Voyage en Guadeloupe : le Bal Masqué (ou les Joies des Transports en période de Coronavirus)
L’île de la Guadeloupe : un beau département français situé dans les Antilles, au milieu des mers chaudes et turquoises des Caraïbes de l’autre côté de l’Océan Atlantique… Idéal pour partir en vacances, dans un décors de carte postale. Mais comment voyage-t’on en période de Covid ? Avec un masque, bien sûr ! Récit du départ en voyage en Guadeloupe…
Alors voilà : Après un printemps 2020 particulièrement confiné original et un redémarrage progressif (poussif ?) des activités, l’été est enfin arrivé, entrainant avec lui son cortège de vacanciers.
Et, à l’instar du printemps, cet été 2020 aura été assez unique (en attendant l’automne…), avec des masques chirurgicaux à porter en plus des lunettes de soleil (le bronzage 2020 va être assez original…), dans les rues, restaurants et bars contingentés (et des boîtes de nuit fermées), des accès aux plages plus ou moins « dynamiques »…
Mais fort heureusement, avec un été ponctué de quelques épisodes caniculaires, nous aurons échappé à une double-peine : un confinement en période caniculaire !
Car après une période de confinement décidée en réponse à la pandémie du Covid-19 venue du pangolin de Chine, et un déconfinement opéré à la mi-mai, certains pays ont progressivement ouverts leurs frontières aux touristes internationaux.
La France n’a d’ailleurs pas fait exception à la règle, bien décidée et prête à accueillir juilletistes et aoûtiens désireux de se changer les idées dans le strict respect des gestes barrières.
Le gouvernement en a d’ailleurs profité pour inviter les Français à privilégier le tourisme domestique et ainsi découvrir les magnifiques régions qui constituent notre cher et beau pays (c’est vrai qu’après tout, la France est le 1er pays visité au monde… Et j’écris cela sans aucun chauvinisme !).
Et en bon citoyen-qui-suit-les-consignes-édictées-par-son-gouvernement-bien-aimé (mouais, faut pas exagérer quand même), je suis parti en vacances, pour découvrir une autre belle région française, qui m’était totalement inconnue jusqu’à présent : La Guadeloupe (histoire de chercher un peu de chaleur et de soleil… Parce que c’est vrai que le temps de juillet et août dans le Sud Ouest a été un peu… ah non, il a fait super beau) !
Et pour ce tout premier séjour de 10 jours dans les Antilles françaises, je me suis fixé un programme particulièrement ambitieux : plongées sous-marines, randonnées, visites, et bien sûr dégustation de spécialités locale, telles que les accras, boudins, ouassous (des écrevisses d’eau douce) Bokits, Agoulous… Oui, bon et surtout : du rhum !
Voyage en Guadeloupe : Le Départ et l’Enfer le Transfert vers Orly…
« Dans un voyage ce n’est pas la destination qui compte mais toujours le chemin parcouru, et les détours surtout » – Philippe Pollet-Villard
Et donc, si le « voyage est plus important que la destination, surtout les détours », j’avoue que les différents détours n’ont cessé de me surprendre !
Car entre Tram, Train, Métro-RER B et Orlyval (le bus entre Montparnasse et Orly ayant été temporairement supprimé…) la matinée du mercredi 19 août a été bien remplie !
Pourquoi autant de transferts et de moyens de transports différents, alors qu’il existait des vols Bordeaux – Orly directs avant le confinement ?
Et bien, parce que pour rejoindre la capitale prendre un vol transatlantique, seuls les vols à destination de l’aéroport de Roissy – Charles-de-Gaulle sont maintenus depuis l’aéroport de Bordeaux Mérignac. Et mon vol part justement de… Paris Orly !
En effet, lors la reprise des activités, le gouvernement français a conditionné son aide financière à Air France à la suppression de certaines liaisons aériennes (lorsque « le train permet de relier la ville à Paris en moins de 2h45, sauf pour le Hub de Roissy »). Ainsi, la Navette entre Bordeaux et Paris-Orly a donc été suspendue… RIP La Navette !
Je ne sais pas si cela s’inscrit vraiment dans un plan d’interdiction de transition écologique, mais – attention scoop – tout le monde ne va pas à Orly pour se rendre ensuite dans Paris centre ! Car entre les entreprises situées à l’ouest de Paris et surtout les vols internationaux au départ de cet aéroport, ça fait au moins 2 bonnes raisons de conserver la liaison aérienne, non ?
