Into the Wild… Sur les rives du Lac Victor (Écotourisme au Québec)
Bonjour ami lecteur,
Après quelques semaines passées dans le petit village de Baie-Johan-Beetz, nous sommes partis pour une autre pourvoirie qui appartient aussi à Valère, y passer une bonne dizaine de jours d’écotourisme : La Pourvoirie du Lac Victor !
Rejoindre le Lac Victor : par la route, ou en hydravion ?
Levés à 5h45 du matin, avec un énorme gros mal de crâne après une courte nuit de sommeil (couché à 1h30 du matin, suite à un très bon dîner particulièrement arrosé pour célébrer le départ de nos clients – non pas que nous étions contents de les voir partir, mais c’était pour célébrer la fin de la saison, avant les travaux), nous chargeons les voitures en vivres et le strict minimum en termes de bagages personnels, puis prenons la route 138, en direction de Natashquan («Là ou on chasse l’ours » en Innu) , ville natale de l’emblématique poête-chanteur Gilles Vigneault, située plus à l’Est (ou au Nord, selon la façon dont on interprète la lecture des cartes…), jusqu’à la base d’hydravions.
La route ouverte sur la mer, offre des paysages magnifiques, où alternent de larges plages de sable blond, de larges lits de rivières où se baignent les habitants (l’eau, peu profonde, chauffant au soleil peut facilement atteindre les 23-24°C) et de belles falaises recouvertes d’épinettes.
Pour l’anecdote, cette route se poursuit ensuite en direction du petit village de Kegaska, situé à une 30aine kilomètres plus à l’Est, où l’on y atteint le « boutte » de la route 138. Les villages situés plus au nord de Kegaska vivent sont donc particulièrement isolés (déjà que j’ai l’impression qu’on l’est particulièrement ici) et sont accessibles par de la piste plus ou moins praticable selon les conditions météo, ou par la mer.
Donc, arrivés à la base d’hydravions, nous déchargeons les bagages et séparons alors le groupe en 2, afin de rejoindre les installations situées sur les rives d’un lac au Québec, le Lac Victor : 3 personnes s’en iront par les airs (reliées en 20 minutes d’avion), 4 personnes par la voie terrestre (reliées en 3h30, incluant de la route – un peu – des traversées en véhicules tous-terrains – un peu aussi – et de la marche en milieu hostile – beaucoup).
Valère fait les groupes et…
J’ai la chance de faire parti du groupe des…
…3 personnes ! Youhou !!! (pour une fois que je gagne à un tirage au sort…)
Très sincèrement, je n’étais pas du tout contre faire de la marche (pour vivre à fond l’écotourisme…), mais j’avoue ne pas avoir du tout, mais alors pas du tout insisté pour dissuader Valère… Et il faut bien l’avouer : c’est quand même plus « fun » de faire un vol en hydravion !
Le Vol en Direction du Lac Victor (au Québec)
Didier (nom changé pour conserver… oui, comme dans l’article précédent), le pilote « de fbrousse », charge les affaires dans son hydravion, un DHC-2 (de Havilland Canada), mieux connu sous le nom de « Beaver », qui semble tenir plus par la peinture que par ses rivets…
Didier est un pilote obsédé chevronné, qui n’a eu qu’un accident dans sa vie : un accident de voiture. Par contre, je ne sais pas si c’en est une conséquence ou non, mais je ne comprends qu’un mot sur 4 quand il parle !
Ce que je comprends le mieux, ce sont ses constantes blagues. Car 1 phrase sur 2 revêt une allusion sexuelle. Habituées au personnage, la femme de Valère et son amie – « mes beautés », comme Didier les surnomme – en rigolent !
Visiblement, les Quebecquois ont une certaine forme beaucoup d’humour ; ils sympathisent facilement, tutoient très aisément et passent des heures à discuter et à rigoler !
Il nous raconte (enfin, c’est ce que pense avoir compris) que Le Beaver a été conçu après la 2ème Guerre Mondiale et qu’il est adapté au climat Canadien et aux rudes conditions du grand nord. Les sièges passagers (au confort très sommaire… et le choix de repas, boissons et films est totalement inexistant) peuvent se replier pour charger du fret et la taille porte latérale permet de charger les barils de pétrole! Produit entre 1947 et 1965, il a environ 1600 appareils en opération, dont beaucoup appartiennent à des privés.
