier quelques Porsche ou Ferrari (et vue l’état des routes, je me demande ou est le plaisir de conduire)…
Heureusement, les voitures, scooters, bateaux et tous les engins mécaniques sont aussi régulièrement bénis : Les Dieux s’assurent du bon respect des règles de conduite à Bali !
On trouve un petit panier d’offrande dans beaucoup de voitures, ou des feuilles tressées aux portes, aux guidons des 2 roues, aux antennes de radio.
Il y a même un jour spécifique pour faire bénir son véhicule et une cérémonie : Tumpek Landep (2 fois par an… c’est d’une manière générale c’est le jour pour faire bénir tout ce qui contient du métal : couteaux, outils…).
Si aux Etat-Unis les Américains, à coup de God bless you », vous bénissent dès qu’ils sont contents, ici à Bali plus on rend grâce aux Dieux, plus on se sent heureux !
« Baby you can drive my car
Yes I’m gonna be a star »…
Mais quelles sont les règles de conduite à Bali (pour conduire un scooter ou une voiture) ?
L’explication, ou en tout cas la tentative d’explication, viendra dans le prochain billet …
Et pour pour aller plus loin, voici quelques conseils afin de bien préparer vos visites à Bali :
1 commentaire
J’apprécie toujours autant, tes billets sont un vrai régal. Merci encore pour ta prose et tes photos, je pense que nous viendrons te trouver avec mon compagnon. J’ai vraiment envie de voir grandeur nature ton hôtel et la vie à Bali.
Tu manques aussi beaucoup à la scène de Saint Augustin, qui se rappelle bien de toi et se languit de retrouver un showman comme toi.
Je t’embrasse et attends avec impatience ton prochain roman