Une troisième raison ? En renforçant le monopole du train, cela va renforcer un peu plus le potentiel de nuisance de la CGT cheminot (comme s’ils avaient besoin de ça !)… Et quelque chose me dit que les prochaines grèves des syndicats de la SNCF vont un chouilla plus complexifier les liaisons entre Bordeaux et Paris. Liaisons déjà bien grippées depuis l’apparition Coronavirus (Oui, je sais… Grippé, Coronavirus…c’était facile !). D’ailleurs, un préavis de grève est déposé par notre chère CGT Cheminot le 17 septembre (et c’est vraie qu’elle nous coûte cher la CGT), grève qui sera heureusement peu suivie.
Enfin bref… Quelques soient les décisions politiques (ils ont quand même faits de grandes études…) qui me dépassent, le bilan est que je n’ai pas encore embarqué à bord du vol TX542 d’Air Caraïbes, que j’ai déjà marché 4 kms depuis mon réveil à 6h30 (réveil un peu tôt pour prendre un avion qui doit décoller à 14h40) !
Jadis animés par les pas cadencés de passagers pressés de rejoindre leur salle d’embarquement, les couloirs d’Orly, calmes et silencieux, semblent bien déserts aujourd’hui, avec seulement une moitié de magasins ouverts.
Le Vol en Avion, ou le plaisir de porter un Masque (et pas à oxygène…) durant tout le Voyage vers la Guadeloupe
Arrivé en porte d’embarquement, l’hôtesse contrôle, selon une procédure bien rodée, carte d’embarquement et passeport. Mais pour accéder à l’avion, elle me demande aussi de présenter une attestation de dépistage au Covid-19.
Heureusement informé par e-mail quelques semaines avant, j’avais donc effectué le test 72 heures avant le départ, en formule rapide au « drive-in » du CHU de Bordeaux : arrivée en voiture –> file d’attente -> procédures administratives -> enregistrement – se faire « écouvilloner » le nez (exploration bien au fond des narines – on peut vraiment aller aussi loin ? – à l’aide d’un écouvillon long comme le bras – si un jour on m’avait dit que j’utiliserais ce mot… et surtout que ce mot serait aussi désagréable !). Le tout en moins de 20 minutes.
Fort heureusement, reçu 24 heures après, le résultat du test PCR s’est avéré être négatif.
Et j’avoue n’avoir jamais été aussi content d’obtenir un résultat négatif à un examen (parce que l’idée de passer 2 semaines en quarantaine à l’hôtel, ça aurait un petit peu gâché le séjour de 10 jours… un petit peu !).
En revanche, je ne reviendrais pas sur l’inconfort qu’est le port du masque-que-l’on-doit-désormais-porter-partout – y compris dans les gares, transports en communs, aéroport et même durant les 8 heures d’avion…
Car porter un masque chirurgical tout ce temps est, je l’avoue, un petit plaisir qui se savoure tout au long du voyage… Un plaisir qui trouble les sens : ressentir en permanence la chaleur de son souffle, avoir la vue obstruée par de la buée sur lunettes, s’endormir avec l’impression d’étouffer (je n’ai jamais aussi mal dormi dans l’avion…), sans oublier cette douce sensation constante de chatouille… Ou plutôt de gratouille.
Mais « Ne confondons pas. Est-ce que ça vous chatouille, ou est-ce que ça vous grattouille ? » (Knock, ou le Triomphe de la Médecine, de Jules Renard)
Non je dirais plutôt que ça m’irrite-ouille, pour ne pas dire «me casse-c**illes ». Bref, comme disait l’autre : « c’est que du bonheur » !
Un bonheur qui a fait qu’à la moitié du vol, j’étais à deux doigts de l’arracher et le déchirer, et demander de faire demi-tour, quitte à annuler mes vacances… Mais comme je suis allé me servir un petit rhum-coca à l’arrière de l’appareil, ça a tout de suite été beaucoup mieux ! C’est vrai, on ne va pas se laisser gâcher un voyage et des vacances à cause d’un petit masque synthétique tout de même (et qui en plus a pour vertu de faire barrière avec l’haleine du voisin !)…
Les Règles de Sécurités et les déplacements A Bord Modifiés (à cause du Covid)
D’ailleurs, à bord les annonces de sécurité avant le décollage ont même été adaptées, puisqu’il est demandé de porter le masque durant tout le vol et même de le changer à mi-parcours (d’ailleurs le personnel navigant d’Air Caraïbes en distribue un après 4 heures de vol).
Il est bien sûr recommandé d’éviter de se lever inutilement (alors qu’avant on était invité à marcher régulièrement, pour faciliter la circulation sanguine…) et de limiter les manipulations des rangements à bagages. Il est aussi désormais interdit de se regrouper dans les allées et au niveau des galleys (on peut quand même s’y rendre pour s’y servir un verre).
