Bordeaux et la Côte Sud-Ouest : Entre Terre et Mer, la Patrie du Surf en France (et en Europe).
Alors comme raconté dans mon précédent article, j’ai appris à surfer au Cap-Ferret. D’ailleurs, pourquoi au Cap-Ferret ? Car situé à proximité de Bordeaux, c’est quand même un très bel endroit – entre le bassin, forêts, dunes et océan – où le temps semble suspendu… Donc un lieu idéal pour s’initier à un sport de glisse la petite quarantaine passé, alors que j’aurais du pu commencer adolescent (comment ça, je fais ma crise de la quarantaine ?). Mais surtout, parce qu’après une session de surf, c’est aussi l’occasion rêvée pour aller déguster des huîtres, avec un (ou deux) verre de vin blanc, face au Bassin d’Arcachon.
Les plages, le surf, les huîtres, le Cap-Ferret… Non mais sans blagues : quel bonheur d’habiter à Bordeaux, la nouvelle Capitale du Surf en France !
Explications…
Bordeaux, nouvelle capitale du Surf
L’un des (nombreux) avantages du Sud-Ouest de la France c’est qu’on mange bien que la région étend 250 kilomètres de belles plages de sable blond face à l’océan Atlantique, de la Gironde à la Bidassoa, offrant par là-même une multitude de spots de surf.
En effet, face aux longues plages de la côte Atlantique, les vagues se forment grâce aux haut-fonds marins et viennent se dérouler offrant ainsi une multitude de spots de qualité.
Ajoutez des forêts de pins et des dunes de sable blond à franchir, une douceur de vie en été et de magnifiques couchers de soleil et la carte postale est complète pour profiter de l’océan !
Comme expliqué dans mon article précédent, la côte basque demeure le berceau du surf en Europe (et donc en France).
Cependant, l’activité s’est étendue progressivement aux plages de la côte Atlantique, remontant jusqu’à la Gironde (et même en Bretagne et en Mer du Nord), faisant ainsi de Bordeaux la Capitale du surf en France, et la Côte Basque étant assimilée à la Californie de l’Europe, enfin d’après le New-York Times en 2013.
Comme quoi, Bordeaux n’est pas que la capitale du vin et de l’oenotourisme en France…
En effet, Bordeaux est la ville qui compte le plus grand nombre de surfeurs parmi ses habitants.
Cette assertion ne vient pas d’une quelconque envie de provocation intra-régionale de la part de l’auteur, mais est tirée d’un article du très sérieux quotidien Le Monde (oui, il faudrait que je m’ouvre à des lectures plus saines… Sud Ouest, peut être ? Ou plutôt Surf Session…), n’en déplaise à mes amis Basques ; Biarritz restant la ville où est né le surf en France (comme expliqué d’ailleurs dans mon précédent billet ; rendons à César…).
Cependant, l’attribution de la palme de ville qui compte le plus grand nombre de surfeurs parmi ses habitants coïncide peut-être avec la possibilité de faire du surf à Bordeaux (et même du bodyboard), sur une vague artificielle permanente et couverte au Wave Surf Café.
Mais il est vrai que la capitale de la Nouvelle Aquitaine (Bordeaux, donc) est située à proximité des plages de la côte Atlantique : Hourtin, Carcan, Lacanau bien sûr, le Grand Crohot, le Truc Vert ou encore Le Cap-Ferret.
Quand j’écris “à proximité”, je veux dire “à moins d’une heure de route”.
Et hors embouteillages, bien entendu…
Rien que sur la Gironde, on peut donc accéder à de nombreux beaux spots de surf, depuis la pointe du Médoc jusqu’au Bassin d’Arcachon.
Et en roulant à peine plus longtemps en voiture (ou en Van Volkswagen, histoire de faire un peu cliché), on peut rejoindre aussi aisément Les Landes (avec les plages de Biscarosse, Capbreton, Hossegor, Seignosse, Mimizan, Vieux Boucau…) et Le Pays Basque (Anglet, Biarritz, Bidart, Ciboure, Guethary, St Jean de Luz, Hendaye…).
