Randonnée au Lac de Gréziolles jusqu’au refuge de Campana : ça se Corse en Haute-Pyrénées, entre La Mongie et Saint Lary.
La randonnée vers le refuge de Campana de Cloutou en passant par le sublime Lac de Gréziolles (qui signifie « pierrier » en occitan) réserve de belles surprises, parmi lesquelles : de beaux paysages, des animaux plus ou moins sauvages et surtout : non pas 1 lac mais 3 lacs, tous plus beaux les uns que les autres (et probablement un des plus beaux lacs des Pyrénées).
Si cette randonnée est très belle, sa topologie la rend néanmoins difficile, car elle est particulièrement longue (7 kms, 3h30 d’ascension – enfin, d’après le panneau…) et bien raide comme dirait mon ex.
Cependant, entre les marmottes, veaux, vaches, cochons moutons, vallons, sommets du massif du Néouvielle, lacs aux eaux limpides, pins et lacs, il y a vraiment de quoi se régaler !
Récit en 3 actes – et quelques conseils – d’une belle et longue randonnée, haute en couleurs, dans de sublimes paysages, de beaux lacs au départ de La Mongie, que j’ai arpentée à 2 reprises…
Petit préambule :
Alors oui, grâce aux bons conseils du site Randozone, j’ai fait ce trek à 2 reprises – non pas par pur masochisme – mais pour le plaisir de partager avec différents amis (petite dédicace : hein Géraldine que ça valait le coup ?…) une randonnée particulièrement sublime vers des lacs situés à proximité de La Mongie.
Alors qu’en juillet 2020, à la faveur d’une liberté provisoirement retrouvée, entre 2 vagues de confinement, je partis depuis La Mongie randonner en direction du Pas de la Crabe, en juillet 2021 je voulu découvrir le Lac de Gréziolles, avec la ferme volonté de poursuivre jusqu’au refuge de Campana, situé plus en amont.
Mais le refuge de Campana était alors fermé pour travaux de rénovation, avec une réouverture prévue pour juillet 2022.
Je fis tout de même la randonnée jusqu’au lac de Gréziolles, sans toutefois aller au refuge, mais rendez-vous était donc pris pour y retourner donc… Le 14 juillet 2022 ! (qui a dit août ?)
Décidément, juillet est un bon mois pour se promener en altitude, loin de la foule amassée sur les plages !
Bon, les travaux étant toujours livrés en retard, les gérants m’informèrent, à quelques jours du départ, que le refuge ne serait pas ouvert pour le 14 juillet (pour info : il n’ouvrira finalement que débout août 2022…).
Cela ne doucha cependant pas notre envie d’aller y randonner, d’autant que la météo était au beau fixe en cette mi-juillet, et que l’idée d’aller chercher des températures plus douces en altitude, loin de la canicule bordelaise, était séduisante…
Quitte à faire l’aller-retour au Lac de Campana sur la journée (compter quasiment 7h30 de marche – sans les différentes pauses).
Fin du Préambule…
La Mongie, Jeudi 14 juillet 2022.
Acte 1 : Départ de La Mongie pour la Randonnée vers le lac de Campana, avec comme première étape : le Réservoir des Laquets.
Et c’est ainsi qu’arrivés le 13 juillet au soir à La Mongie, nous nous réveillons tôt (7h00… ce qui est tôt surtout pour moi un samedi), prenons un bon petit-déjeuner avant d’aller faire quelques courses au Carrefour Montagne de la station pour le pic-nic.
Puis les sacs à dos bien remplis de pain, charcuterie, fromage, tomates, fruits secs, barres de céréales et bouteilles de rosé d’eau fraiche (ils annoncent une chaude journée ensoleillée), nous partons en voiture pour descendre vers le point de départ de la randonnée.
Oui, avant de marcher, il faut rouler un peu…
Car en réalité, le départ de la randonnée vers le Lac de Gréziolles et le lac de Campana ne se fait pas à La Mongie même, mais un peu plus en aval : au niveau du virage en épingle à cheveux de la route qui relie Sainte-Marie de Campan à La Mongie (située à environ 5-6 minutes en voiture depuis La Mongie).
