Yangshuo : Et au milieu coule une Rivière Li
Nihao Ami Lecteur,
Et après 3 jours à Hong-Kong et afin de découvrir autre chose de la Chine que les grandes villes, la dernière étape se passe à : Yangshuo !
(rappel du voyage : Shanghai et ses environs – Les Montagnes Jaunes – l’Exposition universelle – Pékin – La Grande Muraille de Chine – Hong Kong – Yangshuo)
Pour s’y rendre, rien de mieux que d’emprunter le train de nuit au départ de Shenzen (la grosse ville industrielle chinoise, à côté de Hong Kong). Il faudra donc aller de Hong Kong à Shenzen en train (moins d’une heure), passer la douane-montrer son passeport (et au passage, utiliser sa deuxième entrée… oui, j’avais pris un visa double entrée, la première ayant été validée lors de mon arrivée à Shanghai)-sourire-tampon, puis changer de quai ! Le trajet est d’ailleurs l’occasion de faire connaissance avec un Sud Africain, pilote chez Cathay Pacific (Hello Wes !), grâce aux bières servies au Wagon-restaurant et dû au fait que nous sommes les 2 seuls étrangers du train ! Quelques mousses plus tard (et plusieurs pauses aux toilettes pendant la nuit, bizarrement…), nous arrivons enfin à Yanghsuo !
Cette petite ville, dans une province au sud du pays, non loin (toutes proportions gardées, on est en Chine tout de même) du Vietnam, est l’occasion de découvrir un autre visage du pays. Certes la destination est très touristique, mais elle n’en offre pas moins un visage authentique, surtout lorsque l’on s’éloigne des sentiers battus. Et à ce propos, si vous cherchez une bonne adresse de logement à Yangshuo, le « Giggling Tree » (à 4 kms du centre ville, donc dans la campagne) est un petit hôtel (ou plutôt guesthouse) tenu par des hollandais et aménagé dans une ancienne ferme superbement restaurée, dont les chambres confortables entourent une petite cour, le tout au milieu des rizières et des pics. C’est calme et idéal comme point de départ pour un tour en vélo.
Ici, le paysage est grandiose, surtout vers Guilin : des pics karstiques semés dans la vallée, au milieu de laquelle coule une rivière, et recouverts d’une belle végétation constituent l’essentiel du paysage. Imaginez de gros pains de sucres, ou sinon juste les sommets de montagnes, avec des arbres bien feuillus, qu’on aurait coupé à la base… déposez-les dans des rizières et le longs de rivières, afin qu’on puisse admirer leurs reflets et vous avez une petite idée de la région.
En visitant les environs en scooter ou en vélo (facile, car c’est relativement plat…), on part ainsi à la découverte de petits villages typiques, certains vieux de plusieurs siècles, et de sa population – principalement paysanne – sur des routes bordées de lauriers roses, de bambous, et de gens qui regardent passer les temps et les touristes, de personnes affairées à remplir leurs étals, porter de lourds paniers de fruits, se rendre aux champs leurs outils sur l’épaule, jouer aux cartes, préparer les repas ou tout simplement faire la sieste.
Ainsi, entre rizières, pics karstiques et petits villages traditionnels, le chemin conduit jusqu’au village de Jiao Xin, « village multicentenaire qui abrite d’anciennes maisons à l’architecture typique, de vieux supports de cloche sculptés d’étranges dragons » (d’après le guide du Routard, qui ne s’est pas trompé : c’est charmant !).
Le chemin conduit jusqu’au « Dragon bridge », un petit pont en pierre vieux de plus de 500 ans, offrant sur un bras de la rivière Li une « vision apaisante, presque un miroir parfait, surtout lorsqu’une embarcation se reflète au milieu de l’eau avec les pains de sucre en toile de fond » (toujours d’après le Routard… Et c’est vrai que c’est beau !).
Le tout sous un soleil de plomb et sur les routes cabossées en terre, alors que le scooter (ou le vélo) soulève beaucoup de poussière qui recouvre le visage et donne rapidement l’impression d’être bronzé… Enfin, en apparence car une bonne douche révèle des coups de soleils insidieux en réalité.
Une excursion à « Moonhill », la colline de la lune, révèle un magnifique panorama sur la vallée, du haut d’une arche naturelle, en fait un trou dans la roche formant une lune (donnant son nom au site), alors qu’une ballade en bateau sur la rivière Li, permet d’apprécier une paisible navigation entre les pics et de se saluer d’un bateau à l’autre, quand on ne se baigne pas sur une petite plage qui borde la rivière.
