Entre 2 vagues, apprendre à surfer sur l’amer au Cap-Ferret…
Parce qu’il n’est jamais trop tard pour apprendre quelque chose de nouveau, j’ai enfin décidé d’apprendre à surfer à 40 ans passés (pas de beaucoup) ! Et ce, en dépit de quelques maux de dos et surtout d’un équilibre pas toujours bien assuré sur une planche en mouvement !
Ainsi donc, voici comment j’ai méchamment galéré débuté et quelles ont été mes impressions à pratiquer un des sports les plus en vogue (en vague ?) du moment… Le tout avec des anecdotes sur l’histoire du surf, quelques statistiques et une bonne dose de 2nd degré ! Et (spoiler alert) à la question : peut on apprendre le surf après 40 ans ? la réponse est… suspense… Oui, bien sûr !
Bonjour ami lecteur surfeur !
« If everybody had an ocean,
Across the USA
Then everybody’d be surfin’
Like Californ-i-a (…)
Surfin’ U.S.A” chantaient en 1963 les Beach Boys, mettant en mélodie le style de vie idéalisée de Californiens et d’un sport alors en plein essor sur la côte est du Pacifique : le surf.
Alors que, quelques années plus tard, bien loin de Pamela Anderson à Malibu la Californie, sur les plages de l’Atlantique…
Juin 2021, sur la plage de l’Horizon (aussi surnommée « plage du Petit Train ») au Cap-Ferret :
Bon, cela fait déjà 3 cours durant lesquels je m’agace à tenir tant bien que mal debout en équilibre sur une satanée planche mue par la force des vagues – et plutôt mal que bien, d’ailleurs !
Car après 2 cours de surf, j’ai plus l’impression d’apprendre à tomber, sans grâce ni panache, dans l’eau que de glisser sur les vagues.
A peine levé sur la planche, je tombe sans cesse et dans tous les sens que la gravité permet. Et de me rincer le nez à grand renfort d’eau salée, boire la tasse et ravaler ma fierté.
Enfin bref : j’apprends plus à gérer ma frustration qu’à surfer…
Car à l’aube de mes 4* ans, et bien que doué d’un équilibre particulièrement précaire – en particulier sur une planche en mouvement (oui, et même à jeûn) – j’ai eu une idée assez baroque : apprendre un nouveau sport, le surf !
« Non mais c’est n’importe quoi… Tu as habité pendant 2 ans à Bali et tu te décides d’apprendre le surf au Cap-Ferret » (Nico, mon colocataire de Bali).
Oui, drôle d’idée en effet, car je ne vais pas vous mentir : j’en ch*e grave !
D’autant plus que, en dépit de ma participation au semi-marathon de Bordeaux, de ma passion pour la plongée sous-marine, mon engouement pour la randonnée, sans oublier le ski et le ju-jitsu, je ne suis définitivement pas de ceux qu’on classe dans la catégorie « sportif ».
Non, je fais plutôt parti de cette minorité silencieuse qui était systématiquement choisie en derniers lors des constitutions des équipes de sports collectifs au collège (et au lycée aussi, d’ailleurs). Pratique à peu près aussi humiliante que celle consistant à classer les étudiants dans un amphi (les plus mauvais devant, les meilleurs au fond) lors d’un exam de compta en MBA . Et qui a eu, en toute logique, une conséquence évidente : celle de développer une aversion particulière à la comptabilité la pratique de tout sport en équipe.
En résumé : je suis donc de ceux qui aiment « aller au resto et boire des apéros » (pour paraphraser « à notre santé » de Bénabar), et donc pour qui pratiquer une activité sportive relève de la nécessité : celle de lutter contre l’inéluctabilité du métabolisme à créer plus facilement du gras que du muscle (métabolisme de me*de… Biology is a b*tch !).
Et qui dit « nouveau sport », dit « apprendre les bases » et donc passer par la traditionnelle « courbe d’apprentissage ».
Mais pour une courbe, force est de constater qu’elle est quand même bien raide comme dirait Rocco Sifredi, limite verticale !
Et ironie des sports de glisse aquatique : le surf est un sport particulièrement aride. A fortiori quand on est plus tout à fait jeune adulte.
Bref, c’est vrai que je m’attendais à ce qu’apprendre le surf soit un peu “challenging” ; et j’avoue que cela a clairement dépassé toutes mes espérances !
