Sukhothai : La toute première, mais pas la dernière…
Sawadee Khrap Ami Lecteur !
Après cette excitante immersion dans le monde dangereux des traficants d’opium, nous quittons le Nord de la Thailande, direction : Sukhothai.
(Etape du voyage : 1 jour à Bangkok – 1 jour à Ayutthaya – 2 jours à Bangkok – 3 jours à Chiang Mai – 1 jour à Chiang Rai – 2 jours à Sukhothai – 4 jours à Siam Reap – 3 jours à Kho Phi Phi – 3 jours à Krabi – 1 jour à Bangkok ; et en bonus : Quelques conseils utiles pour préparer votre voyage en Thaïlande).
Mais comme c’est assez compliqué d’y aller en train, nous prenons donc un bus, ce qui « nous permettra de nouer de supers contacts avec la population locale ».
Que dalle en fait : dans le bus, on aura droit à une projection de films, dont un film thaï où, à part se battre, ils ne font pas grand-chose et le dernier Rambo (c’est à peine hyper violent, alors que le public du bus est plutôt familial !).
Par contre le voyage est long, loong, très looooong (à peine une demi journée pour 200 kms)… Comme partout, les routes de montagnes sont sinueuses, mais les panoramas sont beaux !
Sukhothai, littéralement “Naissance du Bonheur” en sanskrit, fut la première capitale du Siam, fondée au 13ème siècle mettant ainsi fin à la domination khmère d’Angkor, lorsque le prince thaï Bang Klang Thao fit déguerpir fissa les khmers. La cité connut son apogée sous Rama Khamheng (Râma le fort), qui développa l’alphabet thaï (certainement inspiré des nouilles asiatiques… c’est original, mais c’est quand même bien illisible : y’a pas seule une lettre de notre alphabet !), développa les relations avec la Chine, instaura le bouddhisme comme religion d’état et développa les arts.
Aujourd’hui classée au patrimoine mondial de l’Unesco, nous y visitons de très belles ruines de temples (tiens ça manquait un peu…) et palais situés dans la vieille ville, en bord du Chao Phraya.
La nouvelle ville, dans laquelle se trouve notre Guesthouse (J&J Guesthouse, regroupant de sympathiques bungalows dans un jardin bien décoré, avec une petite piscine et un très bon resto, pas très cher et en plus les propriétaires sont sympas… une super adresse en résumé), est distante du site d’une dizaine de kilomètres.
Pour s’y rendre, il faut prendre les transports en communs locaux (tucks tucks améliorés ou bus). L’arrêt de bus étant à deux pas de notre pension (d’après le propriétaire), nous choisissons cette option.
Petit hic : c’est pas simple à trouver ! En effet, il n’y a pas de panneaux en anglais (alors en français, on n’y pense même pas) et le bus est en réalité un camion, avec un plateau arrière aménagé pour que les gens s’assoient sur deux banquettes en vis à vis.
Peu certains, nous montons à bord, pensant le départ imminent (il vient d’arriver). Or, comme à Bangkok, il faudra attendre que le chargement soit complet pour qu’il quitte son point de stationnement. Et à propos de chargement, c’est assez surréaliste : en effet, les passagers sont pour le moins… hétéroclites : des français, des polonais, des thais (jusque là, rien d’étonnant, je te l’accorde ami lecteur), mais en plus des salades, des courgettes thai, des sortes de haricots, des navets, des poooommeuuus, des poiiireuuu et des scoubidous bidous wah (heuuu), mais aussi des animaux en cage (et pas deux ou 3, non : un chargement entier)… c’est bien simple, on ne voit plus les gens assis en face de nous !
Le site est très beau, entouré de collines, avec des petits lacs et des temples desseminés.
A la sortie de l’arrêt de bus, des loueurs de vélos nous proposent d’en louer afin de visiter le site étendu, dont l’entrée est située à quelques centaines de mètres de là et de profiter de points de vue en hauteur, grâce aux collines environnantes…
– Non, c’est trop cher, on verra à l’entrée du site
– heu, c’est pas sur qu’ils en proposent à l’entrée
– bien sur que si, c’est logique !
