Ayyatu… Ayyatha.. Ayhatya… Ayutthaya Ahhhhhh !
Sawadee Khrap Ami Lecteur !
(Etape du voyage : 1 jour à Bangkok – 1 jour à Ayutthaya – 2 jours à Bangkok – 3 jours à Chiang Mai – 1 jour à Chiang Rai – 2 jours à Sukhothai – 4 jours à Siam Reap – 3 jours à Kho Phi Phi – 3 jours à Krabi – 1 jour à Bangkok ; et en bonus : Quelques conseils utiles pour préparer votre voyage en Thaïlande).
Bon, vue la journée à rallonge de la veille, inutile de dire qu’on a tous bien dormi…
Donc, comme je ne le dirais pas, je commencerais directement le récit de cette nouvelle journée par une petite chanson : “Le soleil vient de se lever, encore une belle journée, il va bientôt arriver”… le petit déjeuner !
Ainsi, nous nous retrouvons le lendemain matin dans le petit restaurant de chez KT; certains à l’heure, d’autre… beaucoup moins.
Le petit déjeuner, n’étant pas une habitude thaï (il faut savoir qu’ils mangent partout, tout le temps), il est fortement inspiré d’habitudes anglo-saxones. Ainsi on y trouve des pancakes, des fruits, yahourts, jus de fruits, thé, café… et pour ceux qui ont une envie extrême d’exotisme épicé, la possibilité de manger des spécialités thaïlandaises (pad thai, pad phet…) !
Ce qui est sympa aussi chez KT, c’est qu’à l’accueil il y a un présentoir avec plein de petits papiers écrits en anglais et en thaï avec les hauts lieux de Bangkok. Sauf, bien sûr (!), Victory Monument… Qu’à cela ne tienne, toujours serviable, la réceptionniste nous l’écrit sur une feuille.
Ainsi prêts, nous attrapons un taxi qui accepte de prendre à son bord 5 passagers (si, si… c’est possible, mais bon le pare-choc arrière tape un peu le bitume sur les dos d’âne… j’me demande si ça fait des étincelles à l’arrière !?), direction donc Victory Monument, lieu de départ de minibus vers différentes destinations autour de Bangkok.
Après avoir tourné trois fois autour de la place, nous trouvons enfin le terminus des minibus ! Il faut dire que les points de départs sont plutôt éparpillés… évidemment presque tout est écrit en Thaïlandais… et évidemment nous avons pris le chemin le plus long pour trouver le bon quai !
En empruntant une passerelle qui enjambe les routes, nous admirons d’un côté la place et de l’autre les canalisations des eaux usées de Bangkok ! Ajoutée à cette odeur, celle des gaz d’échappement, la fragrance obtenue est… comment dire… rare (pour ne pas dire nauséabonde) !
Et en plus, juste en dessous de nous, un marchand prépare des bols de soupe thaï… huuum le bon mélange d’odeurs !
(Rahhh, j’aurais pas dû prendre 2 pancakes au petit déj’, moi…)
Victory Monument doit son nom à son obélisque (ça fait pas très thaï, surtout qu’il a une forme peu pacifique : genre baïonnette…) érigé en 1941 pour fêter la victoire thaïlandaise lors d’une petite “guéguerre” qui s’est déroulée contre les autorités coloniale française présentes en Indochine. Elle eu pour conséquence l’annexion de quelques territoires du Cambodge et du Laos à la Thaïlande (trop forts ces français… j’l’aime pas cette place, en fait !).
L’obélisque est “gardé” par 5 statues symbolisant l’armée de terre, la marine, l’armée de l’air, la police et l’état civil. Le tout disposé dans un petit jardin arboré très coquet avec, bien sûr, des portraits du roi (juste pour rappeler qu’il est omniprésent, ainsi que je l’écrivais précédemment).
Et les klaxons de la circulation ajoutent un peu plus d’animation à cet endroit “paisible”…
Le petit Van d’une quinzaine de places ne part que s’il est complet.
Après avoir négocié le prix, … heu, j’ai un doute : il s’est pas trompé en rendant la monnaie, parce que sinon ça fait plus cher que le prix non négocié?… ah ben si ! Bon finalement, tout s’arrange, à condition de sourire et de ne pas humilier “yes-yes my friend” devant les autres… La Thaïlande est sympa pour ça aussi : la négociation se fait simplement et les gens n’ont pas tendance à vouloir arnaquer le touriste (le prix annoncé est peut être un peu supérieur que pour un Thaïlandais, mais bon rien d’anormal ou de choquant…).
Bon, je reprends… Après avoir négocié le prix, nous occupons 5 places et attendons patiemment qu’il se remplisse… 6… 7, 8, 9 (yes, on va bientôt partir !)… toujours 9… (pfff, c’est long)…10… (alleeeez, plus que 2 !)
Ayé ! Avec plus de thaïlandais que de touristes, le chauffeur démarre et c’est parti pour 1h30 de route et ainsi rejoindre les temples d’Ayyat… d’Ayyhat… d’Hayuth… aaaahhh, punaise de noms thaï !!!