Mais pour bien débuter et prendre confiance, il faut une planche adaptée à son gabarit !
Ainsi pour les 2 premiers cours, Pierre-Louis et Romain mes profs super pédagogues – et surtout ultra-patients – de l’école « Surf Center » m’avaient passé une planche de 10 pieds (soit 3,05 mètres).
Une longueur de planche idéale pour débuter, car aussi stable qu’un porte-containers dans une piscine (une très grosse piscine, alors) : j’ai même réussi à me tenir debout 2 fois sur 1h30 de cours – dont 1 fois au moins 12 bonnes grosses secondes !
Au cours de ces cours (c’est joli ça…), j’ai aussi pu me rendre compte ô combien le surf est un sport « cardio », à ramer comme un damné dans les vagues.
Et surtout, contrairement aux exercices répétés sur la plage, il n’est pas du tout simple de réussir un take-off sur une planche en mouvement. Ce qui m’a d’ailleurs valu :
- De me vautrer dans – à peu près – toutes les vagues
- D’avoir le cœur en palpitation, à force de ramer et de sauter sur la planche
- De me faire mal au dos
- Une remarque étonnée de Romain qui – bien que super patient (en même temps, il en a vu d’autres avant moi) – me regarde avec l’air de se demander comment je peux avoir le bassin aussi verrouillé (“C’est fou ça, t’es sûr que t’as pas eu une opération, ou un accident ?” – Moi : Heu non…)
- D’apprendre une technique de Take-off, plus simple à appréhender, et – “spoiler alert” – qui marche !
- De me vautrer dans toutes les vagues (ah oui, je l’ai déjà écrit…)
- D’avoir les trapèzes, les abdos (enfin, ceux qui sont là) et les bras en feu durant 5 jours, avec la quasi-impossibilité de lever la moindre charge !
Puis vint le 3ème cours…
Un des gros avantage de vivre à Bordeaux et que l’on est situé à quelques dizaines de kilomètres des plages de l’Océan Atlantique (et une 60aine du Cap-Ferret).
Cependant, comme je suis ponctuel comme un coucou suisse bordelais (un petit quart d’heure systématique qui pimente tout rendez-vous), lorsque de mon arrivé à la plage il ne restait plus de planches de 10 pieds. Je me suis donc retrouvé avec une planche de… 8 pieds (2,44 mètres).
Mais si à l’impossible, nul n’est tenu, j’avoue qu’à ce moment-là, je me demandais comment j’allais tenir sur la planche et faire de l’impossible “un possible”…
Car sincèrement : 2 pieds de moins, ça ne semble pas beaucoup, mais sur une planche qui doit supporter xx kilos, ça fait vraiment une différence (61 cms – pour ceux qui n’auraient pas fait le calcul mental) !
Surtout quand on débute !
Et c’est ainsi qu’en ce 3ème cours, je me retrouve avec de l’eau jusqu’à la taille, engoncé dans une combinaison en néoprène bien trop serrée (j’ai plus le style d’un orque sur une planche qu’un potentiel Kelly Slater…), les pieds poinçonnés par l’eau froide tempérée de l’océan Atlantique (« mais si, tu vas voir : une fois qu’on y est, elle est bonne »… ouais, le Cap-Ferret, c’est pas Bali non plus), à côté de mon « longboard », le regard anxieux déterminé face aux vagues qui s’enroulent et se cassent avec fracas avec la régularité d’un coucou suisse.
Avec, au-dessus de l’écume blanche, une immense étendue d’eau qui s’étend à l’infini… ou en tous cas jusqu’à l’Amérique !
D’ailleurs, si de l’autre côté de l’océan, la Statue de la Liberté se dresse fière comme une Parisienne et droite face à la mer, de mon côté je me sens tout petit, allongé sur la planche, vulnérable face au grondement puissant des vagues qui s’enroulent et se déroulent inlassablement.
Et pourtant, à la faveur d’une vague et d’un crawl particulièrement énergique (bon en vérité : grâce à l’impulsion donnée par Romain, à la patience désormais légendaire – Il m’a supporté sur plusieurs cours) – mon longboard prend de la vitesse, se stabilise le long de l’onde.
Dans un moment de confiance absolu, je tente alors un « take-off » ( et passer de la position allongée à la station debout) : je prends appuie sur mes mains positionnées à hauteur de ma poitrine, relève le buste, avance mon pied arrière, puis mon pied avant, et dans une dernière impulsion me redresse sur la planche, et…
Mais avant d’aller plus loin dans le récit, je vous propose un petit aparté pour revenir aux :
Origines du surf… Une courte petite histoire du surf !