– ben heu, pas d’après le guide…
Et c’est ainsi que, les billets pris, nous découvrons le site… à pieds !
Et effectivement, les différents temples sont très très éloignés les uns des autres (très).
Le plus notable des temples de Sukhothai est le Wat Mahathat. Réservé à l’origine à la famille royale, il est entouré de douves de près d’1 km. On y retrouve toutes les belles réalisations des temples : Chedi orné d’une frise de moines, des statues de Bouddha, mais aussi des bassins de lotus…
Il y a aussi le Wat Sa Si, sur une petite île qu’on atteint par une passerelle
et encore plein d’autres que je ne vais pas lister (sauf si tu insistes ami lecteur… comment ça, c’est bon ?!?).
Les statues de Boudhda : elles confèrent au lieu une atmosphère apaisante et ne sont nullement troublées par les libellules (Ben oui ce sont des statues) !
Ainsi se passe une bonne partie de la journée… de retour à la Guesthouse, pendant que certains profitent de la piscine, d’autres partent (2 en vrai) en vélo accompagnés d’une guide locale.
La ballade des environs de Sukhothai, le long des rizières où sont occupés des fermiers pliés en deux les pieds dans l’eau à piquer le riz est très agréable entre 2 averses. Les champs, quand ils ne sont pas utilisés pour la culture du riz (cela dépend des crues du fleuve), se voient remplis de plants de tabacs (notre guide nous encourage d’ailleurs à fumer, car le tabac se vend mieux que le riz).
L’orage venant d’éclater, un arc en ciel colore le gris du ciel au dessus des rizières, dont les différentes teintes de vert sont ravivées par la pluie.
Au détour d’une passerelle en bois, dont on ne sait comment elle tient encore (ah si, il y a des filins en métal), nous rejoignons un petit village et sommes alors salués par des milliers de “Hello, what’s your name” que les enfants scandent en riant, accompagnés par leurs parents tout aussi rieurs.
Ce qui a toujours d’énonnant ici, ce sont les scènes de vie : il n’est pas rare de croiser une famille entière sur un scooter.
Ou encore, au détour d’une petite rue, un ouvrier se rendant à scooter sur un chantier pour livrer des tiges de bambous dont la longueur laisse rêveur quant saut en hauteur qu’il pourrait réaliser si l’une d’entre elles venait à se planter dans un des nombreux nids de poule…
Mais la palme est décernée à ces 2 thaïs qui, assis confiants sur leur deux roues instable, transportaient un miroir haut comme deux personnes (et presque aussi large), juste posé entre les deux !
Le retour à Sukhothai, indiqué par un panneau dont on ne sait vraiment pas quelle direction prendre, se fait le long des digues, construites pour protéger la ville lors des crues annuelles (et visiblement importantes !).
Assis sous les arbres, le long de la digue, les tables se dressent. Alors que certains jouent aux dames, avec des pions improvisés (des bouchons de bouteilles de bière, la plupart du temps), les lampions s’allument et les premières vapeurs des fournaux embullants embaument la ville : les tables ne vont pas rester vides longtemps. En effet,les couples, les amis, les familles, tout le monde se regroupe pour diner dans ces petits restaurants ambulants et improvisés.
En Thaïlande la “street food” est un art de vivre traditionnel.
Visiblement, le repas du soir pris devant le journal télévisé, durant lequel chacun avale sa soupe aux vermicelles en écoutant religieusement le présentateur, n’est pas de coutûme…
(heuuu, j’ai un doute… on rentre par quel chemin, parce que là, c’est pas évident-évident…)
Demain, départ pour un autre pays : le Cambodge afin de visiter un site mythique : les Temples d’Angkor.
Envie de découvrir mes autres billets rédigés lors de mon voyage en Thaïlande ?
Les voici ci-dessous :