En route pour le Kawah Ijen (Volcan Ijen) en Indonésie
Selamat Pagi Ami Lecteur !
Bénéficiant de l’incroyable luxe d’avoir 2 jours off, j’en ai donc profité pour quitter Malang et prendre cap à l’est, pour faire l’ascension du Volcan Ijen, ou « Kawah Ijen » (prononcez « Idjène » ; « cratère vert » en indonésien), situé dans le magnifique Parc National éponyme.
Parti en voiture de Malang, les 7 heures de route se font « sereinement » dans la belle campagne Indonésienne de la province de Java Est et ses paysages alternant montagnes, bords de mer, petits villages et champs cultivés, principalement de la canne à sucre, du maïs (par moment, on se croirait dans les Landes à ceci près que derrière les cultures, ce sont des palmiers qui cachent l’horizon, et non pas les beaux (?) pins maritimes…) et surtout du riz et des rizières.
La campagne est belle mais derrière la fenêtre de la voiture, la route déroule des paysages et des scènes de vie uniques. Une certitude saute alors aux yeux : c’est la pauvreté bien palpable dans laquelle vit une partie de la population et donc des grandes disparités qui existent entre les grandes villes et la campagne.
D’un côté, les fermiers labourant les rizières, piquant le riz ou ramassant les tiges destinées à êtres castrées, de l’autre un gros 4*4 Lexus qui double à grande vitesse une mobylette à l’arrière de laquelle des cages en osier tressées transportent des poulets. Plus loin dans un petit village, les femmes étendent les vêtements lavés dans le ruisseau, alors que les enfants en uniforme sortent de l’école, et que des « petits vieux » aux traits marqués par le soleil, habillés de leurs vêtements traditionnels (une chemise « batik », un « sarong » – sorte de drap – noué autour de la taille jusqu’au chevilles, en tongs ou pieds nus, et le « kopiah », chapeau inspiré du fez marocain), regardent passer les voitures.
Parfois, une grosse motte d’herbe verte s’échappe du bas côté en mobylette : en réalité un fermier rentre des champs en transportant sa récolte. Et à intervalles régulières, étalé sur de grandes bâches étendues à même le sol en bord de route, le riz castré sèche au soleil, qu’une femme ratisse régulièrement dans les vapeurs grisâtres des pots d’échappement.
Et quand j’écris « sereinement » un peu plus haut, je ne reviendrais pas sur les conditions de circulations (déjà détaillées ici ou là dans d’autres billets), mais j’ai failli arracher la poignée du plafond de la voiture à la tenir aussi fermement pour contenir des « oh p*tain ça va pas passer laaaaaa !!! Ah si… »
Parce qu’avec leur façon assez spéciale de conduire (je pense qu’ils ont transposé leur méthode de conduite de mobylette à la voiture…) et la manière qu’ils ont de coller l’arrière de la voiture ou du camion de devant avant de doubler (par la droite ou par la gauche), y compris dans les virages et de se rabattre au dernier moment, j’ai cru plus d’une fois qu’on allait soit percuter un piéton, soit une autre voiture !
Et c’est sans compter la présence les trous dans la chaussée, les vélos rouillés qui débarquent d’on ne sait où, les mobylettes surchargées, les gros convois de camions, les bus en piteux état, ou encore les singes qui traversent sans regarder !
7 heures de route, c’est long, même si les paysages sont beaux, très beaux…
Alors, histoire de faire une petite pause, nous nous arrêtons à « Pasir Putih » (littéralement : « le sable blanc »), une belle plage de sable-pas-aussi-blanc-que-le-nom-l’indique ! Mais vu que l’Indonésie est un pays très volcanique, de nombreuses plages ici sont plutôt en sable noir… Donc il est vrai que la différence est notable !
La plage est belle – assez propre (c’est malheureusement important de le souligner) – et visiblement très prisée lors des week-ends (c’est chouette donc d’y aller en semaine !) : de nombreux aménagements ont été faits pour permettre aux locaux de profiter du front de mer…
A côté du parking, des petits restaurants et des boutiques de souvenir font face à la plage sur laquelle reposent les bateaux à voile traditionnels, les « Gondang-Gandung », que les propriétaires entretiennent régulièrement (une planche à changer, un bambou à retailler, une couche de peinture à rajouter…), des bouées sont aussi mises à disposition pour se baigner, des kayaks de mer permettent de faire une petite excursion en solo…
Et il est même possible de s’y baigner à la mode locale : tout habillé !