Arrivés à 9h30 au point de départ, il nous reste heureusement quelques places pour garer la voiture dans le virage ; je précise « heureusement », sinon il aurait fallu se garer au parking d’Artigues, situé un peu plus bas dans la vallée, mais rajoutant une bonne demi-heure d’ascension supplémentaire…
Et vu le nombre de voitures garées, nous nous disons que nous aurions dû partir plus tôt la randonnée vers le refuge de Campana vaut visiblement le coup !
Là, nous retrouvons 2 amis partis le matin même du Bassin d’Arcachon et donc levés bien plus tôt que nous (les fous !) et pour qui la nuit fut visiblement très courte !
Nous sommes donc un petit groupe de 7 randonneurs relativement peu sportifs et bruyants ravis par l’idée de faire une belle randonnée sous un beau soleil, dont 2 qui ont dormi 3 heures après une soirée bien arrosée festive (et 3h30 de route) et les 5 autres fatigués par une succession de semaines de boulot intense (c’est moi, ou tout s’est intensifié depuis la pandémie de Covid-19 ?) et pour qui les vacances en août se font désirer.
Bref : Je sens qu’on va bien rigoler !
Ainsi donc, la voiture mal garée dans un virage en pente (le frein à main serré et avec une vitesse enclenchée… on n’est jamais assez prudent), les chaussures lassées et le sac à dos sanglé, et le topo-guide papier à portée de main, nous traversons la route et entamons le sentier de randonnée d’un pas enjoué !
Le départ du sentier est situé à proximité d’une grosse bâtisse EDF très décorée taguée, de l’autre côté de la route où l’on distingue, sous les panneaux rose et bleu des parkings, un panneau du « Club Alpin Français ; Refuge de Campana de Cloutou ».
Un panneau indique d’ailleurs la direction vers le lac de Caderolles (2 heures), le lac de Gréziolles (2h30) et le refuge de Campana (3h30).
Nous entamons la randonnée par une petite descente (la seule avant une très très très longue ascension jusqu’aux lacs) vers un pont de bois qui enjambe le Garet, un petit ruisseau qui descend joyeusement entre les arbres le long de la montagne.
Le pont passé, on attaque les festivités avec une ascension le long d’un flanc de montagne qui grimpe sévèrement pendant 20 bonnes minutes jusqu’à un petit sommet sur lequel trônent de gros rochers, dont 1 qui ressemble à un trône justement…
Derrière nous, le pic du Midi de Bigorre se détache progressivement de la forêt et surveille notre ascension.
Il n’est d’ailleurs pas le seul, car un peu plus loin au détour d’un virage, des vaches en train de paître paisiblement, nous regardent marcher, alors que nous progressons dans les verts pâturages.
Peu intimidées par notre passage, car bien occupées à brouter l’herbe en remuant la queue pour chasser les mouches, les vaches s’arrêtent, lèvent la tête, nous dévisagent avant de s’écarter lentement en faisant tinter leurs lourdes cloches accrochées à leur cou, dont les joyeux carillons brisent le silence de la montagne. Enfin, quand elles ne sont pas assises !
Là, le chemin rejoint le GR10C et nous poursuivons entre vallons et champs de pâturages, sur un beau plateau – le plan de Garet – qui alterne entre petites descentes et ascensions douces mais régulière, le long de goulets verdoyants et d’une petite rivière.
Fidèle à sa réputation Agnan (prénom changé pour conserver l’anonymat) a pris la tête du groupe et gambade à grandes enjambées (spoiler alert : il courra aussi lors de la descente…), mû par une énergie galopante, tel le petit cheval blanc de la chanson de Brassens (« c’était un petit cheval blanc, tous derrières et lui devant »).