Le chargement effectué, les ceintures attachées, Didier démarre le moteur qui, après quelques toussotements-à-se-demander-s’il-va-vraiment-démarrer, finit par cracher une épaisse fumée dans une pétarade de tous les diables, faisant s’affoler toutes les tôles de l’avion – qui en vibrant bruyamment ajoutent un peu plus de bruit dans l’habitacle (comme s’il en manquait…) – et heureusement entrainant l’unique hélice !
Le Castor (« Beaver » en anglais) est réveillé, nous allons pouvoir voler (“et heureusement, celui-ci ne tape pas la queue !”… Aaah sacré Didier…) !
Puis, les amarres de l’hydravion larguées, nous glissons sur les vaguelettes du lac nous mettre en position de décollage. Les dernières vérifications faites, Didier pousse les manettes des gaz. Le moteur à 8 cylindres « en étoile » se met à rugir, faisant trembler tout l’habitacle et tourner l’hélice à grande vitesse !
Bonnes nouvelles : aucun rivet ne saute et l’hélice est restée en place !
L’hydravion accélère sa glissade sur l’eau, laquelle semble s’aplanir à mesure que la vitesse augmente, puis quitte enfin le sol ! À mesure que nous prenons de l’altitude, l’horizon se dégage et tout s’aplanit : les arbres et les roches granitiques alors imposantes, deviennent de plus en plus petits et, avec les plaines, les lacs et rivières, dessinent des paysages grandioses où ne règne que la nature sauvage et immense.
Alors que nous quittons la côte et pénétrons dans le territoire, les tourbières cèdent la place à une dense forêt, percée de multiples grands lacs aux eaux bleues-noires et vaguelettes couleur or en reflet du soleil. La vue depuis le ciel est tout simplement spectaculaire (et surtout, il n’y a pas de maringouins dans l’avion !!)
Des rafales de vent secouent l’appareil, faisant des petits « guilis dans le ventre » et dessiner des grimaces d’appréhension sur les visages des passagères…
Au bout d’une dizaine de minutes, le regard perdu dans l’immensité des paysages, Athénaïs (nom changé pour conserver l’anonymat, oui comme dans le message précédent), l’épouse de Valère, me tape sur l’épaule et crie pour passer outre les bruits du Beaver : « Voici le Lac Victor » !
Le Lac Victor est situé entre 2 grandes rivières, la Natashquan et l’Aguanish (comme les noms des villes côtières où ils viennent se terminer).
Il est entouré de 34 plus petits lacs que l’on peut rejoindre par des chemins de portage, sentiers créés en débroussaillant les bois.
Les bords des lacs, sur lesquels vient se terminer la forêt de sapins, épinettes et boulots, sont particulièrement rocailleux. Par endroit, les rochers aux couleurs grises et orangées disparaissent pour laisser place à de belles plages au sable blond, en formes de croissant de lune.
Le domaine du Lac Victor, avec ses denses forêts et ses lacs satellites, s’étend sur 231 km2, totalement dépourvus de présence humaine (à part nous et les clients que nous logerons, clients venus principalement pour pêcher – vue l’isolement, c’est du vrai écotourisme ça…) !
Et après 20 belles minutes de vol, Didier entame sa descente vers la surface du Lac Victor.
Dans un virage couillu serré face à la montagne de granite, il redresse sa trajectoire, aligne ses flotteurs et les amène doucement, mais sûrement, au contact de l’eau, jusqu’à créer de grandes gerbes d’eau qui ralentissent l’hydravion !
Arrivés au ponton, Didier saute sur les flotteurs, amarre l’hydravion et nous ouvre la porte.
« Ey voualô, tabarouette (une variante de « tabarnak »), j’pilôte mô n’ôvion cômme j’faïs l’âmour à un’femme, lô : âvek dl’a dousseur et dzés soubresauts lô»… Humour de pilote … québécois … de Didier!
