Confinement à Bordeaux en pleine Epidémie de Coronavirus… Le Week-End Type du Confiné
C’est fou : en télé-travail, confiné dans mon appartement et je n’ai presque pas vu les 5 jours de la 2ème semaine de confinement passer !
Et comme 2 jours de week-end c’est toujours trop court et rapide, je vais faire le résumé des 2 jours en un seul…
Samedi 28 & Dimanche 29 Mars 2020 – Jour 12 & 13 du confinement : Le Week-End !
Bien que nous soyons tous en confinement, j’ai décidé de ne pas perdre les bonnes habitudes ! Je m’offre donc une bosse grasse mat’ (c’est vrai, c’est samedi tout de même) en me réveillant à 8h00, puis 8h30 !
Il est finalement 9h30 quand je quitte le confort douillet de mon lit (oui bon, je me suis un peu rendormi… “ça vaaaa” comme disent les ados).
La fenêtre ouverte, je découvre qu’un beau soleil nous gratifie de ses rayons : quel petit bonheur que celui de sentir ses douces caresses printanières sur la peau, au réveil ! Comme depuis le début de la semaine : nous sommes confinés et en plus il fait super beau (oui, c’est un peu les boules quand même) ! Je sais pas pourquoi, mais je sens qu’au déconfinement, il va pleuvoir et faire froid…
Vu que j’ai (un tout petit peu) de temps devant moi, je me vu répare donc un bon gros petit-déjeuner !
Enfin, j’exagère un peu car, avec des crêpes, des pâtisseries, des tartes, des assiettes de fruits, de charcuterie et de fromage, j’appellerais plutôt ça un Brunch…
Mais bon, comme je n’avais rien de tout cela, c’est donc juste un petit-déjeuner avec du Muesli, un café et un bon jus d’Orange-Mandarine-Carotte-Gingembre de chez Innocent : le plein d’énergie et de vitamines pour attaquer la journée (… coincé chez soi !), et “renforcer votre système immunitaire et l’aider à se battre tout seul comme un grand” (dixit la marque).
Tout en dégustant ce festin de roi, je parcours les pages des journaux en ligne : quelque soit le journal, il n’est question que du Coronavirus (oui, c’est vrai tout comme ce billet… Et les 2 précédents aussi !).
Las, je rabats l’écran de mon ordinateur, fais un peu de ménage, de rangement et file sous la douche (ma vie digne d’un roman d’aventure, c’est incroyable ! On dirait presque du Stevenson… Mais alors en confiné !).
Il est 12h30 ! Et maintenant ? Alors autant en semaine, le travail me tient occupé, autant là j’avoue avoir plein de temps et ne sais pas quoi faire…
Pendant 2 minutes secondes, je suis tenté d’allumer mon PC professionnel pour lire les e-mails arrivés la veille…
Mais comme mon frigo est désespérément vide après une semaine passé, enfermé chez moi, je me décide donc de remplir “l’attestation de déplacement dérogatoire” (j’adore le vocabulaire légal, c’est tellement… poétique) et pars affronter les rues hostiles (à force de nous répéter que de rester chez soi, on finit par croire que tout est dangereux dehors…) de Bordeaux, pour le remplir.
Heureusement, j’ai retrouvé dans mon sac à dos, un vieux masque de l’époque où j’habitais à Jakarta. Masque très utile pour se protéger de la pollution quand on roule en scooter, sur les trottoirs routes de la mégalopole !
Quoi faire pendant un week-end de confinement ? Des courses…
Il est 13h00 et c’est en fait une heure parfaite pour faire mes courses : nous sommes assez peu à l’intérieur du magasin !
Entre les rayons, les gens s’évitent. Cela donne un peu l’impression de jouer à la version grandeur nature de Pac-Man à la recherche des fruits et qui tente de fuir les fantômes dans le labyrinthe des rayonnages, pour éviter un “game-over” en cas de contact.
Les gens se toisent le regard plein de méfiance, avant de s’engager dans l’allée, sans pour autant esquisser un geste de salut ou de remerciement…
A la caisse certains clients remercient les caissières (protégées par vitres en plexiglass installées peu après le début du confinement) de travailler et de permettre au magasin de fonctionner.
Et dire qu’avant la crise sanitaire, les clients les considéraient à peine… Ce virus aura au moins permis d’apporter un peu d’humanité dans les relations entre les gens et de reconnaissance.
Je poursuis chez le boulanger, puis chez l’épicier y acheter des fruits et légumes.
Dehors dans la file d’attente, les gens se tiennent à 1,5 mètre de distance les un des autres.
