De Huahine à Bora Bora : la collection des îles continue !
Ia Orana ami lecteur !
Après 3 jours (trop courts) à Mooréa, nous prenons ensuite la direction de l’île (encore plus) sauvage de Huahiné.
(Etape du voyage : 2 jours à Tahiti – 4 jours dans les Tuamotus – 4 jours à Moorea, via Papeete – 4 jours à Huahiné – 3 jours à Bora-Bora – 3 jours à Tahaa – 2 jours à Papeete)
Avant Bora Bora, petit séjour à Huahine
Huahine fait partie de l’archipel des îles sous-le-vent au sein duquel chaque île a un nom de Princesse (pour rappel : Raiatea, Tahaa, Huahine, Bora Bora et Maupiti).
Comme Tahiti, Huahiné est constituée de 2 îles dont les noms sont… suspens… allez, c’est fastoche (je vous ai donné un indice “comme Tahiti”) : Huahiné Nui (pour… la grande île) et Huahiné Iti, pour la petite (personne n’ayant trouvé, je garde donc le cadeau : un vol A/R Bordeaux-Papeete).
Les 2 sont reliées par un pont qui ferme ainsi 2 baies : la baie de Maroe (à l’est) et la baie de Bourayne (à l’ouest).
Une fois de plus, le trajet se fait en avion (c’est bien pratique ces pass d’Air Tahiti pour faire un circuit inter-îles !).
Un pick-up aménagé et décoré aux couleurs de la pension, passe nous prendre à l’aéroport pour nous déposer à la pension “Fare Maéva” (http://www.fare-maeva.com/accueilF.htm),située à proximité du petit port de Faré.
La pension est très correcte : bungalows propres bien équipés (cuisine, clim, petite terrasse) et agencés dans un petit jardin très vert, restaurant sympa, avec un gros plus : une piscine, face à la mer.
Un gros plus? Oui, car ici, c’est assez difficile de se baigner : bien qu’au bord de l’océan, cette partie de l’île est située sur le récif frangeant : les vagues viennent donc se casser sur de la roche volcanique brute !
Les plongées n’étant prévues que pour le lendemain, nous louons des vélos et découvrons les environs de Faré. L’ambiance sur l’île est plutôt nonchalante.
En fait, le tour en vélo c’est trop long et vu qu’il fait au moins 35° à l’ombre et que l’île monte et descend et monte et descend et que nous avons oublié de prendre notre dose d’EPO pour l’effectuer, nous décidons donc de rentrer à la pension pour boire quelques Hinano dans la piscine, le soleil commençant alors à flirter avec l’horizon. C’est finalement beaucoup plus agréable, moins fatigant et juste… parfait ! Les choses les plus simples (une Hinano – oui, la bière – dans l’eau, à Huahiné… peut être une idée de la simplicité…) sont souvent les meilleures !
Pour nous remettre de ces émotions (!), nous nous régalons de homards (un et demi par personne !!!) et concluons le dîner par un super dessert : de la mangue accompagnée de riz collant au lait de coco ! C’est super décadent !
Le lendemain matin, après un bon petit déjeuner accompagné par le bruit des vagues cassant sur le récif, nous attendons un responsable du club de plongée qui doit venir nous chercher. Il est 8h30 et il fait déjà chaud.
Un bon vieux Land Rover Defender couleur kaki, s’arrête sur le parking en terre de la pension, immédiatement recouvert de poussière de terre brune que les roues du lourd 4*4 viennent de charier !
– Fa’amiti (sur le récif, côté océan avec de très belles formations coralliennes multicolores et sa faune qui va bien avec : murènes, poissons clowns, poissons cochers, requins pointes noires, Napoléons…),
– La Passe d’Avapehi (plongée dérivante où nous avons croisé des raies pastenagues, balistes, carangues, requin pointe noire et pointes blanches… c’est clair : ici, la mer est polluée !)
– La Vallée Jaune (où l’on a pu voir des baleines en se rendant sur le site, champs de corail jaune à 35m de fond, ou évoluent plusieurs dizaines de requins).
Nous profitons des après-midi pour approfondir la visite de l’île… Au diable les vélos, nous préférons louer une voiture pour un tour plus complet (en plus, il ne faut pas faire d’efforts après la plongée… oui, je sais c’est un peu de la mauvaise foi, mais bon c’est une excuse comme une autre)!