Quant aux personnes désireuses de se rendre aux toilettes, bonne nouvelle : celles-ci restent toujours bien accessibles durant toute la durée du vol ; et à l’intérieur le port du masque n’est pas obligatoire (en revanche, il est bien interdit d’y fumer et « porter atteinte aux détecteurs de fumée est passible d’une amende ») ! En revanche, le nombre de personnes autorisées à faire la queue devant les toilettes étant contingenté, une fois à l’intérieur et le loquet fermé, un conseil : ne monopolisez l’endroit trop longtemps ! Sinon, il ne faudra pas vous étonner d’entendre les gens frapper à la porte en s’écriant : « Nous aussi on veut respirer normalement » !!
(De toutes façons, il n’y a pas de réseau wifi à bord, donc pas d’accès à Facebook, à Twitter ou à Instagram, donc ça limite un peu l’envie de s’y éterniser…).
Enfin, une dernière recommandation est faite, et pas des moindres : car « en cas de dépressurisation de l’appareil, des masques à oxygène tomberont automatiquement devant vous… Tirez fort sur le masque pour libérer l’oxygène avant de l’appliquer sur le visage, mais n’oubliez pas d’enlever le masque chirurgical avant ! » (si, si : je l’ai entendu ! )
Bref : en cette période de pandémie de coronavirus, lors des voyages, pas question de transiger sur la sécurité, ni sur la distanciation sociale, les gestes barrières, ou encore les règles sanitaires à bord (ça change de certains bars et restaurants sur la côte Atlantique…) !
Malheureusement, j’ai bien l’impression qu’il va falloir s’habituer à cet accessoire aussi inesthétique qu’inconfortable, passé en l’espace de quelques mois du statut « totalement inutile » à « absolument indispensable », voire « obligatoire » !
en Vol, en Direction de la Guadeloupe, au dessus de l’Atlantique
Mais si l’activité touristique reprend progressivement en Europe, en revanche dans l’avion les places occupées sont plutôt clairsemées, traduisant une certaine frilosité à l’idée de se retrouver confiné…. même pour 8 heures.
Arrivé à ma rangé, l’hôtesse m’informe : « Vous serez vraiment tout seul sur votre rangée durant le voyage » alors que je range mes affaires. J’ai de surcroit la chance d’avoir les pieds d’un enfant qui tambourineront contre mon siège tout le vol une place située sur les issues de secours et donc 3 fauteuils pour moi tout seul : parfait pour étendre les jambes, être libre de se lever et marcher dans les couloirs (objectif : ajouter 1 km au compteur entamé ce matin…). Un vrai luxe en classe éco !
L’embarquement terminé et les annonces de sécurité faites, le commandant de bord annonce le décollage immédiat. Et en effet, poussant la manette des gaz, les réacteurs rugissent et l’avion accélère le long la piste de décollage, puis de quitte le sol en direction du lourd ciel gris parisien. Il est alors 14h41 (dingue, un palindrome) !
L’ascension terminée, l’Airbus A350 fait alors cap plein ouest, à quelques 12 000 mètres au-dessus de l’océan Atlantique et de la mer de nuages, lesquels s’estompent progressivement ; à l’horizon, les bleus du ciel et de la mer semblent alors se confondre, séparés par un léger voile laiteux.
C’est parti pour 8 heures de vol, bien occupées entre lecture de livre visionnage de films, accompagné d’un bon repas et arrosé d’un petit rhum-planteur, bercés par le grondement sourd des réacteurs…
Mais le plus dur, c’est de ne pas s’endormir, pour ne pas être complètement décalé à l’arrivée (ah punaise, je n’aurais pas dû reprendre du planteur…) !
Voyage en Guadeloupe : L’Arrivée à Pointe-A-Pitre
Arrivé à Pointe-à-Pitre à 17h40 heure locale – soit 23h40 heure de Paris (il y a 6 heures de décalage en été entre la Guadeloupe et la France métropolitaine), je retrouve un ami (s’il lit ce billet, il se reconnaitra, alors appelons-le « Vincent »… ou plutôt surnommons-le « Mon Doudou » , du petit sobriquet donné par les Guadeloupéennes sur les marchés), arrivé quelques jours plus tôt et avec qui je vais passer les 10 prochains jours.
Nous logerons chez les amis de « Mon Doudou », à Petit-Bourg, sur Basse-Terre. Et pour fêter ma première soirée sur l’île, nous attaquons les hostilités la soirée par un bon Ti-Punch bien dosé (heuuu, t’es sûr qu’il y a du citron et du sucre ??) en guise d’apéritif, avant de dîner sous les palmiers, dont les palmes semblent balayer les étoiles, alors que résonnent non loin les mélodies des grillons et des oiseaux nocturnes…
Ah non, en fait ces symphonies ne sont pas ceux d’oiseaux, mais en ceux de toutes petites grenouilles endémiques, qui piaillent plus qu’elles ne croassent…
Et d’ailleurs elles piaillent fort ! Très fort !