Bon, d’accord… Et rendons à César ce qui appartient à César, puisqu’on y revient : Il suffit de passer un peu de temps dans le Pays Basque, pour se rendre compte qu’il vraiment est la patrie du “surf lifestyle” à la française, tant il semble faire partie de l’ADN des locaux ! Le surf est chevillé au corps… et pas que par le leash !
Ici, à proximité des plages, les passages piétons sont remplacés par des planches de surf, on trouve pléthore de surf-shops et d’écoles de surf… D’ailleurs, aux heures de pointe, les bureaux se vident et les plages se remplissent de surfeurs !
Et ce n’est peut être pas pour rien que Quiksilver y a installé son siège Européen, et que Décathlon y possède ses équipes de développement des produits autour des sports nautiques.
De plus, Bordeaux présente une particularité complémentaire : elle est traversée par un fleuve très large (800 mètres) – la Garonne – aux eaux cristalines riches en alluvions (d’où une jolie couleur aux teintes chocolat), dont la hauteur varie en fonction des marées.
Ainsi, lors des grands coefficients de marée, quand celle-ci est au montant, elle vient donc se confronter au courant du fleuve qui s’écoule en sens contraire. De cet affrontement se crée une vague qui remonte alors sur plusieurs dizaines de kilomètres : le Mascaret.
Et le marscaret est surfable !
D’ailleurs, l’Université de Bordeaux lance un cursus dédié au surf :
La Fédération Française de Surf et la Faculté de Sport Bordeaux ont créé un “Pôle Universitaire du Surf”, inauguré à la rentrée 2021.
Le « PUS » offre aux étudiants (et pas seulement ceux en fac de sport) ayant un bon niveau de surf, un saut de puce (jeux de mots !) entre les études à l’université et leur sport de prédilection !
Et si le sérieux Musée d’Aquitaine avait organisé une exposition sur le surf en 2019, c’est que la culture surf est bien instillée dans la capitale girondine.
D’ailleurs, aux beaux jours et en prêtant attention autour de soi, il n’est pas rare de croiser des habitants de Bordeaux avec leur planche…
… Que se soit dans le tram…
… Ou encore coincés dans les embouteillages dans leur voiture, leur planche bien accrochée sur le toit.
Voire, plus chic et plus rétro : la planche dépasse d’une voiture vintage décapotable, roulant le long des façades blondes du XVIIIème siècle, en direction de la plage (ou de retour, selon l’heure…).
A ce propos, j’ai encore mesuré récemment la chance que j’ai d’habiter à Bordeaux !
Quand à l’aube d’un doux matin d’octobre, je vis des combinaisons de surf étendues sur le rebord d’une fenêtre en train de sécher aux rayons du soleil d’automne.
Tel de fiers étendards, elles symbolisaient un petit plaisir très matinal que s’offrirent leurs propriétaires : faire une session de surf à la faveur du soleil levant, avant d’entamer leur journée de travail (comment ça, vous pensiez à autre chose comme “petit plaisir matinal” ?)
D’ailleurs, si de mes amis s’adonne régulièrement à ce genre d’activité en été (Appelons le Maixent pour conserver l’anonymat), j’avoue ne pas avoir encore réussi à le suivre dans cette aventure.
Et pourtant ce ne sont pas ses sollicitations qui ont manquées l’été dernier…
Maix’ : J’ai vu sur Surf Report que les conditions sont top à Lacanau demain matin. On part à 5h30, t’es chaud ? On rentrera pour 9h00 pour être à l’heure au boulot.
– Moi : Ah oui ? Ah. Oui, j’aimerais bien, mais je suis sur un chantier demain matin (non, c’est pas une fausse excuse !)
– Bah, tu n’as qu’à dire que tu es cas contact et tu restes en télétravail !
– Ah, toi, tu ne connais pas ma boss… Elle serait capable de venir vérifier si tout va bien, avant d’aller sur le chantier.
– Ah bon, elle n’a pas confiance ?
– Non. Enfin, si, je crois… Elle pratique un management très exigeant bienveillant.
– Tu dis ça au cas où elle te lirait !
– Absolument ! Non, pas du tout… Elle viendrait plutôt me proposer son aide et s’assurer que tout va bien. Bon, et surtout : je ne me vois pas arriver au boulot avec des coups de soleil, alors que je suis sensé éviter les interactions sociales.