Ainsi, nous découvrons différents sites originaux de l’île : avec au nord, le lac Fauna Rahi (plus un marécage qui communique avec la mer qu’un vrai lac en fait), puis un petit détour dans le centre le l’île en direction du Mont Turi nous offre un beau panorama au niveau du belvédère, et toujours sur la route, quelques vestiges archéologiques près de Maéva comme par exemple un long marae côtier, un parc à poisson vers Maeva organisé en V dans le chenal (tous deux vieux de plusieurs siècles).
Puis nous empruntons le pont (en polynésie les ballustrades sont plutôt esthétiques) qui relie les deux îles pour rejoindre Huahiné Iti.
La route cotière, bordée de très belles plages que l’on découvre virage après virage, nous conduit de la baie d’Avea à la baie… d’Avea (on sors par ou on est entré).
On s’arrête cependant à un autre haut lieu archéologique de l’île : un marae en corail cette fois-ci : le Marae Anini, aux dimensions imposantes, face du lagon. Pour l’anecdote : il parait qu’ils y faisaient des sacrifices humains, sous le culte d’Oro, juste avant l’influence grandissante du christianisme au 19è siècle… enfin, d’après le guide). Puis nous rentrons tranquillement à Faré, le jour commençant déjà à décliner, à 17h00…
Entre les couleurs infinies de bleu dans le lagon, le blanc du sable des plages, le vert de la dense végétation de l’île, les odeurs des roulottes qui préparent aussi bien des hamburgers que du poisson à la vanille, les vahinés aux pieds nus et fleur à l’oreille qui poussent leurs poussettes, les cris enfants qui jouent dans les vaha
as après l’école, les tahitiens qui vendent le poisson fraîchement pêché directement sur la place à l’ombre des palétuviers : ici, comme partout en Polynésie, l’expression “prendre le temps de vivre” prend tout son sens !
Rien, ou presque, ne pourrait venir troubler ce tranquille séjour ! Pas même les nuages qui assombrissent le ciel…
L’accueil des polynésiens est toujours aussi agréable (qu’est-ce que c’est agréable d’avoir des relations aussi faciles entres les personnes !) et nous abusons de poisson cru et de bière Hinano, le tout face aux baleines qui passent au large de notre pension.
Bon, pour les baleines, c’est une vue de l’esprit, parce que je ne les ai pas vues… Mais bon, Morgan, le pote de mon instructeur de plongée (c’est vraiment dingue comme le monde est petit… “It’s a small world after all,it’s a small world after all, it’s a smaaaaall, smaaaaall woooooorld… nanana nana nanana nana…” Noooooooon ! Thooo, quelle andouille j’ai la chanson dans la tête maintenant) qui loge non loin de notre pension, lui les a vues… Donc c’est tout comme !
En revanche, on abuse bien des couleurs de dingues offertes par les couchers de soleil aux mille nuances de rouge-orange-bleu (entre 2 averses).
A cette étape du récit, je voudrais faire un petit aparté sur le corail. Parce qu’on en voit souvent au cours des plongées, parce que c’est joli, parce que c’est fragile et parce qu’il est une structure importante des îles polynésiennes…
Donc intitulé du cours de biologie, deux points, ouvrez les guillemets, Le corail, Keskecé? fermez les guillemets.
Dans la classification des espèces, il se situe au niveau de l’embranchement des Coelentérés et appartient à la classe des Anthozoaires, mais les familles sont très différentes.
Le corail est un animal microscopique (appelé aussi polype) qui passe le plus clair de son temps à construire son squelette extérieur. Cependant, tout seul, il ne pourrait pas vivre, car il lui manque certains éléments nécessaires à la construction de son squelette.
Il a donc passé une sorte de pacte avec une algue microscopique : la zooxanthelle (dans les mers chaudes, sinon c’est avec le plancton dans les mers froides). Le corail fournit donc à l’algue un support pour se développer et l’algue en retour donne au corail des éléments nécessaires à son propre développement. En biologie, on appelle ce phénomène d’apport mutuel entre deux espèces : la symbiose.
Ils sont considérés comme étant les plus vieux animaux vivants du monde (certains vivent depuis plus de 400 ans, et même 1000 ans pour certaines espèces !).
On distingue des coraux durs et des coraux mous et peuvent prendre différentes formes : en roses, en tubes, en branches, voir même forment des grottes; quand aux couleurs, elles sont assi très variées : rouge, vert, orange, rose, jaune, noir (et aussi du corail blanc… mais là, c’est pas bon signe du tout…), on distingue aussi le “corail de feu” qui a la particularité d’être extrêmement urticant pour celui qui pose ses doigts dessus !