Bon, comment ils écrivent ça dans le guide?… ah oui : Ayutthaya !
Donc : C’est parti pour 1h30 de route et rejoindre ainsi les temples d’Ayutthaya !
La route ressemble à un vaste lac, tellement il pleut ! En plus, notre minibus a la particularité de ne pas avoir d’essuie-glace, ce qui ne dérange visiblement pas notre chauffeur qui double allègrement les camions par la droite (normal, on roule à gauche) et… par la gauche !
Après avoir déposé quelques locaux sur le trajet, nous finissons par arriver dans le centre de l’ancienne capitale Siam : Ayutthaya.
Nous sommes dans le centre ville et voulons rejoindre le premier site, qui bien sûr n’est pas à côté !
Ayyutthaya est la deuxième capitale de l’empire Siam, située historiquement et géographiquement entre Sukkhothai (la première, située plus au nord) et Bangkok (l’actuelle, située plus au sud).
Elle fut fondée en 1350 et 33 rois y régnèrent, dont un qui établit des relations avec Louis XIV (échanges commerciaux, recherche d’alliés en asie, mais aussi dans le but de le convertir au catholicisme). Sa chute eu lieu en 176
7, lorsqu’elle fut détruite par les Birmans. Les ruines d’Ayuthayya servirent à ériger les premiers temples et pagodes de Bangkok.
Le site, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, est une cité impériale très, très, très étendue (j’ai oublié un très…) ! Pour relier les différents temples (une bonne dizaine), il faut soit marcher, soit prendre un tuck-tuck… bon, après d’âpres discussions, nous irons à pied finalement (et pourtant des chauffeurs nous proposent de louer leurs services pour la journée pour pas cher) !
L’ambiance de la ville est saisissante : les rues de Ayutthaya sont bordées de murs en briques par endroits effondrés, d’où dépassent entre deux frangipaniers, tours et chedis de temples encore debout.
Les Chedis (aussi appelé “Stûpa”) sont des constructions, un peu en forme de cloche (à l’origine, ce sont des pierres empilées), qui renferment en leur sein une relique du Bouddha.
Bien sûr, toutes les reliques ne sont pas disposées à l’intérieur d’un Chedi.
Et bien sûr aussi, tous les Chedis ne contiennent pas que des reliques de Bouddha (mais souvent celles d’un moine particulièrement éminent).
Sinon, ce serait trop simple…
Donc, nous déambulons tranquillement dans la chaleur moite de la cité, qu’un soleil voilé ne parvient pas à assécher.
C’est alors, qu’au détour d’une rue, deux couples de touristes croisent notre route. L’anecdote serait d’une banalité affligeante, si j’omettais de spécifier que le mode de locomotion choisi n’est pas un tuck tuck, mais en fait… un éléphant ! Ainsi, le plus naturellement du monde, bien sur, les gens se déplacent ici à dos d’éléphant, en pleine rue !
2 des temples les plus impressionnants à Ayutthaya – et qui valent le coup d’être visités – sont sans conteste : le Wat Phra Sri Sanphet, situé le plus à l’ouest, avec ses 3 grands Chedis (construits au 15è siècle) et le Wat Yai Chai Mongkhon, situé lui plus en dehors, qui fut construit en 1360.
Très fleuri et arboré, ce dernier est remarquable par ses Bouddhas que l’on retrouve un peu partout à Ayutthaya : plusieurs dizaines de statues de Bouddhas drapées de toges oranges, un très grand Bouddha allongé (lui aussi drapé) et à l’intérieur du sanctuaire un Bouddha de cuivre, sur lequel on peut coller des petites feuilles d’or, en faisant un voeu.
Au hasard des temples, on trouve des chariots proposant d’acheter des packages contenant rasoirs, gels, mouchoirs… Interloqué, chacun y va de ses suppositions… Juste derrière moi, j’entends la plus brillante, teintée d’auto-satisfaction : “ça y est j’ai trouvé ! C’est un pack pour picnic : comme le site est hyper étendu, on peut acheter des packs avec tout pour manger sur place et faire sa toilette !”
En réalité, ce sont des offrandes. En effet, les moines ne possédant pas d’argent, reçoivent de quoi vivre grâce aux dons des fidèles. Dans le Bouddhisme, les moines sont des “mendiants” (Bikkhu, en sanskrit), mais pas au sens classique du terme : comme enseigné par le Bouddha,ils ne peuvent manger que la nourriture offerte, ne doivent rien posséder (à part leurs tenues), par ailleurs, ils doivent se déplacer silencieusement (en méditant), ne pas attirer l’attention sur eux en criant ou faire du bruit…
A propos d’offrandes, il est possible d’acheter des graines ou du pain sec pour les offrir aux poissons. Autre option assez étonnante : acheter un oiseau en cage et le libérer pour “faire plaisir à Bouddha” !
Mais alors, est-ce que ça lui fait plaisir à Bouddha que l’on doive capturer un oiseau pour ensuite le relibérer?
