Excursion au Mont Batur à Bali : Tome 2. L’Ascension !
Selamat Pagi, Ami Lecteur !
Bien qu’aidés par le Limoncello « fait maison » de Kadek et bien que couchés vers 22 heures, la nuit fut brève : en effet, quelques trop courtes heures de sommeil plus tard (lever à 3h30 du matin – ça pique…), nous retrouvons notre guide à l’accueil de l’hôtel, les paupières des yeux encore un peu collées, qui nous guidera sur les chemins mystérieux du Mont Batur !
Voici donc la suite du récit entamé plus tôt : l’excursion au Mont Batur, Tauome 2 !
(c’est bien ça : on écrit “Tome” et non pas “Taume”… Je me disais aussi…)
Le petit déjeuner (vite) pris, nous partons en voiture direction l’entrée du parc naturel. Puisque la route est la même que celle découverte lors du récit précédent la veille (très sinueuse donc), il est donc impossible d’espérer se rendormir le temps du trajet ! Mais au-delà du sommeil, je ne suis pas mécontent d’avoir pris un petit déjeuner léger, parce que, vue sa façon de conduire : ça secoue pas mal…
Début de l’ascension du Mont Batur à Bali
L’entrée payée, le chauffeur nous dépose en bord de forêt.
L’avantage d’avoir réservé le tour par l’hôtel à Kintamani est qu’on a pas n’a pas eu a gérer la “petite mafia” des guides du coin, que dénoncent d’ailleurs certains guides Balinais francophones (et les touristes aussi)…
Le guide nous distribue alors les lampes de poches, afin que nous puissions éclairer nos pas le long du chemin pour éviter ainsi les branches, les gros rochers et les précipices (enfin plutôt les fossés) et se faire une bonne grosse blague : s’éclairer à l’aide du faisceau de la lampe par le bas du visage, en faisant des grimaces et des rires sardoniques… Cris et rires nerveux assurés (et en plus, ça marche à chaque fois) !
L’ascension des flancs du volcan peut enfin commencer.
Yalaaaaa !
Nous pénétrons une épaisse forêt de pins, dont les troncs et les cimes dessinent d’inquiétantes silhouettes dans l’obscurité blafarde de la nuit. Les branches tordues accrochent, tels des bras difformes aux doigts crochus, les nuages qui se déchirent dans les arbres, qu’éclaire la pâle lumière blanche de la pleine lune.
Le silence assourdissant de la nuit en forêt est à peine troublé par le bruissement du vent qui caresse le faîte des pins et pourtant interrompu par intermittence, par des hurlements bien sombres…
Quoi, il y a des loups ici ???
Non pas du tout : La réalité est bien autre, puisque nous croisons un groupe d’Indonésiens : ils s’esclaffent de rire en s’amusant à se faire peur en imitant des cris d’animaux sauvages, ou encore en s’éclairant le visage (décidément, elle est universelle cette blague !). On dépasse aussi un groupe, qui pour se donner du courage, écoute de la musique depuis leurs téléphones portables…
J’ai assurément l’impression qu’en Indonésie, plus qu’ailleurs, le silence est une denrée rare !
Alors qu’il faisait bien froid au point de départ, au bord du lac Batur (même sous les tropiques, à 600 mètres d’altitude et à 5 heures du matin l’air est bien frais !), l’ascension du chemin sinueux et rocailleux de la forêt, la foulée bien décidée, fait qu’on a vite chaud !
Et à mesure que nous montons en altitude, la pente se raidie et les arbres dépeuplent peu à peu les flancs du volcan, pour laisser place à de hautes herbes parsemé ici et là de cailloux et rochers de toutes tailles.
Il fait encore bien nuit quand nous quittons la forêt et le faible faisceau de nos lampes éclaire à peine le chemin, rendant la topographie et la marche incertaines. Après 45 minutes de marche ininterrompue, nous arrivons enfin au « 1er étage », une sorte de plate-forme dégagée, offrant une vue imprenable sur le Mont Abang de l’autre côté du lac, qui fait directement face au mont Batur et avec lequel il partage la caldeira.
Alors que le ciel commence à s’embraser entre les nuages, les ombres des volcans commencent à apparaître et les formes se font plus distinctes.
Ce n’est pas une montagne qui apparaît en regardant en direction de l’astre levant, mais une succession de sommets qui se succèdent jusqu’à l’horizon : au premier plan donc le mont Abang (2152 mètres), derrière lui le mont Agung (le plus haut sommet de Bali, 3142 mètres) et tout au fond, le mont Rejani (pas Serge… hein !?) situé sur l’île de Lombok (lequel atteint les 3800 mètres), à l’est de Bali.
Et parce que la vue est panoramique, on peut même apercevoir à l’ouest le Mont Ijen, situé sur l’île de Java !