– Bah mets de la crème…
– Mouais, mais le mieux, c’est peut-être de dire la vérité, non ?
Car en vérité, l’idée de faire 1 heure de surf au départ de Bordeaux, le matin est vraiment séduisante.
En revanche, elle sous-entend de se lever à 5h du matin, faire une 50 minutes de route, surfer 1 heure, puis faire 1h30 de route (parce que mine de rien, il y a des bouchons à Bordeaux), rentrer prendre une douche et un petit déj’ (idéalement, pas en même temps) et être finalement au bureau à 9h00 et enchainer une journée de boulot.
Et j’avoue que ce sous-entendu m’est encore difficile à concevoir (je ne suis pas du tout du matin) !
Cependant, à l’impossible nul n’est tenu (oui, je l’ai déjà écrit dans l’article précédent) et vu l’énergie qu’il déploie à tenter de me convaincre, il faudra quand même essayer l’été prochain ou le suivant…
Bon, il parait aussi qu’on peut faire du surf en plein hiver sur la côte Atlantique.
Il parait… (en tous cas, Maixent insiste régulièrement)
Il parait aussi que pour surfer en plein hiver, il faut mettre une cagoule, des chaussons, des gants et une combinaison intégrale plus épaisse.
Oui… Il parait…
Cependant, enfiler une combinaison de 4 mm, des chaussons, des gants et une cagoule en néoprène (et non pas en latex… ce ne sont pas du tout les mêmes soirées matières) me plait moins que d’enfiler un pantalon et une veste de ski, casque, puis serrer les fixations des chaussures, et les enclencher aux skis pour dévaler des pistes de poudreuse à la montagne (les Pyrénées sont à moins de 3 heures de route de Bordeaux. Enfin je dis ça, je dis rien… ou alors peut être dans un autre article).
Et en plus, je n’ai pour l’instant pas le matériel pour surfer l’hiver (D’ailleurs, Père Noel, si tu me lis...)
En revanche, au coeur de l’été, j’ai préféré profiter d’une autre option beaucoup plus plaisante : Faire une session de surf au coucher du soleil, après le boulot !
Ainsi, un mercredi soir de juillet (la seule semaine où il a fait beau…), j’ai rejoint mon Maixent, après avoir quitté le bureau vers 17h45 (bon, je devais partir à 17h30, mais comme je disais dans mon article précédent, j’ai une ponctualité toute bordelaise…).
Nous avons chargé alors nos affaires, attachées les planches sur le toit de la voiture et pris la direction de la plage.
Une fois changés et à mis à l’eau (ouh, elle est tiède…), nous avons surfé (ou plutôt : je me suis baigné à côté de la planche et j’ai réussi à prendre 2 vagues, 3 tout au plus) jusqu’à ce que mort s’en suive le soleil termine sa course à l’horizon et, éteignant le ciel, cède la place aux scintillements des premières étoiles, dans la douceur de l’été…
… Le bonheur !
Et telle une épiphanie, une évidence étincela alors : la prochaine fois, il faudra apporter des bières je suis vraiment privilégié d’habiter à Bordeaux ! (ouaiiiis et en plus : j’ai la fève !!)
Et c’est d’autant plus vrai qu’à la faveur d’étés indiens (“On ira, où tu voudras, quand tu voudras…”) généreux, il est encore possible faire de belles sessions surf depuis Bordeaux, au mois d’octobre, voire Novembre…
… soit juste avant que ne débute la saison de ski !
Car à l’instar du ski où l’on passe son temps à monter des sommets pour mieux descendre les flancs des montagnes (que ce soit en ski alpin, ou en ski de randonnée), « l’Homo Erectus Surfeur » passe son temps à s’éloigner de la côte pour s’en rapprocher, en glissant sur la mer, poussé par la puissance des vagues, toujours en équilibre instable et éphémère, mais (plus ou moins) gracieux.
Bon, si à la lecture de cet article – et du précédent (que je vous invite cordialement à lire en suivant le lien ici ) – vous souhaitez tout de même apprendre le surf, je vous partage dans cet article quelques conseils pour bien débuter et pourquoi pratiquer le surf.