C’est amusant de voir d’ailleurs, que lors de ce genre d’activité, les aspirations des randonneurs sont vraiment variées : certains souhaitent profiter du paysage, d’autres parlent de tout et de rien, d’autres écoutent de la musique, d’autres encore se plaignent en se disant qu’ils seraient mieux à la plage, certains se disent qu’ils auraient dû faire plus de sport durant l’année, et quelques uns aiment à vite traverser les paysages grandioses mais surtout afin de rester en tête du peloton.
Comme si le paysage allait changer qu’on soit 1er, 2ème ou dernier…
Bon, j’avoue : l’avantage d’être le premier de cordée c’est qu’on a la primeur du paysage derrière le vallon / le col / le pic (rayez la mention inutile) et surtout : on ne voit pas le dos des autres et on les entend pas râler (enfin, tout dépend d’où vient le vent) !
Le chemin menant à la prochaine grande ascension est plus coloré : bordé de nombreuses fleurs (chardons, digitales, campanules, oeillets ou encore de la marjolaine sauvage – ou « origan vulgaire » celui qu’on met sur les pizzas), celles-ci viennent ponctuer de teintes roses et mauves le vert des herbes, des rhododendrons et des sapins.
Sur certaines, bourdons et abeilles s’activent à récupérer le pollen des fleurs, alors que les papillons virevoltent (Non mais, ils se cachent où ces insectes en hiver, quand il fait très froid et que tout est recouvert de neige ?)
Après 20 minutes de marche assez facile, l’ascension se fait de nouveau plus raide et plus ardue, le long de la pente est du Pic de Barrassé (2332 mètres).
Décidément, on n’arrête pas de monter…
Les marques rouges et blanches propre aux chemins GR nous font nous écarter d’une jolie petite cascade que bordent des centaines de sapins développés irrégulièrement sur les flancs très abruptes de la montage.
Le chemin se resserre dans un goulot de rochers assez raide à monter, obligeant avoir recours aux mains pour monter les uns derrière les autres (Ce sera la seule partie « technique » de la randonnée), puis s’ouvre sur un nouveau large vallon dont on distingue au loin le mur du barrage du lac – ou plutôt Réservoir – des Laquets.
L’an dernier, sur ce même vallon, une bonne cinquantaine de moutons se trouvaient là à brouter l’herbe grasse, et se séparant en 2 troupeaux distincts à notre passage venaient ainsi ainsi quelques touches de blanc, telles des nuages de coton, aux verts pâturages.
– mais n’importe quoi…
– Quoi ?
– Bah, les moutons ne produisent pas du coton, mais de la laine.
– Mais oui j sais, d’ailleurs ce n’est pas ce que j’ai dit écrit, mais c’est juste pour l’image !
– D’accord, mais à ce moment là, dis qu’ils sont comme des pelotes de laine alors…
– Dis donc, plutôt que de m’interrompre dans le récit, tu ne veux pas reprendre ta place de premier de cordée et marcher devant !
En plus cette cette année, point de moutons occupés à paître ou à suivre le leader du troupeau vers un chemin qui ne semble pas bien praticable (Ça valait bien le coup de m’interrompre, tiens…).
Et après une longue marche le long d’un sentier un peu monotone, bordé de quelques chardons, orties sur lesquelles se promènent des coccinelles (comment font elles pour ne pas se piquer ??), campanules, oeillets des montagnes et autres fleurs des alpages pyrénéens, nous entamons enfin une ascension d’une bonne 20aine de minutes à flanc de montagne en longeant d’amas de pierres et gros rochers, au bout de laquelle, après un dernier virage, nous arrivons au barrage des Laquets à 2041 mètres.
C’est ainsi qu’après une marche de quasiment 2h30, ponctuée de quelques pauses pour se reposer parce-que-c’est-quand-même-super-long-et-que-j’ai-pas-la-condition-physique désaltérer, manger quelques fruits secs, s’étaler de la crème (ou encore aller faire une pause technique derrière un rocher), nous nous retrouvons enfin face au 1er lac de la randonnée : le réservoir des Laquets.
« Réservoir », car oui : c’est un lac artificiel.