Ça contraste un peu avec les bikinis vus sur les plages au Brésil (enfin, je dis ça, je dis rien)…

Et parce que la plage c’est bien sympa, mais bon ce n’est pas pour cela qu’on est venu, nous reprenons la route, pour une nouvelle séquence « sensations fortes », dans de beaux paysages :
Sur la route vers le Kawah Ijen (ma vie en 8mm)…
Enfin, quelques petites frayeurs plus tard, nous arrivons – enfin (et surtout : ouf !) – à Banyuwangi, la ville la plus à l’est de l’île de Java, au pied du Volcan Ijen et qui fait face à Bali, à laquelle elle est reliée par ferry (toutes les ½ heures et seulement 40 minutes de traversée).
Banyuwangi… Derrière le nom qui vaut un maximum de points au Scrabble, se cache une belle promesse : « l’eau qui sent la fleur » (mais bon, je ne sais pas de quelle espèce…) !
Les affaires déposées à l’hôtel « Ketapang Indah » (petit hôtel au charme balinais, pas cher, propre et aux standards européens : un très bon point de chute), nous partons à la découverte de la ville de Banyuwangi.
Vue la taille de la ville, et parce que le soleil a la bonne idée de se coucher à 17h45, le tour sera assez rapide : un petit saut sur la place centrale (« alun-alun »), pour apprécier l’héritage des maisons coloniales hollandaises, voir les enfants jouer au football pieds nus sur le terrain de football central, nous nous arrêtons ensuite dans un complexe de bâtiments érigé sous les anglais au 18è siècle et qui sert aujourd’hui de logement pour l’armée : l’Asrama Inggrisan (le village anglais)…
Pour l’anecdote, ces bâtiments étaient reliés à l’Australie par câble télégraphique sous-marin, mais tout a été détruit par les Japonais lors de l’occupation durant la 2ème guerre mondiale. Et vue que l’armée n’entretient pas bien (oui, enfin c’est un euphémisme car c’est plutôt « pas du tout »…) les bâtiments et que le gouvernement local a du mal à faire avancer le dossier pour les rafraichir, les familles habitent dans un complexe qui semble sorti d’une guerre apocalyptique : voitures rouillées et désossées, bâtiments décrépis, briques cassées dans la cour intérieure, alors que les enfants prennent leurs bains …

Comme quoi : ils construisaient vraiment des bâtiments solides à l’époque !
La visite se poursuit par un petit tour à la plage de sable noir (mais bien noir celui-là…), hérité du volcan Ijen, que ponctue ici et là de trop nombreuses poches (ou sacs, pour les non-bordelais) plastiques non-biodégradables, afin de voir l’île de Bali au coucher du soleil. En théorie, le soleil disparait derrière les volcans qui encerclent la ville et constituent le plateau aux abords du Kawah Ijen… En théorie car bien que la saison des pluies soit terminée, quelques nuages ont décidé de passer la soirée bien accrochés aux sommets (bien entendu) !


Les déchets font pas très beau…
Et après un petit diner dans un waroeng, un de ces petits restaurants de rue qui font la renommée internationale de la cuisine indonésienne, afin de découvrir la spécialité gastronomique locale (du riz – ben oui… – des légumes et du tofu le tout furieusement épicé) et surtout une courte nuit (lever à 4 heures), nous partons avec un guide local en direction du… Volcan Ijen (le Kawah Ijen, littéralement : « le cratère vert ») !
La suite : dans un prochain billet !