L’origine du surf remonterait au 15ème siècle, dans les îles de la Polynésie au coeur de l’Océan Pacifique :
Grâce à un petit tour rapide sur Wikipedia, j’apprends que le surf trouve ses origines au milieu du Pacifique, plus précisément sur les îles d’Hawaii et en Polynésie Française (qui n’était d’ailleurs pas française à l’époque), car selon les historiens et les anthropologues il semblerait que les Polynésiens pratiquaient le surf dès le 15ème siècle.
A l’époque, le surf était statutaire : les chefs surfaient de plus des longues planches (5 mètres) taillées dans des bois précieux, quand le membres de la tribu surfaient des planches plus petites fabriquées dans des essences de bois plus communs.
Plus objet de défi que de plaisir, les défis étaient organisés pour les personnes désireuses de devenir roi d’une tribu, dans les îles du Pacifique.
De plus, la pratique du surf était aussi accompagnée de chants traditionnels, traduisant en rites de passages initiatiques, parfois religieux, et des possibilités d’élévation dans le “take-off” social (y’avait pas d’ascenseur à l’époque…).
A cette époque, ce n’était donc pas qu’un simple divertissement sportif… Mais il revêtait donc une symbolique nettement plus importante et structurante de la société.
3 siècles plus tard, un explorateur Européen alors en recherche d’un raccourci qu’il ne trouva jamais, le navigateur britannique David Vincent James Cook rapporta l’existence d’hommes se déplaçant debout sur des vagues dans ses récits de voyages.
Autres temps, autres moeurs, quelques années plus tard – au début des années 1900 – le champion olympique de natation Duke Kahanamoku fit connaitre le sport de glisse de son île natale (Hawaï), au cours de démonstrations en Californie et en Australie, donnant ainsi au surf une visibilité internationale.
Mais le véritable « Take-Off » du surf, viendra l’écrivain Jack London qui, ayant découvert le plaisir de surfer, lui offrit une belle couverture médiatique par la rédaction de nombreux articles. Et qui fit en même temps d’Hawaii la destination idéale où pratiquer le surf.
Bon, personnellement, je n’ai lu que Croc-Blanc de Jack London, et c’est vrai que ça m’avait donné à l’époque (je devais être en 6ème ou en 5ème) envie de visiter le Yukon (même si je n’ai été qu’au Québec). Et ayant eu la chance de découvrir les paysages de la Polynésie, forcément par analogie : Hawaii, ça fait rêver aussi !
Initialement réservé à une élite qui pouvait s’offrir des vacances, la pratique du surf s’est progressivement ouverte à un plus large public.
Il gagna alors ses lettres de noblesse sur les plages australiennes et nord-américaines, fréquentées par de gens adeptes de sports nautiques.
D’ailleurs, en dépit des 2 guerres mondiales, les surfeurs continuèrent à s’adonner à leur passion, créant les prémisses d’une contre-culture (J’ai un doute pour Croc-Blanc… Parce que je crois qu’en fait, je l’ai lu quand j’étais en 5ème).
Contre-culture qui allait se répandre à partir des années 60 et prendre plus d’ampleur dans les années 70…
Symbole de liberté, avec son mode de vie proche de la nature, une bande son, et un style vestimentaire, le surf était plus qu’un sport, c’était “un langage, une communion, une religion laïque, une autre façon de dire non” (Merci Jean-Jacques…) !
Bref : l’esprit surf était né !
Voici une petite vidéo TED, qui retrace de façon ludique l’histoire compliquée du Surf (sous-titres en français) :
“Get in and wrestle with the sea; wing your heels with the skill and power that reside in you, hit the sea’s breakers, master them, and ride upon their backs as a king should.”
Jack London
(Traduction : “Entrez et luttez avec la mer ; lancez vos talons avec l’habileté et la puissance qui résident en vous, frappez les brisants de la mer, maîtrisez-les et montez sur leur dos comme un roi le ferait.” – Jack London)
(Ah c’est bon, plus de doute : J’étais bien en 6ème quand j’ai lu Croc-Blanc ! J’ai retrouvé le livre, je l’avais écrit en 2ème de couverture… Comment ça « quel relou » ?)