Et qu’est-ce qui lui fait plus plaisir à Bouddha? Le fait qu’on libère un oiseau captif, ou le fait qu’on capture un oiseau pour le libérer pour lui faire plaisir?
Et est-ce que si on libère un oiseau, mais qu’on a oublié de payer l’offrande, ça fait plaisir à Bouddha?
Et est-ce que ça fait plaisir d’offrir une bouddha en cage à un oiseau?
Et surtout, est-ce que l’oiseau a plaisir à s’envoler ou préfère-t’il rester dans sa cage à manger des graines (qu’on a acheté en offrandes), parce que de toutes façons il s’en fout puisqu’il sera recapturé ?
En réalité, je ne suis pas certain que cela soit réellement un précepte de Bouddha… en même temps, je dis ça, je connais pas bien cette religion-philosophie… Siddhartha, si tu me lis… Explique-moi !
Avec environ 450 000 moines et 30 000 monastères, les moines sont une part importante de la population Thaïlandaise. D’ailleurs, chaque Thaïlandais doit être moine une fois dans sa vie (chez nous, on faisait le service militaire… c’est vraiment pas la même culture !).
Où que l’on aille, le recueillement des visiteurs est particulièrement reposant.
Dans les rues d’Ayutthaya, nos pas raisonnent au son des gongs dans les jardins luxuriants de végétation tropicale.
Entre deux visites de temples, le ciel gris éclate et des rideaux d’eau voilent un peu les temples, leur conférant un aspect fantomatique et mystérieux.
Le bruit de l’eau, bien qu’assourdissant, ne trouble pas la méditation des moines (par contre, nos voix, si… du coup, on est prié d’aller s’abriter ailleurs!).
Quelques temples plus tard, nous reprenons le bus, quittons Ayutthaya, direction Bangkok, pour nous promener à la faveur de la nuit naissante, sous les éclairages multicolores des néons de Chinatown.
Après les paisibles temples, le contraste est saisissant… d’abord parce qu’il y a des embouteillages pour arriver et en plus parce que Chinatown est encore plus “vivante” que le reste de la ville.
Dans ce dédale de rues étroites, on se sent assez perdu. Entre les odeurs des petits chariots, les enchaînements de magasins (alors là, on trouve vraiment de tout…), le bruit des magasins, les bâches en plastique pour se protéger des fuites des paravents en tôle ondulée rouillée, les odeurs, les gens assis sur des bancs entrain de nous regarder passer, le bruit des voitures dans les grosses artères, les odeurs (ah, je l’ai déjà dit?), le klaxon des scooters voulant nous doubler… la visite est assez assourdissante et déroutante.
Dans Chinatown, on peut vraiment chiner… (Hummm, jeu de mots !) ici : un magasin de bijoux; là, un magasin d’étoffes; là bas, une papeterie; à côté? un salon de massage entouré d’un magasin vendant des jouets made in China et d’un magasin proposant des DVD (pour la plupart piratés), alors qu’en face un petit couple de vieux chinois commandent, à un marchant ambulant, leur diner qu’ils prendront sur une des tables en plastique disposée pour l’occasion…
Par contre, Chinatown devient véritablement étincelante à la tombée de la nuit : la lumière du jour est alors progressivement remplacée par les enseignes lumineuses rouges, vertes, mauves et bleues et jaunes (“et pourpres et paraboliques et vice et versa… mais tu dis, que le bonheur est irréductible”… euh, je m’égare !)
Et afin de terminer festivement cette “petite” journée, entre Ayutthaya et Bangkok, nous retrouvons ma cousine au marché de nuit de Suan Luau Night Bazaar.
La particularité, outre que c’est un marché nocturne et qu’on peut encore acheter plein de produits (soie, lampes, polos, imitations de montres et de lunettes de soleil, artisanat, Hello Kitty…), c’est qu’à côté il est possible de dîner et de voir un spectacle en même temps.
L’originalité, c’est qu’il faut acheter des tickets que l’on échangera contre des plats, des boissons… Autrement dit : on fait 2 fois la queue et il nous reste plein de tickets ! Tant pis on reprendra de la Singha (la bière locale…) ! Autre particularité : le spectacle… alors là, c’est super drôle : des groupes de rocks thaïlandais succèdent à des danseurs traditionnels. Les chorégraphies rock (je ne dirais rien sur les traditionnelles…) sont à la fois colorées (faut voir les costumes… un mélange d’années 80 et 90 !) et… improbables (j’entends par là qu’une classe de maternelles danse mieux !)… quand aux paroles, je dirais que l’anglais convient mieux à la rythmique !
Est-ce lié au dernier groupe? Mais le fait est qu’il se met à pleuvoir !
La fatigue commençant donc à bien se faire sentir, nous nous entassons à 6 dans un taxi pour retourner au pays des merveilles, chez KT !
(note pour le lecteur qui est arrivé au bout du récit : bravo, tout d’abord… et ensuite : j’ai réussi à écrire Ayutthaya sans me planter !).
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Les voici ci-dessous :