Sur les rives du Lac Victor : préparation d’un séjour d’écotourisme
A peine la marchandise déchargée sur le quai – en 20 bonnes minutes – Didier re-décolle vers la base pour y chercher le reste des paquets qu’il n’avait pu embarquer (trop de poids et de volume pour 1 seule rotation). Il souhaite en effet faire sa rotation avant que la météo ne se gâte : de la pluie est prévue pour le milieu de la journée (et la météo ici est aussi précise qu’un horoscope d’hebdomadaire télé… je vous le donne en mille : il n’a pas plu une goutte !).
Il y a désormais officiellement 3 êtres humains qui résident isolés au sein de 231 km2 de nature sauvage !
D’autant plus perdu qu’il n’y a aucun réseau de téléphone GSM – seulement satellite – et que la connexion à Internet se fait via le satellite (cette dernière étant particulièrement capricieuse).
En répartissant la marchandise entre divers bungalow, nous nous rendons compte qu’un ours est venu rendre visite aux installations en notre absence ; en effet, les poubelles restées sur place ont été éventrées et quelques petites affaires ont été cassées – heureusement rien de grave.
Et en parlant de visiteurs, il semblerait aussi que les souris – ou écureuils (il y a enquête…) – aient aussi trouvé quelques affaires à grignoter dans la réserve de la cuisine !
Nous nous attelons à la tâche et mettons vite les produits congelés dans leur congélateur et le produit frais au réfrigérateur “solaire”. Or, dès la porte de ce dernier ouvert, une odeur pestilentielle emplie la cuisine !
Il ne fonctionne plus depuis visiblement plusieurs semaines (il n’y a pas eu de clients entre fin juin et début août…) et nous découvrons dépités que les denrées gardées au frais ont toutes moisies ! Et visiblement, cela ne date pas de quelques jours malheureusement, car de la moisissure a commencé à se développer sur les parois internes.
Alors qu’une personne se sacrifie (… plouf plouf, ça sera toi qui nettoiera ; et… ouf, ce n’est pas moi ! Et… Je n’ai pas beaucoup insisté non plus pour me proposer) pour vider, nettoyer et purifier le frigo (une petite fortune de nourriture vient enrichir la poubelle), les 2 autres rangent le frais dans les frigos des cabanes des clients (de toutes façons, on est large : ils n’arrivent que dans 2 jours !).
Ces réfrigérateurs ne sont pas alimentés par panneaux solaires, mais par une autre source électrique…
En effet, isolés dans les bois, sur notre bord de plage, l’électricité produite provient de 2 sources : des panneaux solaires (écotourisme au Québec obligeant…), reliés à des batteries pour stocker l’énergie produite, permettent d’alimenter congélateurs, frigos et quelques pompes d’eau d’appoint.
Pour compléter cette source d’énergie renouvelable, une génératrice à essence produit de l’électricité à destination des prises électriques, des lumières, du lave-linge et de la pompe principale qui puise et filtre l’eau du lac (l’eau est – théoriquement – potable, mais elle est principalement utilisée pour remplir des réservoirs à destination des douches et des toilettes).
La génératrice ne fonctionne que quelques heures dans la journée (2 heures le matin et environ 4 heures le soir) et organisons donc les tâches énergivores en fonction ; l’essence pour la faire fonctionner est stockée dans de gros barils.
L’eau chaude est produite par des chaudières à gaz (une par chalet, y compris la cuisine) et le four, ainsi que les plaques de cuisson fonctionnent aussi au propane.
Les barils d’essence et les bouteilles de gaz sont apportés en hydravion. Tout ceci ajoute donc un peu de piquant aux opérations, car la chaine logistique est assez tendue et vite chère : il faut donc s’assurer qu’on a des stocks nécessaires car on ne peut pas se permettre d’avoir de rupture électrique ; de plus l’heure de vol étant onéreuse, il convient donc de bien optimiser les commandes et les transports en avion, entre transports de passagers, transport de denrées alimentaires, transports de produits divers et transport des déchets (règle de base : faire de l’écotourisme, c’est bien gérer la logisitque !)…
Nous filtrons de l’essence des barils, remplissons le réservoir de la génératrice et la mettons enfin en marche ; et le doux silence qui régnait jusqu’alors sur l’île, est violemment interrompu par le lourd bruit saccadé du moteur à explosion, provoquant au même instant l’envol d’oiseaux qui nichaient dans un arbre à proximité de la cabane.