En Europe, le surf a débarqué sur les côtes du Sud-Ouest de la France, plus précisément à Biarritz, en 1957.
Cette année-là, la 20th Century Fox y tournait le film « Le soleil se lève aussi », adapté du roman d’Ernest Hemingway. Et à la vue des belles vagues qu’offraient la côte des Basques, le réalisateur Peter Viertel se fit livrer une planche de surf pour s’adonner à son sport préféré.
Intrigués, un groupe d’amis basques qui passait par là, se mit rapidement à le pratiquer et à se passionner pour ce nouveau sport : les légendaires « Tontons Surfeurs » étaient nés et devinrent les pionniers du surf en France.
Cela contribua aussi à faire du Sud-Ouest une destination privilégiée pour surfer.
Aujourd’hui, le surf est considéré comme un sport à part entière et connaît un engouement sans précédent au niveau mondial.
Car bénéficiant non seulement d’une forte exposition médiatique et cinématographique, mais aussi grâce à l’amélioration des matériaux, dont l’apparition des planches en mousses légères super résistantes, idéales pour apprendre (et moins onéreuses que les planches en époxy), la pratique du surf connaît depuis les années 60 une croissance quasiment exponentielle.
Bon, si « Point Break » est le film référence pour de nombreux surfeurs cinéphiles, j’avoue honteusement ne l’avoir jamais vu.
J’ai en revanche été plus impressionné (et peut être un peu influencé) par les Films de « La Nuit de la Glisse », ainsi que par les glisses spectaculaires de Kelly Slater (bien meilleur sur une planche que dans “Alerte à Malibu”, aux côtés de Pamela Anderson…), Laird Hamilton, Tom Curren, Gabriel Medina, Felipe Toledo, Justine Dupont (Multi-championne du monde et… Bordelaise), Bethany Hamilton (laquelle, en dépit d’une attaque de requin durant laquelle elle perdit un bras, continue de surfer), Johanne Defay, ou encore Jack Johnson (même si lui, je le connais plus pour ses chansons).
Ainsi en 2018, le site Surftoday estimait à 23 millions le nombre de surfeurs dans le monde ; les USA, l’Australie, la France, le Royaume-Uni et l’Espagne sont les pays qui comptent le plus de surfeurs par habitants !
Et comme on peut le constater sur les plages, la pratique du surf se féminise de plus en plus. Confirmé par mon prof, la FFS précise que 35% des surfeurs sont des surfeuses (ami lecteur adepte de l’écriture inclusive, cette phrase t’est dédié).
Le surf va d’ailleurs se retrouver sous peu quasiment « anobli », car il est officiellement nouvelle discipline sportive aux Jeux Olympiques de Paris 2024.
Cependant, si Paris n’accueillera pas les épreuves de glisse, celles-ci auront lieu dans un Pays d’Outre-mer pour le moins mythique : à Tahiti, sur le site spectaculaire de Teahupoo !
Mais le plus incroyable, et révélateur de la popularité croissante du surf, est l’impact qu’ont eu les confinements sur la pratique du surf. Car selon un article paru dans le Figaro en mai 2021, le confinement a eu un « Effet magique sur le surf ».
Alors qu’en 2020, à l’aube de la pandémie de Covid-19, la Fédération Française de Surf comptait 90 000 licenciés (dont 13 000 qui pratiquent le surf en compétition ce sport, le nombre de licenciés a augmenté de 50% au début 2021 (et encore, c’était avant le début de la saison estivale).
En revanche, cela n’est que la partie visible de l’iceberg, car « le nombre de pratiquants de ce sport accessible et synonyme de liberté est en réalité bien supérieur : estimé à 680 000 en 2016, ils seraient près d’un million aujourd’hui en France ».
Et le journal de citer l’ancien directeur de Billabong :
« Le surf correspond à cette tendance, amplifiée par la crise sanitaire, de vouloir mieux vivre et mieux consommer ».
J’avoue qu’à cette étape de ma vie du récit, je m’inscris pleinement dans cette tendance… Bon, consommer mieux, je ne sais pas ; mais mieux vivre, oui !
Car après cette période étrange alternant confinement et couvre-feu, les privations de liberté de déplacements en pleine nature et les pertes de liens sociaux, fin mai 2021 j’avais envie – et surtout besoin – de « me sentir vivant », prendre le temps et si possible déconnecter autant que possible un peu des outils numériques…
– C’est vrai, que vous m’avez l’air bien apathique et sans motivation en ce moment.