Cependant, ils sont très fragiles et leur population est en… DANGER (en majuscule !)… tadaaaa (ça c’est le bruit sombre du trombone-qui-annonce-une-nouvelle-terrifiante) !
Parmi les causes, souvent mal connues, du dépérissement, nous pouvons cependant aisément lister : la pollution, les grosses variations de températures (et le fameux réchauffement climatique), la variation rapide du niveau des océans (et la fameuse fonte des glaces, liée au phénomène pré-cité), l’acidité de l’eau, les pesticides… (et il y’en a plein d’autres) !
Le dépérissement se traduit par le blanchissement du corail, conséquence visible du départ de l’algue (et donc de la perte des couleurs) avec laquelle il vivait tranquillement en symbiose.
Les espèces sont d’ailleurs inégalement confrontées à ce phénomène; ainsi, les coraux de l’archipel de la société sont les plus sensibles (30% sont morts en 1991 !).
Bonne nouvelle en revanche : une recolonisation par les zooxanthelles de coraux blanchis est parfois possible !
Certains coraux, comme le corail rouge ont d’abord été menacés par leur exploitation pour la bijouterie, puis ils ont été victimes à la fin du 20è siècle du chalutage dans les zones froides du plateua continental.
Mais il n’y a pas que l’homme qui s’attaque au corail !!!
Un autre féroce prédateur est une grosse étoile de mer, recouverte d’épines (dangereuses pour l’homme en cas de contact : l’ACANTHASTER (en majuscule, comme ça, ça fait peur !)… tadaaaa (oui, je recycle aussi le même trombone que toute à l’heure).
Elle possède de 12 à 19 bras rayonnants autour du corps (mieux que Vishnou!), peut atteindre 40 cm de diamètre, et peut se déplacer à la vitesse de 20 mètres par heure!
De plus, elle est douée d’un gros potentiel destructeur du corail : Un seul individu peut manger jusqu’à 6 m² de coraux par an. Leur prolifération serait dûe à des problèmes de… pollution, de sur-pêches (donc moins de prédateur)… donc… à l’homme (encore lui)!
http://www.fondation-nicolas-hulot.org
Rappelons aussi que le corail est le seul animal classé au patrimoine mondial de l’Unesco, puisqu’il constitue “The great barrier reef” en Australie (http://whc.unesco.org/fr/35).
Dernière petite anecdote rigolote : en France, les noces de corail correspondent aux 11 ans de mariage.
Fin du cours… retour au récit.
Séjour à Bora Bora : Plongées dans les eaux bleues de la Perle du Pacifique.
Et hop, d’un saut de puce (en avion), nous quittons Huahiné pour passer quelques jours sur l’île “voyages de noce” (pour nous qui venons que pour plonger, ça dénote un peu…), la perle du pacifique : Bora Bora !
La piste d’atterrissage se situe sur le Motu Mute. Nous rejoignons l’île en Ferry qui assure la liaison entre l’aéroport et la capitale de l’île : Vaitape.
Avec Tahiti, Bora Bora est probablement le nom le plus évocateur pour se figurer le paradis en Polynésie.
Quitte à casser le mythe : oui, y’a plein d’hotels sur pilotis qui ont envahi le lagon, non, il n’y a pas de vahinées nues et lascives au soleil sur les plages de sable blanc, oui il y a plus de touristes que de polynésiens, oui, c’est encore plus cher parce qu’il y a plus de touristes que n’importe où ailleurs.
Mais bon, oui, ça vaut le coup d’oeil ne serait-ce pour le lagon qui est fidèle à son label de plus beau lagon du monde !
Les couleurs sont tout simplement époustouflantes : je crois n’avoir jamais vu une telle variété de bleu : bleu marine, bleu ciel, bleu-vert, bleu turquoise, bleu clair, bleu foncé, bleu noir, bleu roi, bleu reine (euh, ça existe ça?), bleu, bleu bleu ! Il y a quand même d’autres couleurs : un soupçon de gris volcanique, de vert, de rouge, de jaune et de blanc qui composent l’ile, sa végétation et ses plages, le tout entouré de… bleu.
Une fois n’est pas coutûme, nous ne résidons pas en pension de famille, mais dans un hôtel : Le Novotel en bord de mer, à la Pointe Matira : les chambres ne sont pas sur pilotis (contrairement aux hôtels de luxe qui l’entourent), mais côté montagne en bord de forêt… le soir, en rentrant, on entend des bruits sauvages !
Le restaurant est aussi en bord de plage. Du coup, le rythme est “soutenu” : on se traine du resto (à midi) à la plage (y’a des transats et des cayaks… ), puis de la plage au resto (le soir).
