Moorea : l’île soeur…
Ia Orana !
Les journées se suivent et ne se ressemblent pas, les îles non plus d’ailleurs!
Après Rangiroa, nous avons mis le cap sur « l’île soeur » de Tahiti : Moorea.
(Etape du voyage : 2 jours à Tahiti – 4 jours dans les Tuamotus – 4 jours à Moorea, via Papeete – 4 jours à Huahiné – 3 jours à Bora Bora – 3 jours à Tahaa – 2 jours à Papeete ; et en bonus un article dédié avec tout plein de bons conseils utiles et pratiques pour préparer votre voyage en Polynésie Française)
L’île en forme de papillon située à 17 kms au nord-ouest de son aînée, est beaucoup plus sauvage et calme !
Les deux îles ne partagent pas le même lagon et le chenal qui les sépare, dépasse, par endroits, les 1500 mètres de profondeur !
L’arrivée sur l’île ne s’est pas faite sans mal, ni sans stress !
Flash-back…
10h00 : L’ATR d’Air Tahiti en provenance de Rangiroa atterrit à Faaa.
Une fois les bagages récupérés, nous devons prendre un petit avion de la compagnie Air Moorea, qui relie les 2 îles en 15 minutes.
Or, renseignements pris, notre vol est tout simplement suspendu!
En effet, quelques semaines avant, un accident est venu endeuiller la compagnie (et les deux îles par la même occasion), puisque le petit Twin Otter assurant la liaison s’est abîmé en mer, causant la disparition des 20 personnes à bord. Il repose désormais à 450m au fond, à tout juste un mile nautique du bord !
Du fait de ces évènements tragiques, la compagnie a son agrément suspendu, le temps de l’enquête… les vols ne sont donc plus opérés !
10h15 : Il fait déjà chaud !
Nous courons (comme si on ne transpirait pas assez !) au comptoir d’Air Mooréa où une (très) sympathique hôtesse nous propose : soit de prendre un vol d’Air Tahiti (qui assure aussi la liaison, mais en fin d’après midi), soit de prendre le bateau qui part de Papeete dans à peine une heure.
Le problème est que nos amis doivent passer le week end avec nous à Moorea et arriver aussi en ferry (avec leur voiture) : nous devons nous y retrouver pour déjeuner…
L’autre problème est que nous n’arrivons pas à les avoir au téléphone (punaise de punaise, y’a toujours cette bonne loi de Murphy qui rapplique quand il ne faut pas).
Nous choisissons donc le bateau !
Voilà donc notre hôtesse qui tente de joindre ses collègues à Mooréa, puis dans les bureaux, pour avoir les papiers à remplir.
Mais elle n’arrive à joindre personne (Put*** de Murphy !!!).
Elle persévère, s’énerve, mais garde le sourire (on est à Tahiti tout de même), et juste après un petit « je suis fiu de cette organisation », nous lance une petite expression à peine teintée d’exagération, compte tenue de la situation, avec un accent savoureux et plein de soleil (ah oui, elle est super jolie !) : « Je n’arrive à joindre personne, ça m’énerve, j’ai envie de me suicider ! »
Le plus étonnant c’est que cette expression, désormais d’anthologie, je l’ai déjà entendue, mais venant d’une amie originaire d’Alès ! Il n’y a pas à dire : Tahiti c’est dans le sud !
J’adore cet endroit !
Mais les temps presse.
10h40 : Enfin une autre hôtesse arrive, avec les formulaires d’annulation de vol et de demande de prise en charge. Une fois remplis et signés, elle nous remet alors un coupon qui nous permettra d’embarquer et commande un taxi qui nous emmène ardemment au port, dans le centre de Papeete !
10h50 : le Taxi arrive ! ça va être chauuuuud ! Pourvu qu’il n’y ait pas trop de circulation, pourvu qu’il n’y ait pas trop de circulation… Et Put*** de M****euuuu !!! Et voilà, tadaaaa : un embouteillage !
Un coup de klaxon, on déboite, un autre coup de klaxon, on accélère, puis… on s’arrête, sur le quai, juste derrière le bateau !
11h10 : Nous embarquons enfin sur bateau, à peine 5 minutes avant son départ ! Mais nous n’avons toujours pas de nouvelles de nos amis. C’est lors d’une ballade sur le pont supérieur que nous les apercevons !!! Ils sont eux aussi à bord, mais du ferry voisin, qui lui n’est pas express !
Comme quoi, quelques soient les ennuis qui nous tombent dessus (et il y en a toujours plusieurs couches), loin de vouloir les ignorer, ce qu’il faut c’est ne pas se laisser abattre, rester optimiste et persévérer pour avancer (vive la philosophie de comptoir ! Allez, c’est ma tournée…) !