Petit diaporama de Yangshuo et des environs :
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Le spectacle se passe dans les champs entourant les pics : les buffles d’eau sillonnent les rizières ou pataugent dans les petites rivières, alors que les paysans repiquent le riz ou s’occupent autour des orangers et des pamplemoussiers et des plants de salades (non, pas des saladiers…), puisque le climat de la région leur est très favorable. Au mois de mai, il fait souvent chaud – avec un taux d’humidité proche des 200% – avant qu’un gros orage éclate, pour arroser la vallée, en de fortes ondées.
Lors des ballades, il n’est pas rare de croiser des personnes âgées, marquées par des années de labeur passées dans les champs : les mains rongées, la peau burinée, le visage creusé et parfois le regard un peu vide… Certains, à force d’avoir passé leur vie penchée à planter-repiquer-récolter le riz, les chevilles baignant dans une eau marron rendue brûlante par le soleil, marchent lentement le bord des routes, le buste penché presque parallèle au sol, comme si le poids de leurs années dans les champs résonnait comme un éternel fardeau à porter…
Quoiqu’il en soit, le spectacle des pics se reflétant dans les reflets aux différents tons de vert des rizières, ou dans l’eau des rivières qui les contourne est saisissant et prête même à la contemplation.
Et en les croisant, les enfants et leurs parents s’amusent à interpeller les touristes occidentaux en criant des « Hellos » à tout va; il suffit alors de leur répondre de la même manière pour voir alors leur visage rayonner d’un sourire qui remonte jusqu’aux oreilles. Parfois, ils nous arrêtent afin de demander à être pris en photo avec nous et ainsi enrichir leur collection personnelle…
En revanche, il peut être parfois difficile de prendre en photo les habitants : en effet, s’ils vous voient prêt à les photographier, ils cachent leurs visages, ou tournent le dos ! Non par coquetterie ou qu’ils se trouvent « agressés », mais ce réflexe remonte à la période « Mao », lorsque les renseignements généraux (ou équivalents) de l’époque constituaient des fichiers sur les gens…
En gros : pour vivre heureux, vivons cachés… Surtout caché des gens qui prennent des photos !
Croisière-diaporama sur la Rivière Li :
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Le soir, les marchants locaux viennent apporter un peu plus d’animation aux rues déjà bondées de restaurants, bars musicaux et boutiques. Et il suffit de partager la piste de dance avec quelques chinois pour passer une excellente soirée en leur compagnie : ils vous offriront des verres, danseront avec vous et surtout prendront 1000 photos de vous avec eux !
Et si le spectacle de danse vous tente, tous les soirs 600 acteurs et danseurs (dont des pêcheurs locaux) se produisent sur les bords de la rivière Li dans une chorégraphie créée par le cinéaste Zhang Yimou (le concepteur de la cérémonie d’ouverture des JO de Pékin), où même les pics karstiques semblent prendre vie, par des jeux de lumière, le tout en musique ! Le spectacle, « Impression, Sanjie Liu » est très beau, mais j’ai rien compris à l’histoire (y’a pas de sous-titres…) !
La Chine est décidément un pays de contrastes forts, avec des gens très accueillants et sympathiques en dépit de la barrière de la langue (la curiosité étant plus forte…).
Apres, est-ce qu’il est facile de vivre a la chinoise, de faire du business avec eux, je n’ai pas les éléments pour répondre… Mais quoiqu’il en soit, c’est une magnifique destination de voyage, à découvrir et redécouvrir, non seulement pour ses paysages, son histoire, mais aussi pour ses gens !
Et de l’avis de tous les voyageurs rencontrés, qu’ils fussent américains, français, anglais, israéliens ou canadiens, l’avis est unanime : si la Chine n’apparaissait pas comme leur destination prioritaire en Asie, chacun était enthousiaste par les régions et villes découvertes.
Et compte tenu du nombre de provinces et de leur spécificité propres, la Chine propose de nombreuses options de voyage et de cultures et paysages à découvrir… Cette première visite donne surtout une envie : celle d’y retourner !
Et comme le chantaient les Monty Pythons dans un de leurs sketchs :
“I like Chinese”…
Et pour les paroles :
« I like Chinese,
They only come up to your knees,
Yet they’re always friendly, and they’re ready to please.
I like Chinese.
I like Chinese.
There’s nine hundred million of them in the world today.
You’d better learn to like them; that’s what I say.
(…)
I like Chinese food.
The waiters never are rude.
Think of the many things they’ve done to impress.
There’s Maoism, Taoism, I Ching, and Chess…
Le 31 mai 2010