L’Appel de la Forêt Canadienne – Chapitre 1
Avis au lecteur : si le titre en est un clin d’oeil, cet article n’a clairement rien à voir avec le roman éponyme de Jack London. Ceci étant dit…
Bonjour mon « t’cheum » Lecteur,
Alors, comme raconté lors de mon précédent message, je suis donc bien arrivé là-haut, sur la montagne, au coeur de la forêt canadienne, dans les Appalaches québécoises.
En cette fin d’été 2018, les températures particulièrement clémentes alliées aux récentes pluies ont permis l’apparition d’un épiphénomène naturel : l’apparition de champignons ! Et visiblement les températures ont été bien douces, car force est de constater qu’il y bien eu du sport des spores disséminés dans la forêt !
Promenade en forêt : à la recherche de champignons…
A la faveur d’un petit moment plus calme, après avoir préparé et bien astiqué l’auberge, nous nous octroyons une petite détente et décidons donc d’aller dans un bar à danseuses topless chasser les champignons, dispersés dans les 62 km2 du territoire.
Ainsi, pendant 2 bonnes heures à respirer les bonnes odeurs d’humus, à repérer entre les colonies de champignons, les empreintes d’ours, d’orignaux, de lapins ou de lynx, nous avons arpenté des kilomètres de sous-bois baignés des rayons de soleils orangés qui – passant au travers des branches des hauts arbres – traçaient autant de lumineuses pistes d’envol aux minuscules fées des bois (ou peut être étaient-ce de minuscules insectes volants… Mouais, je préfère la thèse des fées !).
Marchant dans les épaisses mousses, enjambant les immenses arbres à terre abattus par des castors désireux de construire leurs barrages (et saccager inonder des parties entières de territoire), et nous penchant pour découper délicatement les champignons qui poussaient en colonies, nous avons donc passé 2 bonnes heures, plongé dans l’épais silence qui recouvre la forêt canadienne à peine troublé par les légers bruissement des feuilles…
Puis, de retour à la cabane, nous avons passé 4 bonnes heures à nettoyer-découper-bouillir-pour-les-congeler une bonne 10aine de kilos de pieds de moutons, de giroles et des « Lobsters » – des champignons dont le nom vient du fait qu’ils sont sont très durs et ont la même couleur qu’une carapace de homard cuite (par contre, ils n’ont pas du tout le même goût !).
En revanche, en guise d’animaux, nous n’aurons finalement vu que des écureuils qui sautaient d’une branche à l’autre, ou grimpaient rapidement en tournant autour des troncs…
Immergé dans le calme de la verte quiétude forestière, on semble revivre, loin des embouteillages, de la pollution et de la foule bruyante qui se presse et se compresse quotidiennement dans les rues bétonnées et les sous-sols sombres de Montréal, ou de toute autre jungle urbaine.
« Et si le bonheur revenait à disposer de solitude, d’espace et de silence – toutes choses dont manqueront les générations futures ? Le froid, le silence et la solitude sont des états qui se négocieront demain plus chers que l’or. Sur une terre surpeuplée, surchauffée, bruyante. » (Sylvain Tesson – Dans les forêts de Sibérie)
La nature a ceci d’incroyable d’absorber le stress et les énergies négatives que la vie urbaine génère. Perdu dans cet univers qui nous dépasse, tous les sens sont sollicités : les couleurs apaisantes des paysages que l’on ne cesse d’admirer, les bruits environnants qui chatouillent les oreilles, la douceur de la brise qui vient caresser la peau, la pureté de l’air qui rafraîchit les narines et décrasse les poumons.
Plongé au coeur de la forêt, déconnecté des réseaux et des médias, sans autre choix que de se re-connecter à l’essentiel – et quelque part à soi-même – la nature propose un lieu unique pour qui veut se ressourcer et trouver la paix. Et, enveloppé de calme, elle offre un finalement superbe espace de méditation et de contemplation, aux spectacles éblouissants.
Surmontant les épreuves du temps et s’adaptant aux changements imposés par les saisons, la nature évolue à son rythme. A l’observer, elle nous apprend la force de la résilience et devient source d’inspiration, nous aidant à accepter le changement, à prendre le temps de nous adapter et à ne garder le positif de chaque situation de chaque situation pour en faire une source d’apprentissage. La nature possède donc un pouvoir magique : celui de répandre, prolonger et apaiser la vie, à son rythme, pour peu que l’on ne cherche pas à la dominer…
Et l’arrivée des premiers chasseurs, a vite brisé le calme qui régnait jusqu’à présent au coeur de la forêt canadienne…
Mais ça, c’est une autre histoire !
2 commentaires
Magnifique Pidjay,
Tu m’as encore fait rêver quelques minutes, et rire aussi… Très beaux textes et photos. Merci !
Vivement Pidjay et les chasseurs Quebécois
Luc
Superbe Pidjay!
Encore de magnifiques aventures que tu nous fais vivre. Un tout petit peu déçu pour ton estime des castors. Pour un français c’est quand même un animal fort sympathique malgré ses grandes dents et tellement emblématique de l’Amérique du Nord. Ne te transforme pas en Davy Crockett!