Un Volcan à l’Origine du Mont Batur
En effet, une énorme explosion survenue il y a quelques 29 300 ans, fit exploser le sommet de la montagne qui culminait alors entre 3000 et 4000 mètres d’altitude pour former l’actuelle caldeira et ses 3 cônes alignés, qui culminent respectivement à 1717 mètres, 1589 mètres et 1410 mètres (« énorme explosion »… on peut l’imaginer !).
En réalité, la caldeira a été créée, non pas par une éruption géante, mais par plusieurs successives. Si la toute première semble datée de 1804, celles qui ont suivi ont permis de préciser l’originalité du relief, avec 2 caldeiras emboitées l’une dans l’autre. En d’autres termes, c’est un volcan dans un autre volcan !
La caldeira extérieure forme une ellipse de 14 kms de long sur 10 kms de large, alors que celle située à l’intérieur représente un grand cercle de 7 kms de diamètre. C’est dans celle-ci que le lac Batur (alimenté par les eaux de pluies), en forme de fève géante (7 kms de long sur 1,5 kms de large), borde le pied du mont éponyme à 1000 mètres d’altitude.
L’une des éruptions les plus violentes du Mont Batur, destructrice (65 000 maisons et 2500 temples détruits) et malheureusement mortelle (1372 âmes, reparties dans le cycle de réincarnation) eut lieu en 1917 : le village de Batur, situé alors au fond de la caldeira fut entièrement détruit…
Totalement ? Pas tout à fait en réalité, car l’histoire raconte que la lave s’arrêta pile-poil à l’entrée du temple principal du village ! Interprété comme une bénédiction, le village fut alors reconstruit autour du temple miraculeusement rescapé. C’était sans compter sur une nouvelle éruption en 1926 qui – fort heureusement anticipée par les Hollandais alors présents – raya définitivement le village de la carte (sans déplorer trop de morts). Depuis, le village a été reconstruit, mais hors de la caldeira (c’est ce qu’on appelle apprendre de ses erreurs…), sur les falaises de Kintamani, en contrebas de laquelle sont cultivés divers légumes, fruits, fleurs et même des mandariniers !
La dernière grosse éruption en date a eu lieu en 2000 et n’a fait – heureusement – aucune victime !
Entre temps, de régulières coulées de lave – dont certaines bien visibles – sont venues agrémenter le relief.
Considéré comme un volcan important par les Balinais (la légende raconte que Bali aurait été choisi par le Dieu Shiva lui-même pour y établir 2 volcans « divins » : Batur et Agung…), les pierres de laves du mont Batur sont utilisées pour construire les maisons et les temples des environs.
Le lac aussi revêt un rôle important, car il est la source d’un grand réseau de cours d’eau qui alimentent la vallée, dont certains, souterrains, jaillissent en sources sacrées à plusieurs kilomètres de là.
Il est donc à l’origine d’un immense groupe d’irrigation (appelé « Subak » en Indonesien) pour toutes les cultures de l’est de Bali.
Au nord du lac, contre la falaise, se trouve le petit village de Songan dont le temple, le « Pura Ulun Danu Songan », est le témoin de pratiques cultuelles animistes et hindouistes séculaires : tous les 10 ans sont sacrifiés (noyés dans le lac) buffles, bœuf, cochons, chèvres et autres poulets, tout ornés d’or, pour honorer la déesse du lac sacré, dont les eaux sont essentielles pour alimenter les cultures en aval.
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De la Corniche aux crêtes du Mont Batur
Donc, du haut de notre corniche sur le Mont Batur, nous apercevons les premiers rayons que le soleil étire, perçant ici et là les nuages et surtout donnant au ciel des couleurs feu !
Ce qui n’était qu’ombres indistinctes se font plus précises, dessinent et colorent désormais les contours des volcans,
Quelques oiseaux s’élancent des arbres et viennent donner vie au ciel par leurs vols majestueux.
Et parce que le spectacle est beau, il ne manque plus que le son : des petits plaisantins jouent avec l’écho des montagnes, lequel ne rejoue pas de « chant mé-élodieux », mais renvoie plutôt des cris en tous genres (y’a pas a dire : jouer avec l’écho, c’est quand même très rigolo ! Et dire qu’ on pourrait profiter du silence de l’aube… #Soupirs…#) !
Ayant bien profité de ce beau spectacle offert par dame nature, nous poursuivons légèrement notre ascension jusqu’au “2ème étage”, un petit refuge où nous prenons un bon petit déjeuner à base de thé, café, de pain et surtout d’œufs durs cuits dans les flancs du volcan ! En effet, témoins de l’activité souterraine, des fumerolles brûlantes jaillissent en divers brèches du flanc du volcan. Le mode de cuisson est simple : on pose les œufs dans les trous d’où s’échappe la vapeur d’eau, on recouvre de mousse et de paille, on laisse mijoter quelques minutes et tadaaaa : c’est cuit !