Mais contrairement à Monsieur “Carrefour Market”, Monsieur l’épicier ne fait entrer qu’une seule personne à la fois ! Autant dire le service n’est pas rapide…
D’autant mois rapide, que les clients – trop heureux d’avoir un peu de lien social avec leurs commerçants – en profitent pour discuter plus longtemps que d’habitude et sont à deux doigts de refaire le monde… A commencer par l’apparition des Dinosaures !
Heureusement, j’ai du temps, en ce moment, j’en ai… tout plein d’ailleurs.
En revanche, c’est moi ou les prix ont – plus que largement – augmenté ? Non parce que l’addition faite, j’ai cru que j’allais devoir donner un rein pour payer mes courses !
De retour chez moi et pris d’une soudaine crise de paranoïa, je me mets à laver tous les fruits et légumes 2 fois. Puis enlève les emballages cartons, lave les pots de yaourt (on n’est jamais assez prudents !) et les fruits et légumes de nouveau, avant de les mettre à sécher au soleil !
Mais j’avoue que je ne sais pas si ce protocole est vraiment efficace pour lutter contre le virus… Je n’ai, en effet, pas fait de test en double aveugle avec un placebo (mais en tous cas : je n’ai pas été malade après les avoir mangés).
Avec de bons fruits et légumes, c’est donc l’occasion de se faire des bons plats (comme un délicieux poulet basquaise par exemple), ou créer des smoothies et des recettes improvisées selon l’humeur (que je partagerais sur ce blog… à l’occasion !)
Comme il fait beau, c’est aussi l’occasion d’aller faire un peu d’exercice physique et courir dans les rues plus ou moins vides de Bordeaux… Bon, cette fois-ci, ce n’est pas un entrainement pour le semi-marathon de Bordeaux, mais juste pour me défouler !
Comment s’occuper 1 heure dehors, durant un week-end de lors de la pandémie de Coronavirus à Bordeaux ? Un petit jogging en ville…
Le problème est que d’après l’attestation, l’activité est limitée à 1 heure, dans un rayon de 1 km autour du domicile… Donc, si je calcule bien : cela représente donc un diamètre de 2 kms et donc un périmètre de 6,283185 kms, disons 6,3 kilomètres (on n’est plus à une approximation près ! Et tant que ça n’est pas une multiplication de la table de 7, perso… ça me va ! j’l’aime pas le 7×8).
Le hic : les rues de Bordeaux n’ont pas été dessinées en cercles concentriques à partir du centre ville, mais plutôt en un tas de ramifications.
Mais bon, ce n’est pas bien grave : j’ai passé le plus clair de mon temps assis à une chaise (et allongé à dormir, enfin pas en même temps) durant la semaine (selon l’appli “Santé” de mon téléphone, j’ai marché principalement moins d’1 km au quotidien), donc l’envie de me dégourdir les jambes en arpentant le bitume est plus forte !
Dehors, il fait vraiment doux en cette fin mars et qu’il est agréable de goûter à ces petits instants de liberté temporairement retrouvée… Tout n’est que re-découverte d’endroits pourtant très familiers, et source d’émerveillement : je suis surpris de voir que les feuilles ont aussi bien poussé en ce début de printemps !
Les branches des arbres dessinent autant de racines qui s’étirent pour à aller caresser le ciel, et une douce brise vient faire frissonner les petites feuilles.
La ville est incroyablement calme et silencieuse.
A cause du confinement imposé pour lutter contre le coronavirus, dans les rues de Bordeaux règne une drôle d’ambiance, presque post-apocalyptique (la ville est propre, et il n’y a pas de pillages… c’est pas Mad Max non plus ! Et en plus il fait beau) : les quelques piétons qui s’y trouvent, marchent à distance et s’écartent les uns des autres quand ils se croisent, contrairement aux cyclistes qui – pour une raison qui m’échappe – continuent de rouler sur les trottoirs alors qu’il n’y a aucune voiture qui roule (visiblement la c*nnerie et les habitudes ont la peau dure !).
Le centre ville de Bordeaux, jadis si animé les samedis après-midi (la rue Sainte Catherine étant la plus grande rue commerçante piétonne), est incroyablement silencieux, à peine est il troublé par l’accélération bruyante et amplifiée par un pot trafiqué – d’un lointain scooter.
Plus haut au dessus de nos têtes, seuls les oiseaux viennent animer le bleu vibrant du ciel, car désormais aucun avion ne vient tracer ses lignes blancs.
