Randonnée à Tahiti sur les Crêtes Volcaniques du Mont Aorai
Ia Orana Ami Randonneur,
Après une plongée spectaculaire à 60 mètres dans la faille d’Arue, me voici de retour à Papeete, afin d’y conclure mon 2ème séjour Polynésien.
Et le délai de « No fly » passé (pour rappel : il est interdit de prendre l’avion ou de monter en altitude entre 12 et 24 heures, après une plongée), quoi de mieux que de prendre un peu de hauteur sur les îles du Pacifique ?
Ainsi, pour terminer ce super séjour avec panache, je décide partir en randonnée sur les crêtes vertigineuses du Mont Aorai !
Randonnée à Tahiti : Départ pour l’ascension du Mont Aorai
Le Mont Aorai est l’un des 3 sommets de l’île de Tahiti Nui et culmine à 2066 mètres.
Pour s’y rendre, c’est très simple : il faut prendre la direction du Belvédère, depuis Pirae.
La route en lacets dessert un grand parking, situé derrière le restaurant » Le Belvédère » et qui offre, du haut de ses 600 mètres, une très belle vue sur la vallée et surtout offre l’occasion de prendre un petit verre au retour (ben oui, quand même…).
Le sentier de randonnée commence donc au Belvédère et conduit, sans aucune bifurcation, au sommet du Mont Aorai.
Bonne nouvelle donc : il est donc impossible de se perdre.
Le sentier est d’ailleurs très bien entretenu grâce à la présence du Centre d’Instruction Militaire, est visible au départ de la randonnée. D’ailleurs il n’est pas rare de se faire doubler par les militaires en exercice, ce qui est un chouilla énervant (d’autant plus qu’ils sont beaucoup plus chargés que moi…) !
Et quelque chose me dit que si les militaires s’y sont installés pour s’entraîner, c’est que la randonnée n’est pas forcément facile…
D’après le Lonely Planet, il faut « prévoir 4h30 de marche à un rythme soutenu« .
Nous commençons la randonnée un peu tardivement : il est recommandé d’arriver tôt le matin – afin d’éviter qu’une grosse ondée ne vienne gâcher la marche – et nous arrivons en effet tôt… Mais l’après-midi ! Il va donc falloir un rythme très-très soutenu…
La météo est mitigée, mais autre bonne nouvelle : il n’y a pas de pluie annoncée !
Il est effectivement sérieusement recommandé de ne pas faire l’ascension du mont Aorai en cas de pluies (le terrain peut être glissant ; il est d’ailleurs impraticable en plein coeur de la saison des pluies… laquelle ne va pas tarder de commencer en cette fin octobre).
C’est donc d’un pas léger – avec de bonnes réserves d’eau – que nous nous lançons à l’assaut du Mont.
La randonnée débute assez facilement, avec des chemins larges et peu abrupts.
Et déjà la vue est spectaculaire, que ce soit à flanc de montagne, ou sur des petites arêtes, nous évoluons dans un décor digne du Seigneur des Anneaux : roche volcanique, chemins recouverts d’une épaisse végétation et de fougères arborescentes, avant de devenir plus rare et de laisser place aux sapins qui caressent la brume des sommets.
En direction au 1er Refuge, dans le silence ouaté sur les crêtes du Mont Aorai
Ce qui est enthousiasmant (au début en tous cas), c’est que la randonnée alterne dès le début entre portions « agréables » (à flanc de montagne, sous l’épaisse végétation, avec une vue sur les enchaînements volcaniques) et certaines beaucoup plus raides, tellement raides d’ailleurs qu’il faut s’aider d’une corde pour grimper.
Et plus on prend de la hauteur, plus la vue du haut l’île devient magnifique : les abruptes montagnes vertes semblent se jeter dans le Pacifique, alors que les rayons du soleil percent en rideau la couche nuageuse.
Le silence magistral de la montagne est parfois interrompu par une interjection – ou deux- de randonneurs, dont les pieds malhabitués dérapent sous les petits cailloux humides (et oui, j’ai pas mal participé à rompre le silence à cause de ces put***s de cailloux à la c*n qui glissent !), dont l’écho des montagnes « redit ce chant mélodieux »…
Accessible après 2 heures de marche, le premier refuge (le « Fare Mato ») est situé à 1400 mètres, sur un promontoire rocheux entre sapins et fougères.
Il s’agit d’une petite cabane en bois, avec electricité, lits et toilettes et à côté de laquelle une énorme citerne collecte les eaux de pluie.
A la poursuite du 2ème Refuge… « et là, c’est le drame » !
Toujours d’après le Lonely Planet, je cite, deux-points-ouvrez-les-guillemets : « les personnes sujettes au vertige s’arrêteront au premier refuge« . Et en effet…
Après le premier refuge, la randonnée devient particulièrement technique et vertigineuse, avec des crêtes extrêmement raides !