Nous pouvons enfin finaliser le rangement des marchandises…
La dernière caisse terminée, voici que Didier amerri de nouveau, nous déchargeant son hydravion d’une bonne cinquantaine de nouvelles affaires ; au passage, nous lui remettons le sac poubelle des déchets du frigo (plaisir d’offrir, joie de recevoir…) et quelques barils d’essence vide, avant de le voir repartir s’envoler vers d’autres aventures (ou en tous cas, la civilisation…).
Et nous avons à peine le temps de les vider de leurs contenus, que nous devons déjà partir en bateau à moteur chercher le reste de l’équipe au point d’arrivée de leur piste de portage, car nous approchons de l’horaire décidé le matin !
Décidément il n’y a pas de temps mort aujourd’hui… Pas même le temps pour une petite sieste méditation dans le calme de ce splendide décor !
La navigation sur le lac Victor est sublime : tout autour de nous, les falaises ocres recouvertes de sapins enserrent l’étendue d’eau ; par endroit, des plages de sable doré viennent offrir une belle alternative aux plages de galets et des petits îlots recouverts d’arbres jalonnent le trajet.
Lors de la traversée, le grand jeu est d’éviter les hauts fonds rocailleux. Et les eaux étant plus basses qu’au début de la saison – la pluie s’étant fait rare en juillet – de nouvelles zones de danger sont apparues.
Athénaïs, à la proue de la chaloupe en aluminium fait la vigie, alors que le moteur bien en main, je suis ses instructions. La voie étant libre, je mets les gaz à fond et, cheveux au vent, les 9.9 chevaux délivrant toute leur puissance, le moteur trace à l’arrière du bateau un sillon blanc dans les eaux sombres du lac.
Puis 40 bonnes minutes plus tard, nous retrouvons Valère, les 3 enfants et Corail le chien. Nous chargeons les affaires qu’ils apportées avec eux, et repartons pour nouvelle traversée, direction les chalets !
Arrivés, je fais le tour des installations avec Valère et nous nous mettons au travail pour réparer le réfrigérateur solaire.
Toutes les hypothèses sont étudiées, y compris les souris qui auraient pu grignoter les fils ; les quelques couleuvres du domaine n’ayant malheureusement pas réussi à nous en débarrasser, nous mettrons des pièges dès le soir même. Heureusement, le diagnostique est vite trouvé : il s’agit d’un fusible de l’installation électrique qui a fondu (Règle de base : faire de l’écotourisme, c’est aussi trouver un système D pour réparer les problèmes…).
Les enfants partis se baigner et faire du Kayak, nous préparons le diner ; quand soudain, à la faveur du soleil couchant, un cri retenti : un orignal (sorte d’élan) sort de la forêt d’une ile voisine et entame la traversée vers une île qui lui fait face, à la nage ! Nous restons captivés par ces images rares : C’est impressionnant !
Les nuages dissipés, le soleil nous offre ensuite un autre spectacle de toute beauté à mesure qu’il se rapproche de l’horizon. Caressant délicatement la cime des sapins, le soleil rougissant embrase alors le ciel de mille teintes orange-feu, accompagné des cris rieurs des hurons (une espèce de canard sauvage, symbole retrouvé sur les pièces de monnaies) ; faire de l’écotourisme, c’est apprécier le spectacle offert par dame nature (oui, j’ai pas trouvé plus kitsch comme phrase…) !
Nous profitons de la génératrice remise en marche, pour essayer de se connecter à Internet et contacter les pilotes de Natashquan (et moi, vérifier mes e-mails). En effet, pour rejoindre « la toile », via le satellite, il faut que 3 conditions soient réunies en même temps :
- que la génératrice tourne et produit de l’électricité
- le matériel veut bien marcher
- le satellite veut bien recevoir et transmettre le signal
Et la conjonction de ces 3 évènements est particulièrement rare !
Tellement rare, que ce soir : cela ne marche pas !
Tant pis, Valère utilise son téléphone GPS pour communiquer avec les pilotes et de mon côté je me passerais de mes e-mails ce soir… (oui, faire de l’écotourisme au Québec ne signifie pas s’affranchir de la technologie)
C’est donc une véritable cure de déconnexion forcée que je vais vivre ici pendant 10 jours !