Le soir, l’hotel a organisé un buffet à volonté (avec même du homard grillé à volonté !!! “On décade, on décade”), avec un diner spectacle de danseurs et danseuses tahitiens. Au programme : danse du feu, danse au son des tambours, danse au son des Ukulélés, le tout dans différentes tenues : des paréos colorés aux tenues plus légères (un simple pagne pour les hommes, des robes en feuilles et noix de coco en guise de cache-poitrine), en passant par des tenues très végétales ! Les dances sont particulièrement physiques et le dé-hanché des tahitiennes particulièrement troublant (hypnotique aussi) !
Remis de nos émotions et après un bon petit déjeuner le lendemain, Gilles Petré, le gérant du club de plongée Blue Nui (http://www.bluenui.com/Fra/borasite.htm), vient nous chercher au ponton de l’hotel. Le club de Gilles nous a été conseillé par Franck Mazeaud (responsable de mon école de plongée au Cap Ferret), car Franck y avait travaillé quelques mois l’hivers précédent (C’est dingue là encore, comme le monde est petit… “It’s a small world after all, it’s a small world after all, it’s a smaaaaall, smaaaaall woooooorld… nanana nana nanana nana…” Ahhhhh !!! à croire que je le fais exprès !).
Le trajet en bateau jusqu’au centre de plongé, situé sur le Motu Tevairoa, prend une petite vingtaine de minutes et nous offre une superbe ballade matinale dans le lagon.
Une fois équipés, nous nous rendons sur les sites de :
– Muri Muri : très beau site où un poisson napoléon d’au moins 1m70 (enfin, vu du masque) reste collé à la palanquée,
– Faa Miti : constitué de canyon de corails (j’adore…) on a l’impression de voler au milieu du canyon, accompagnés d’un gros requin citron (assez pressé… humour !) et d’une petite dizaine de requins pointe noire (c’est assez excitant en fait!), dont une semble être une femelle enceinte (elle a un gros ventre) :
Les deux sites se situent côté océan. Le vent s’étant levé, apportant quelques gros nuages, les vagues pour acceder aux sites de plongee sont impressionnantes. Du coup la mise à l’eau est assez rock and roll ! La descente dans le bleu est mouvementée, ce qui fait qu’on consomme un peu plus que d’ordinaire. Le groupe, assez ecclectique, est constitué d’un instructeur, d’un plongeur niveau 2 (moi en l’occurence), d’un plongeur niveau 3 et de deux plongeurs américains Padi. Ces derniers ayant trop consommé (ils se retrouvent sur la réserve, 50 bars, à peine 20 minutes après l’immersion) remontent en 1er. Le chef de palanqué les raccompagne alors au bateau et nous autorise à rester au fond 10 minutes de plus… 10 minutes de plaisir prolongé, avec un palier où un requin pointe noire vient s’accrocher à nos palmes !
D’ici à dire que la formation Padi est moins bonne que la formation française, il n’y a qu’un pas que mon esprit chauvin ne me fera pas franchir (mais, bon, quand même…) !
Nous ne ferons que deux plongées à Bora Bora. Le retour à l’hotel, toujours dans le bateau de Gilles nous permet de découvrir l’autre côté de l’île. Nous aurons donc fait un tour complet de lagon ! C’est bien cool !
Pour occuper l’après-midi, nous avons hésité entre 2 excursions : petite ballade en montagne, sur la Molaire de Bora, ou découverte de la faune du lagon. Finalement nous avons opté pour l’excursion aquatique avec nage avec les requins citrons, pointes noires, raies, snorkelling sur récif… mouais, avec du recul, on aurait dû faire se promener en sur les hauteurs de l’île !
Mais bon, on a pu re-faire le tour du lagon-le-plus-beau-du-monde en bateau, s’arrêter sur un motu où la vue de l’île est tout simplement magique !
La fin d’après-midi correspond au temps des au revoirs… Nous quittons Bora Bora, mon co-voyageur rentre à Papeete puis s’envolera vers la France, moi je pars en solo, en direction de Tahaa, l’ile Vanille, pour plonger, visiter 1 vanilleraie et 1 ferme perliere (enfin, c’est ce qui est prévu).
P.S : quelqu’un peut m’aider à me sortir la chanson de “Small World” (cette sympathique attraction de Disneyland, celle avec les poupées qui chantent cette-chanson-qui-prend-la-tête-à-devenir-fou!) de la tête et que j’ai depuis Huahine ???