– Oui, mais bon en même temps vue la conjoncture, Docteur…
– Certes, mais bon si ça peut vous rassurer : vous n’êtes pas le seul dans cet état-là, et surtout : vous n’êtes pas en dépression. Seulement, il faudrait vous trouver une activité qui vous booste un peu le moral.
– Ah bon, je ne suis pas en dépression ?
– Non !
– …
– …
– … Même pas un petit peu ?
– …
– …
– Non, pas là… Bon, si ça peut vous aider : il a été prouvé qu’une des meilleures activités, tant pour la forme physique que pour le moral est la marche en milieu naturel. Vous devriez essayer un sport, comme… la marche nordique par exemple.
– Ah…
– …
– …
– … (je sais pas pourquoi les silences sont toujours aussi imposants chez le psy…)
– …
– …
– La marche nordique ? Entre les silences, je pensais en fait à une activité un peu plus jeune Je sais pas, comme me remettre au Morey par exemple !
– Au quoi ?
– Bah au Morey Boogie !
– …
– Le Morey quoi ?…
– …
– Le Morey… Vous savez, le bodyboard qui porte le nom de son inventeur Tom Morey !.
– Aaaaaaaahhhh oui, le Bodyboard, bien sûr ! ça je connais.
– Mais vous avez quel âge Docteur ?!
– Vous savez, moi les sports de glisse… Bon en tous cas, ça me parait être en effet une bonne idée et profitez-en pour faire une petite cure de Magnésium et de Zinc, ça vous fera du bien aussi. Allez, la séance est terminée ; ça fera 50 euros (punaise, ça fait quand même cher la minute de silence) !
Enfin bref… Comme j’écrivais au début de l’article :
« à la faveur d’une vague et d’un crawl particulièrement énergique (bon en vérité : grâce à l’impulsion donnée par Romain, à la patience désormais légendaire – il m’a supporté sur plusieurs cours) – mon longboard prend de la vitesse, se stabilise le long de l’onde.
Dans un moment de confiance absolu, je tente alors un « take-off » (passer de la position allongée à la station debout) : je prends appuie sur mes mains positionnées à hauteur de ma poitrine, relève le buste, avance mon pied arrière, puis mon pied avant, et dans une dernière impulsion me redresse sur la planche, et… »
… Et voilà que je glisse en direction de la plage… d’abord 2 mètres, puis 5 mètres.
Je reste stable et continue d’être poussé par l’onde marine sur 10… 15… 20 mètres !
Emporté par la foule vague, bien droit sur ma planche et fléchi sur mes appuis, le regard orienté vers la plage, vers laquelle je me rapproche, à mesure que s’esquisse un sourire qui remonte progressivement jusqu’aux oreilles et l’eau de mer qui se vide par le nez… le kiff !
“The joy of surfing is so many things combined, from the physical exertion of it, to the challenge of it, to the mental side of the sport.”
Kelly Slater
(Traduction : La joie de surfer est le résultat d’une multitude de choses combinées, depuis l’effort physique, au défi, au côté mental du sport. Kelly Slater).
Quel bonheur et quel plaisir de se sentir vivant, après plus d’1 heure passée à se battre, ramer, tomber et à contempler le bleu de l’océan mêlé au ciel, dans lequel croisent des mouettes au dessus du sillage d’un bateau !
Car dans la pratique du surf, tous les sens sont en éveil et stimulés : dans le grondement des vagues de la côte Atlantique, le surf a cette fragrance particulière, faite d’un mélange d’odeur sucrée de la wax (la cire étalée pour bien adhérer à la planche), de néoprène et d’iode alliés au goût de sel de la mer dans la bouche, le tout sous un soleil qui chauffe la peau.
Cette sensation de glisse est incroyable, difficile à décrire et presque irréelle, pour ne pas dire unique ! Je ne crois même pas l’avoir ressentie en ski.
D’ailleurs, arrivé au rivage sans ombrage (sans tomber donc) et une fois descendu de la planche, je n’ai qu’une seule envie en regardant les vagues et le soleil qui se reflète à l’horizon : recommencer !
Bon, si à la lecture de cet article vous souhaitez tout de même apprendre le surf, je vous partage comment Bordeaux est devenue la capitale du surf en France, mais aussi quelques conseils pour bien débuter et pourquoi pratiquer le surf.