Cette situation inédite est particulièrement spectaculaire ; comme ailleurs dans le monde, le Coronavirus a vidé les rues des villes, et donc de Bordeaux, de ses passants contraints aux confinement.
Mais surtout, les magasins étant fermés – à l’exception des commerces alimentaires – ce samedi ressemble en fait à un dimanche matin.
En fait c’est ça : vivre en confinement, c’est vivre comme si c’était tous les jours dimanche !
Et à garder les gestes de distanciation sociale, je sens que c’est pas pour tout de suite qu’on aura de nouveau des manifestations de “Free Hugs” offerts rue Sainte Catherine !
Comment s’occuper durant les soirées de confinement ?
A cause du Coronavirus, comme nous ne pouvons plus sortir au restaurant ou dans les bars de Bordeaux, les soirées sont un peu plus raisonnables…
Ceci dit, le Covid-19 ne se transmettant pas via Internet (il y a d’autres virus créés par des hackers pour ça…), on peut donc se retrouver entre amis ou en famille, autour d'”Apéritifs-connectés”. Et surtout le week-end !
Le concept : c’est comme un apéritif classique (bière, vin, ti-punch, cacahuète, saucisson…), sauf qu’au lieu de se voir dans la “vraie vie”, les participants se regroupent via Skype, ou Facebook Messenger, ou WhatsApp, ou Zoom, ou… (le seul inconvénient : trouver l’application commune à tout le monde… et c’est pas simple !).
Et en plus de l’application à utiliser, les questions sont toujours les mêmes : on se retrouve à quelle heure, où et surtout : je vous apporte quoi pour l’apéritif ??
L’Apéro-Skype, c’est donc un peu comme les webmeetings de la semaine – avec des problèmes techniques identiques (y’a pas de raison) – mais en beaucoup plus alcoolisé fun !
Quoi faire durant le confinement ? Lire pour se changer les idées et s’évader…
“Petite” de Sarah Gysler : sa vie en Suisse et sa traversée de la Suisse au Nord de l’Europe au cours d’un voyage sans argent, mais riche en rencontres !
Confiné chez vous, vous ressentez des fourmis dans les jambes avec l’envie pressante de vous évader, de tout quitter et découvrir d’autres paysages ?
Je vous conseille alors la lecture du livre “Petite” de Sarah Gysler, livre découvert fortuitement – car il m’avait été offert (merci Virginie T.) – et dont voici la 4ème de couverture :
“Petite, elle croyait que tout irait bien. Que ses parents s’aimeraient toujours. Que le monde irait de mieux en mieux.
Petite, elle a deviné que rien ne s’arrangerait. Qu’elle ne se ferait pas à la vie ” réussie ” qu’on lui proposait, dans un bureau, avec un mari, bientôt une maison et des enfants.
Petite, elle a pris son sac à dos et elle a fui. En stop. À travers l’Europe et jusqu’au cap Nord.
C’est là qu’elle a compris. Que les rencontres existent. Qu’il y a un espoir dans l’humanité.
Petite, elle a décidé que le monde lui appartenait, il suffisait de se lancer…“
Sarah Gysler s’est faite connaitre grâce à son blog “L’aventurière fauchée“.
Si ça fait vraiment cliché de dire que les voyages changent une destinée, à la lecture du livre, celle de Sarah Gysler aurait été bien morne en comparaison avec ce qu’elle a vécu.
“Sème un caractère, tu récolteras une destinée” Le Dalaï Lama
Un peu paumée, en échec scolaire et professionnel, sans but et ne sachant pas ce qu’elle désire, cette écorchée-vive-anticonformiste décide de reprendre sa vie en main, plutôt que d’attendre que les réponses ne viennent de la société.
Suite à un événement dramatique qui l’a profondément marqué, son choix est fait : quitter sa Suisse natale pour voyager – sans argent – à travers l’Europe.
Ce n’est d’ailleurs pas réellement un livre sur le voyage, mais plutôt une réflexion sur la façon dont le voyage a pu transformer sa vie, avec un franc-parler déroutant – et parfois cru – spontané et une bonne dose d’auto-dérision, mélangée d’humour grinçant.
D’ailleurs, le livre s’organise en 2 parties : la première se déroule en Suisse. Elle esquisse un décor peu flatteur – sans pathos pour autant – de son enfance et adolescence passées au sein d’une famille éclatée, et aborde sans fards, sa différence culturelle, ses amours désenchantés, ses expériences professionnels sans intérêt.
Il faudra attendre 90 pages pour que commence la deuxième partie : son voyage vers le Cap Nord, plus condensé.