La traversée est belle.
Les plus chanceux apercevront des baleines, les autres se contenteront de voir Tahiti s’éloigner au fur et à mesure que le bateau se rapproche de la baie de Vaiare, où se dessine un paysage escarpé, où le vert des montagnes cisaille les nuages, où l’eau bleue-turquoise du lagon tend vers le vert.
Par contre, petite remarque : depuis le film Titanic, y’a toujours un couillon qui se met à l’avant du bateau et crie en levant le point : « Je suis le roi du monde »… et ben là, ça n’a pas loupé, la place n’est pas restée libre très longtemps ! (euh, non, cette fois-ci, ce n’était pas moi… oups!)
Une fois réunis à Vaiare, nous partons à la découverte de l’île…
Sur la route, nous nous arrêtons à un premier point de vue qui nous permet d’avoir un superbe point de vue sur le lagon eaux eaux turquoises, parsemées de bungalows, avec en fond Tahiti !
Puis nous longeons la baie de Cook, avant de nous enfoncer dans l’île et atteindre un belvédère situé entre le « col des trois sapins » et le « col des trois cocotiers ». La vue est superbe (oui, encore !) : face à nous se dresse le majestueux mont Rotui, entouré à gauche par la baie d’Opunohu et à droite par la baie de Cook.
Derrière nous, trois monts (Mouaputa, Tohivea et Mou’a Roa) reliés entre eux par un chemin abrupte et recouvert d’une dense végétation forment une barrière vertigineuse.
Enfin, nous arrivons à notre hôtel, « Les Tipaniers« , situé à la pointe Hauru : les bungalows sont éparpillés dans un jardin tropical bien fleuri. Ils sont même équipés d’une cuisine ! En fait, beaucoup d’habitants de Tahiti viennent ici le week-end se reposer. L’hôtel est équipé de 2 restaura
nts : un à l’entrée (pour dîner) et un sur pilotis, face à la mer à trois petits motus, pour prendre les déjeuners (petits et grands) et même les apéritifs !
Situé à proximité du ponton de l’hôtel, se trouve le club « Scubapiti« , petite structure à taille humaine et à l’accueil sympathique, qui nous fait découvrir les différents spots !
Les plongées, moins impressionnantes qu’a Rangiroa, sont cependant très belles et variées.
Un des sites particulièrement remarquable est le « jardin de roses« , LA plongée profonde de Mooréa (plus de 40m !) : le corail se développe en forme de pétales de roses en canyons dans lesquels évoluent requins citrons, tortues, carangues, poissons perroquets, entre autres… :
Un autre site sympa est « la Virgule » : très grand jardin de corail dont la forme est en… arc de cercle. On y a vu de très beaux poissons perroquets (autant de couleur qu’un arc en cie, il doit son nom à sa bouche qui lui permet de manger le corail), une bonne dizaine de requins pointe noire et même des soles (à dos couvert de points bleus).
Au palier de décompression, nous sommes attendus par un vieux, très vieux, barracuda, visiblement pas farouche… mais pas rassurant du tout !
Nous décidons aussi « sacrifier » une journée de plongée pour une excursion autour de Mooréa et avoir une présentation et observation de la « grosse » faune sous-marine locale.
Nous l’avons faite grâce à « Moorea Boat Tour« .
C’est ainsi qu’après avoir arrêté le bateau, notre guide lance quelques têtes de poisson. Puis, après un rapide briefing sur les requins, il nous invite à nager avec masque et tuba au milieu de dizaines de requins pointe noire.
Les requins sont des prédateurs. Mais il parait que parmi les 465 espèces recensées, ce sont des charognards et seulement une douzaine est dangereuse pour l’homme (dû principalement à une, attention, ouvrez les guillemets : « erreur d’identification » ! Mouais, finalement l’erreur n’est pas qu’humaine et en tous cas, ça en fait toujours 12 de trop !)… En gros ils n’attaquent que les animaux blessés et faibles, sauf quelques uns qui ne se nourrissent que de plancton (le requin-baleine par exemple).
Les requins sont très importants pour les polynésiens car ils symbolisent la sagesse et l’incarnation ultime de l’âme.
Heuuu, d’un coup, j’ai un doute là : il a dit quoi, déjà? Ceux-là sont tranquilles ou non? « Ouh pinaise », j’aurais dû écouter et pas mâter le bikini à côté de moi…
Ahhhhh, j’ai senti un truc bizarre là, contre ma jambe !
Ah non, ouf, me suis juste mis un coup de palme…
La poussée d’adrénaline est donc sensible, surtout quand le squale fonce vers vous (il parait que le requin Mako peut atteindre les 50km/h… bon, là, d’accord y’en avait pas) et se détourne au dernier moment ! Inutile de spécifier qu’on regarde dans tous les sens : à gauche, à droite, devant, derrière, en haut, en bas ! On sait jamais : maître requin par l’odeur alléché, pourrait être tenté de croquer nos pieds !