Et toute la nuit même…
La Naissance de la Tempête Laura durant de le Voyage en Guadeloupe
Au loin, des éclairs viennent déchirer l’obscurité de la nuit, alors qu’une petite averse vient légèrement rafraichir l’atmosphère.
En effet, le mois d’août étant au cœur de la saison la période cyclonique, il n’est pas rare d’avoir quelques averses… En revanche que ces dites averses se transforment en tempêtes puis en cyclones, c’est heureusement plus rare – mais statistiquement fort possible.
D’ailleurs, les discussions tournent beaucoup autour d’une tempête tropicale en cours de formation au large des Antilles et qui remonte vers les Caraïbes : Laura.
Et avec comme questions récurrentes : Est-ce que Laura est super chaude ce soir passera sur la Guadeloupe, ou plus au nord (on l’espère…) ?
Restera-t’elle une simple tempête, ou se transformera-t’elle en ouragan ? (heuuuuu… bon, si j’ai le choix, je valide la Réponse A !! Tempête, Tempête ! Non, c’est vrai, je ne suis là que pour 10 jours et j’ai échappé à une « quatorzaine » à l’arrivée – c’est vrai en plus que venir 10 jours et passer 14 jours coincés dans une chambre l’hôtel, ça aurait un peu gâché les vacances… – Alors une simple petite tempête c’est quand même mieux qu’un gros ouragan, enfin je trouve).
L’espoir reste encore permis, mais les hypothèses vont bon train ; en tous cas, beaucoup gardent des stigmates des Ouragans Hugo – cyclone de catégorie 5 qui avait endeuillé l’île en 1989 – et plus récemment Irma, qui avait dévasté les îles voisines de St Martin et St Barthelemy en Septembre 2017.
Allez, pour « spoiler » un peu : Laura ne sera qu’une tempête tropicale pour la Guadeloupe, avec 1 nuit de grosses pluies et de vents, suivi d’une journée avec un temps un peu cahin–caha, mais qui ne nous a pas empêché d’aller plonger (après tout, mouillé pour mouillé…). Mais elle se transformera plus tard en Ouragan, en approchant des côtes d’Haïti (y faisant 31 victimes), puis est devint le cyclone le plus violent qu’ait connu la Louisiane, en frappant l’Etat du Sud des Etats-Unis le 27 août 2020, causant la mort de 14 personnes…
Mais bon, je sens que les Ti-punchs heures décalées commencent à faire leur effet, car si à ma montre il est 22h30 en heure locale, ça fait un bon 4h30 du matin heure de France (si j’arrive encore à bien calculer)…
Et avec un réveil à 6h30, j’avoue que ça commence à piquer un peu. « Scusi pero commence a sentire la fatiga aqui, buena note » (Les Bronzés font du ski ; décidément, il y a plein de super citations dans ce billet) !
C’est officiel : les vacances peuvent donc démarrer !
Et pour conclure, voici un petit cadeau :
Quelques Conseils liés au Covid-19, pour Voyager en toute Sécurité (en Guadeloupe, et ailleurs)
Et pour finir, comme il y a peu de pays non-impactés, mais où il est tout de même possible de voyager en toute sécurité (avec ou sans tests – PCR ou antigéniques – pour rentrer), voici quelques conseils pour voyager en toute sécurité en cette période troublée par le Coronavirus :
- Soyez bien sûr que le pays a ouvert ses frontières à votre nationalité (c’est quand même mieux…)
- Renseignez-vous sur les conditions du Pays à destination (faut il un test ? Y a-t’il une période de quarantaine à l’arrivée ?)
- Portez un masque dans les lieux publics (si exigés)
- Portez un masque quel que soit le moyen de transport (et prenez son mal en patience)…
- Changez de masque toutes les 4 heures (et en résumé des 2 points précédents : portez un masque et changez le régulièrement…) et ne jetez pas l’ancien par terre !
- Lavez-vous les mains régulièrement et ayez une petite bouteille de gel hydro-alcoolique que vous gardez sur vous.
- Respectez les distances (1 m au minimum, plus pour certains pays)
- Limitez vos déplacements à l’intérieur du train ou de l’avion
- Le train, comme l’avion sont sûrs : l’avion est équipé de filtre HEPA ; dans le train, l’air est renouvelé toutes les 9 minutes
- En cas de doute : contactez votre médecin, isolez-vous et informez vos proches…
La suite du séjour, sera l’occasion un autre billet, pour une magnifique journée sur une île paradisiaque : l’îlet Caret…