Enfin, pas seulement moi, les clients et les enfants aussi d’ailleurs…
Et au démarrage de la génératrice, je mesure à quel point nous sommes tous drogués, car dès que de l’électricité est produite sacrifiant le silence de la forêt, tous les résidents accourent et se réunissent au plus près du routeur internet, chacun espérant bénéficier de quelques précieux kilo-octets pour se re-connecter au reste du monde, et envoyer ou prendre des nouvelles…
Parfois avec succès… Mais le plus souvent les regards se croisent, avec un air de dépit qui semble dire : « Bon, ce n’est pas grave, la prochaine fois peut être » !
Ainsi isolé dans les bois au bord du Lac Victor, je ne peux m’empêcher de repenser à l’excellent livre de Sylvain Tesson, « Dans les forêts de Sibérie1 », livre dans lequel il relate son expérience de plusieurs mois de vie isolé dans la forêt, où
« coupé de toute communication, il déchiffre la langue des arbres. Libéré de la télévision, il découvre qu’une fenêtre est plus transparente qu’un écran »
Bon, personnellement, je n’ai pas tellement déchiffré le langage des arbres… Plutôt apprécié les essences enivrantes des résineux ! (ça doit être la différence entre les forêts de Sibérie et celles d’un lac au Québec… ou alors, c’est une composante de l’écotourisme que je ne maîtrise pas encore…)
A 22h30, la génératrice éteinte, chacun retrouve son lit.
Dans le ciel couleur encre noir, les étoiles scintillent de mille feux ! L’épaisse nuit plonge la nature dans un silence sourd et apaisant, à peine troublé par les va-et-viens feutrés des vaguelettes sur la plage. Dans cette ambiance silencieusement calme, et vue la journée passée, le sommeil ne se fait pas attendre !
Le lendemain au petit matin, le soleil nous gratifie un peu trop tôt de ses beaux rayons réconfortants, à tel point qu’en marchant sur le ponton pour rejoindre la salle du petit déjeuner, la vue ouverte sur le lac me donne l’impression d’être aux caraïbes, même si l’eau n’est pas de la même couleur et sa température bien éloignées des eaux tropicales (bien qu’en ce mois d’août, au coeur de l’été, elle puisse atteindre facilement les 24°C en surface)… Mais il n’empêche, l’illusion semble bien réelle !
La nouvelle journée est de nouveau bien remplie : entre le nettoyage des installations, des chalets pour accueillir les clients le lendemain, aller chercher de l’eau potable à la source de l’autre côté de l’île (on s’y rend en bateau et on y rempli une dizaine de bidons), vérifier l’état du matériel et accessoirement travailler sur le projet, je ne trouve toujours pas le temps pour une petite séance de méditation…
C’est donc parti pour 10 jours à vivre sur le lac Victor.
10 jours où nous partageons nos journées entre préparation des petits déjeuners, des paniers repas pour les clients venus vivre une expérience d’écotourisme inoubliable – et dont certains viennent avec leur propre hydravion – nettoyage, réparations générales, préparation (et service) du dîner pour les clients, travail sur le projet et d’autres activités, comme la pêche (si, si…).
10 jours pendant lesquels nous serons 16 humains immergés au coeur de l’immensité de la nature sauvage du grand nord canadien (ou en tous cas de 231 km2), sur les rives d’un lac de la Côte Nord du Québec !
Côte Nord que décrit très justement le Lonely Planet2 : « Façonnée par les Vallons sauvages, les plages sablonneuses et un bon millier de rivières, la Côte-Nord se partage entre terre et mer dans un décor d’une beauté presque irréelle. Un monde aussi gigantesque qu’indomptable que peu d’hommes ont su apprivoiser ; encore aujourd’hui on ne compte en moyenne que 0,4 habitants au km2 (…) le paysage à lui seul récompense le voyageur ».
Sur ce petit bout de lac, presque apprivoisé et rendu luxueux par Victor (on y dispose de l’électricité, de l’eau chaude, de l’eau potable et parfois de l’Internet), les paysages récompensent effectivement les voyageurs avides d’écotourisme que nous sommes ; sortir des sentiers battus, en respectant l’environnement, c’est un peu ça l’écotourisme au Québec.