Au travers des kilomètres parcourus et des personnes rencontrées, son regard sur, les autres, le monde, et elle-même change. Au cours de son aventure, Sarah transforme sa colère et sa révolte en une ouverture à l’autre, et une acceptation de soi.
On débute en effet la lecture de « Petite » avec une auteure en colère contre la société (un peu excessif et lapidaire parfois) et on referme le livre avec une Sarah apaisée, réconciliée avec l’humanité et en harmonie avec elle-même.
En quittant ses vallées suisses, Sarah Gysler apprends à accepter ses propres failles en même temps qu’elle apprends à respecter les autres. Mais elle a surtout acquis une foi en la vie, à transporter les montagnes, et un optimisme bien sanglé à son sac à dos (et à son chat en peluche) : « Aujourd’hui, je n’ai plus peur d’être différente, j’ai lâché l’idée de faire semblant d’être normale. »« Ouvrir les yeux à vingt ans a été mon grand avantage. Au fond, le monde appartient à ceux qui rêvent tôt. »
« Petite » est une ode émouvante à la liberté, à la prise en main de sa vie, et à oser affronter ses peurs. Introvertie et désormais seule sur les routes, Sarah Gysler n’a d’autre choix que de les affronter – car “seules 8% de nos peurs sont fondées et rationnelles” – en s’ouvrant aux autres.
Hors de sa zone de confort, elle fait le constat que « la majorité des gens aiment rencontrer, donner, partager, et ceux-là sont souvent les plus épanouis. On oublie derrière nos écrans que l’humain est avant tout un animal social (…). J’ai gagné de ces échanges une indéniable leçon de vie : la gratitude et la générosité rendent heureux ».
Ainsi, pour reprendre une citation de Jean d’Ormesson : “Cette vie est peut être une vallée de larmes, mais c’est aussi une vallée de roses“!
Et sinon, quel film voir pendant le week-end de confinement et voir de grands paysages (bon, ok sur son écran…)?
Enfermé chez vous, vous rêvez de grands espaces et d’aventure humaine et de grande épopée qui finit bien ?
Vu que l’on a plein de temps en ce moment, je vous conseille un film, basé sur une histoire vraie et qui dure un peu plus de 2 heure. Je vous conseille donc “Apollo 13“.
L’histoire vraie de la 3ème équipe d’astronautes partis pour une mission sur la lune, et qui, suite à un accident se retrouvèrent naufragés dans l’espace. Réfugiés à bord du module lunaire et capsule spatiale, avec l’espoir de revenir vivant sur Terre, ils vécurent ainsi plusieurs jours confinés…
Ah oui, non en fait, à bien y réfléchir, c’est peut être pas une bonne idée !
Alors je vous propose un film (un court métrage de 45 minutes) que j’avais découvert dans le cadre du festival “Montagnes en Scènes”, et qui est disponible gratuitement le temps du confinement : “The Pathan Project“.
Il retrace l’expédition dans l’Himalaya pakistanais, d’une équipe de grimpeurs professionnels – composée d’un Argentin (Carlitos Molina), de 2 Belges (Nicolas Favresse et Jean-Louis Wertz) et d’un Français (Mathieu Maynadier) – au coeur de la vallée inexplorée de Tagas au Pakistan avec l’ascension d’une paroi rocheuse.
Un film qui mélange exploration de magnifiques paysages (et vertigineux), sensations fortes, amitiés, solidarité, musiques et chansons improvisées (en bivouac sur la paroi rocheuse…) et surtout bonne humeur (et avec des frites, à 4800 mètres, “mais sans mayonnaise”) !
Et sinon, quel concert écouter sur Internet durant le confinement ?
Depuis Hawaii c’est Jack Johnson (enfin !) qui toujours dans le cadre des concerts “Together at Home”, joue à la guitare ses mélodies positives et nous rappelle que “it’s so much better when we’re together” !
Autre bonne nouvelle musicale, pour les amateurs de Folk : Bob Dylan a sorti une nouvelle chanson, disponible sur Youtube, en hommage à l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy… Souvenir d’une époque où l’Amérique conquerrait la Lune et sa population s’insurgeait contre la guerre au Vietnam et appelait à faire l’amour pas la guerre (ça a bien mal changé depuis).
Et voici que le week-end se termine, et avec lui ce billet !
J’espère que ces “quelques” lignes vous auront donné des idées, peut-être diverti, ou rappelé des souvenirs…
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Et sur ce : “Bonne nuit et bonne chance“, #restezchezvous confiné et surtout : gardez le sourire, de meilleurs jours arrivent (bon, pas immédiatement, mais ils arrivent…) !