C’est original, et ça n’altère en rien le goût de l’œuf (ça ne sent pas le soufre…)
Une fois sustentés, mais pas forcément reposés (on s’est tout de même lever à 3 heures du matin et il est à peine 7 heures), nous poursuivons notre chemin pour faire le tour du cratère du Mont Batur.
Si la première partie du chemin – dans la forêt – était facile, cette partie-ci en revanche est un peu plus amusante vertigineuse : par endroit le chemin ne doit pas dépasser les 1,5 mètre de large, avec : à ma gauche un précipice vers le cratère et à ma droite un autre précipice au moins aussi raide…
C’est donc naturellement serein et plein d’entrain que je mets un pied devant l’autre ! (ne pas regarder le vide, ne pas regarder le vide, ne pas regarder le vide, ne pas… aaaaaaah put** c’est raide !).
D’ailleurs, le sentier est tellement étroit qu’on ne peut pas marcher côte à côte, ou se doubler… Ou alors à peine… Oui enfin bon, personnellement je ne suis pas pressé : il fait bon, la vue est belle, il ne pleut pas, alors autant en profiter : y’a pas de raison de doubler !
En effet, la vue de part et d’autre du volcan est magnifique : des crêtes (dont certaines accrochent les nuages), des sommets dont le soleil levant révèle les couleurs et les formes, des nuages qui jouent avec les sommets, des hautes herbes perlées de rosée matinale que le vent d’altitude caresse et des vols d’oiseaux, et c’est toute la poésie de la nature au réveil qui se révèle: c’est paisible, c’est beau (par contre, si les autres couillons touristes pouvaient arrêter de jouer avec l’écho…) !
« La beauté sauvera le monde » disait Dostoïevski et force est de constater que la nature est vraiment une source intarissable d’émerveillement : elle offre au quotidien mille et une raison de raisons de se poser et de prendre le temps de contempler sa beauté brute, offerte sans artifice : un lever – ou un coucher – de soleil, une forêt qui renaît au printemps, des plaines et collines dont les herbes dansent au grès du vent, un ballet de vagues sur le rivage, les reflets du soleil dans la neige fraîche, un désert rempli de silence, une nuit étoilée…
Puis le sentier sur la crête du Mont Batur se fait plus large.
Les petits cailloux et hautes herbes laissent place à un sol beaucoup meuble : de la poussière de lave, légère comme du sable, mais noire – bien noire – recouvre la pente et assure une descente ludique : tout le monde ôte ses chaussures (ou tongs…) pour courir pieds nus dans le sable couleur nuit-sans-lune.
Une nouvelle bonne occasion d’entendre de grands éclats de rire…
La descente du Mont Batur et les sources d’eau chaudes (Air Panas)
Le tour du cratère ainsi achevé, nous redescendons le flanc du volcan et, à la terre bien noire absente de vie se succède la prairie et ses hautes herbes, puis l’épaisse forêt de pins, fougères, acacias…
Par endroit, c’est dingue : on se croirait presque dans la forêt landaise (et je dis ça sans chauvinisme : je n’ai pas dit que les Landes étaient la plus belle forêt du monde…) !
Et comme après l’effort vient le réconfort, nous finissons notre périple dans des sources thermales.
Situées en bord du lac, face aux contreforts du volcan, les « Batur Natural Hot Springs » sont constitués de différents bassins alimentés par les eaux chaudes (37 à 40 degrés) jaillissantes des entrailles de la terre !
« Ce petit coin de nature est le cadre idéal pour », non pas présenter le nouveau ‘Le Chat Machine’ (comme le disait une ancienne pub), mais pour simplement se détendre (et c’est déjà beaucoup) dans en endroit paisible !
Si la route de retour à Seminyak est plus simple à suivre que celle pour venir à Kintamani (j’ai pas mis le GPS pour le retour…), le trafic routier en revanche est un peu perturbé par le « léger crachin tropical » (des rideaux d’eau !) qui s’épanche généreusement au-dessus de nos têtes (vive la saison des pluies) !
Et comme pour se rappeler de cette superbe promenade matinale, une petite surprise survient le lendemain : mes jambes ne sont qu’un bloc de douleur et chaque pas est presque un acte de torture… Je crois qu’il faut que je me remette sérieusement à faire du sport !
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1 commentaire
G-E-N-I-A-L !!!!!!
Ca donne envie………
1 an pr toi à Bali et nous 1 an de mariage……….ca passe vite qd meme !!!
j espere que l année prochaine on dira 2 an pr toi à Bali et nous 2 ans de mariage + 1 voyage à Bali !!!
A tres vite