Ainsi par endroits, nous évoluons sur une crête de moins d’un mètre de large (parfois avec une vue dégagées, parfois dans la brume… c’est encore plus rigolo), avec le vide à droite et le vide à gauche…
D’autant qu’on a entamé la randonnée en début d’après midi et que « le sommet est noyé dans les nuages dès 11h » (et ben ça a pas loupé).
Et franchement : c’est pas cool d’avoir le vertige ! (et mer***, je viens de découvrir que j’ai le vertige!)
Surtout quand on n’a pas l’habitude de randonner…
Surtout quand on n’y voit plus rien…
Surtout quand on imagine que le vide est de part et d’autre du chemin et qu’on ne voit même pas le dénivelé (oui, surtout ce point-ci !).
Il parait que c’est la portion la plus technique de l’ascension… Bon cette portion technique est annoncée durer tout de même 1 bonne heure, sur 2 kms (et permet d’admirer le Pito Iti, l’Orohena et le diadème) !
Et il parait qu’après le 2ème refuge (le Fare Ata, à 1800m), le sentier devient moins raide jusqu’au sommet du Mont Aorai (accessible à 1 heure du refuge), lequel offre (toujours parait-il) une superbe vue panoramique sur les îles de Tahiti Nui et la presqu’île de Tahiti Iti…
Enfin, il parait… Car les nuages se font de plus en plus épais et surtout : l’heure tourne, il va falloir penser à rentrer avant qu’il ne fasse nuit (oui, on trouve les excuses que l’on peut pour faire demi-tour et revenir à la voiture, même les plus mauvaises !).
Je fais donc demi-tour et rentre en direction du parking par le même chemin (comme je disais plus haut : impossible de se tromper).
Tant pis, je n’aurais donc pas vu le rocher du diable, ni le passage à flanc de crête où il faut s’agripper aux câbles et cordes tellement c’est raide, et accéder à la crête dentelée en marche d’escaliers – paraît-il très étroite – et dont la vue « dont on jouit au sommet récompense au centuple tous les efforts, avec les autres sommets de l’ile, Moorea en toile de fond et et Papeete au nord« .
Une prochaine fois peut être… quoique… « Ne relachez pas votre vigilance au retour : les blocs de pierre s’effritent« . Mouais, j’irais faire une autre randonnée alors !
Et surtout : je comprends mieux pourquoi les militaires y ont trouvé un beau terrain d’entrainement !
C’est au clair de lune et sous la croix du sud, à diner au restaurant de la marina de Punaaiuia (pour déguster un magnifique poisson grillé avec Pierre et Barbara – merci encore à vous pour l’hébergement, digne des meilleurs pensions de Tahiti !), que mon second séjour en Polynésie touche ainsi à sa fin, avec comme conclusion : vivement que je revienne (vous me croyez si je vous dit que je ne veux pas rentrer???), pour découvrir les Marquises, Maupiti, Tikeau pour plonger, les Lavatubes de Tahiti…
Mais bon, c’est parti pour 20 heures d’avion pour rentrer en France Métropolitaine…
Rahhh, je veux pas rentrer (je vous l’avais dit) !
Allez, « nana » et à bientôt pour de nouvelles aventures…
Randonnée à Tahiti : Conseils et informations générales pour l’Ascension du Mont Aorai
- Randonnée longue et difficile, à cause de son dénivelé. Cependant elle est facile jusqu’au premier refuge, mais nettement plus difficile – voire vertigineuse – en direction du 2ème refuge (malheureusement pas expérimenté)
- Recommandé de venir tôt le matin – surtout si vous voulez le faire à la journée
- S’équiper de bonnes chaussures de marche (pas de baskets, et encore moins de tongs…)
- Prévoir de bonnes réserves d’eau et de quoi grignoter
- S’équiper d’un pantalon de randonnée (plutôt qu’un short), d’un t-shirt et éventuellement de quoi vous couvrir : en altitude, il fait un peu plus frais (et prévoyez de quoi vous changer l’arrivée ; on transpire… beaucoup !)
- Prévoir de quoi se protéger du soleil (et si la météo est peu clémente, prévoyez de quoi vous protéger de la pluie)
- Terrain glissant, voire très glissant (surtout s’il a plu avant) ou même impraticable durant la saison des pluies
- Passages vertigineux, très exposés au vent, en particulier sur les crêtes.
- Dans les passages les plus techniques, des cordes ont été installées pour aider à grimper (bon, c’est après le 1er refuge et à l’approche du sommet ; comme je n’y ai pas été, je fais confiance au guide 😉
Enfin, pour organiser votre voyage grâce au guide Lonely Planet, très complet sur Tahiti et la Polynésie Française, voici un petit lien utile.
Le 23 octobre 2009
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Retrouver mon article dédié, avec de nombreux Conseils Utiles et Pratiques pour Préparer votre voyage à Tahiti et en Polynésie Française.
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