C’est beau un requin qui nage, mais bon, comme l’écrivait Pagnol (pas à propos des requins en vérité) : « c’est beau, mais c’est couillon » !
Cette petite phase d’excitation passée, Heifara (c’est le nom de notre guide) nous amène dans une des passes de Mooréa.
Une fois arrivés, il scrute les environs à surveiller les remous et reflets de l’eau.
Et il a l’oeil, Heifara ! En effet, il lui a fallu moins de 5 minutes pour repérer une grosse masse sombre : une baleine à bosse fait une petite sieste à quelques coups de palmes du bateau.
Un par un, nous allons à l’eau, équipés de nos palmes, masque et tuba, afin d’observer (si possible en silence), le majestueux cétacé.
Après 30 minutes d’observation (bonjour, les coups de soleil dans le dos, après !), la baleine remonte tranquillement à la surface, expire (prfff, un petit geyser), prend une grosse inspiration et d’un coup de nageoire nous dit au revoir !
Nous remontons à bord et partons en direction du dernier site d’observation.
C’est nous alors que nous voyons un petit baleineau sauter tout entier hors de l’eau (vue la masse, même petit, c’est impressionnant).
Quelques minutes plus tard, c’est une énorme masse noire qui sort de 5 mètres environ, se retourne, offrant son ventre blanc et s’écrase non-chalamment sur le doc, en une énorme gerbe d’eau ! Une baleine vient de sauter, c’est magnifique !
Enfin, il nous dépose sur un petit motu (petit îlot) face à notre hôtel, ou vivent des dizaines de raies pastenagues (dont la queue, cartilagineuse, possède 2 dards à la base).
Une petite anecdote à propos de la raie pastenague : la queue est tellement dure que les pirates les utilisait pour flageller les esclaves (je viens de finir d’écrire cette phrase et me rends compte ô combien elle est tendancieuse…) !
Cachées sous le sable, elles se mettent à nager à notre arrivé (probablement l’odeur du poisson agité par Heifara, notre guide) et nous effleurer les jambes de leurs ailes à chaque passage ! C’est assez surprenant au début…
C’est d’ailleurs assez amusant de caresser les raies : leur peau est très douce et elles ne sont pas sauvages (et hop, encore une phrase qui pourrait être mal interprétée…)!
En plus du tourisme, Mooréa vit aussi de la culture des ananas (1er producteur de Polynésie), dont les plantations sont principalement dans la vallée d’Opunohu. Sincèrement, ce sont les meilleurs ananas que j’ai mangés : le goût est aussi savoureux que l’odeur qui en émane lors de la découpe : savoureux, parfumés et juste sucrés ! Ni acides, ni durs, ils sont tout simplement… parfaits !
Et après des journées bien remplies, nous profitons du restaurant face au lagon pour prendre un petit apéritif, en maillot et t-shirt…
Les Pinas coladas (ou Hinano) sont recolorées par le coucher de soleil : de même le bleu turquoise des eaux tourne au rouge feu, avant que la voute céleste ne fasse apparaitre la voix lactée et la croix du sud. De nuit, on a l’impression de toucher les étoiles !.
Le temps est globalement beau, chaud et la température de l’eau peine à descendre en dessous des 27°…
Ainsi passe le temps (trop rapidement) à Moorea… Nous n’y passerons que 3, trop courtes, ma
is très belles journées, avant de partir pour Huahiné !
En apparté : en bon « Pierre Richard », j’ai quand même réussi à choper un angine, de retour de plongée… le vent, a un peu aidé ! Comme quoi, même au chaud sous les tropiques, on peut attraper froid !
Envie de partir en Polynésie Française ? Retrouver mon article avec de nombreux Conseils Utiles et Pratiques pour Préparer votre voyage à Tahiti et en Polynésie Française.
3 commentaires
Même onze ans après tes références font mouche ! Le Fenua semble ne pas avoir beaucoup changé, les plaisirs sont encore exactement les mêmes… Parole de popa’a résidente !
je galere pour afficher ton site avec ma connexion pourrie, mais ca vaut le coup: tes photos sont juste dingues… Rappelle moi, c’est combien le ticket pour Tahiti, sans les miles 😉
En fait, les photos ne sont rien comparées à la réalité… 🙂 Et pour le billet, l’avantage depuis la France, c’est que c’est presque « donné »… seulement 1600 euros (sinon, c’est 200 euros et 80000 miles…)! Et oui, vive le partage de monopôle entre AF et ATN (Air Tahiti Nui) !