Assis sur le mur du barrage pour une petite pause bien méritée, nous contemplons les eaux bleues-vertes à peine troublées par une brise très légère.
Un peu plus loin, des randonneurs ont enlevé leurs chaussures et chaussettes et rafraîchissent leurs pieds endoloris dans l’eau fraiche du lac.
Nous sommes bien tentés de faire de même, mais nous avons encore un peu de marche pour atteindre le 2ème lac pour pic-niquer…
Acte 2 : Contourner le Réservoir des Laquets pour partir en direction d’un lac situé plus en amont : le Lac de Gréziolles !
Contournant la cabane, nous longeons alors le lac artificiel les Laquets par sa rive droite.
Il est donc à notre gauche en regardant en amont… Et pour ceux qui ont du mal à faire la différence entre la gauche et la droite, voici un petit moyen mnémotechnique : quand vous regardez vos mains paumes vers le bas, la main gauche est celle où le pouce est à droite… Voilà, j’espère que ça vous aide… comment ça, non ?).
De toutes façons, le chemin est bien balisé, il faut suivre la signalétique rouge et blanche.
Au centre du Réservoir des Laquets, émerge une petite île rocailleuse baignée d’eau couleur bleu-roi dans laquelle dansent les reflets des rayons du soleil.
Sous nos pas, de beaux et gros rochers, dont certains sont couverts de rhododendrons, balisent le chemin à suivre.
Si le chemin est de terre, par endroit nous marchons sur les rochers (voir sautons de rocher en rocher pour les plus téméraires), contournons des arbres déracinés et enjambons des grosses racines de pins à crochets, dont certains nous abritent du soleil, sous le regard bienveillant du Pic de Pène Blanque (2441 mètres) sur notre droite, dont l’autre face est visible depuis la Mongie.
L’autre côté du lac atteint, nous reprenons encore un peu plus d’altitude en direction du barrage du lac de Gréziolle.
Et c’est donc reparti pour une nouvelle grande ascension.
Décidément, on n’arrête pas de monter… (oui, je sais, je l’ai déjà écrit)
Le chemin longe un petit torrent alimenté par le lac en amont, qui rejoint le Réservoir des Laquets.
La vanne doit être ouverte, car – si l’an dernier il y avait un filet d’eau – cette année nous longeons une sacrée cascade qui dévale la pente..
L’eau fraiche court à flanc montagne à vive allure entre les rochers et les herbes, en témoigne son panache blanc qui vient se mêler aux tiges odorantes de ciboulettes (ou d’ail des ours… y’a encore débat), qui ajoutent une un peu de saveur à cette ascension !
Nous remontons le long du torrent, que nous franchissons grâce à une passerelle métallique… tout en prenant soin de bien se faire éclabousser !
En contrebas, nous apercevons le petit lac de Caderolles, où certains randonneurs s’aventurent pour s’y baigner.
La passerelle passée, nous longeons l’épais et haut mur (quasiment 30 mètre de haut) qui crée le barrage du lac de Gréziolles, puis le contournons pour prendre la direction d’un flanc de montagne dont l’ascension se fait une fois de plus alors un peu plus raide.
Alors oui, on monte… Encore… « et ça continue, encore et encore, c’est que le début, d’accord d’accord » (Francis Cabrel, pour ceux qui n’auraient pas la référence)…
Et malgré la fatigue qui commence à se faire sentir (et entendre… « non mais sérieusement, si tu mettais autant d’énergie à monter que tu en mets à râler, on serait arrivé depuis longtemps »), ne pas lâcher, ne pas renoncer, ne jamais abandonner, mais continuer d’avancer !
Ainsi, quelques petites (plus ou moins…) enjambées plus tard notre ascension zigzague à flanc de montagne sur un chemin bordé de rhododendrons et de petites fleurs jaunes et oranges parsemées dans les herbes verte. Il nous mène à une petite forêt de pins qui trône joliment le long d’une crête, avant d’offrir une sublime récompense !
Car arrivés de l’autre côté de la crête qui surplombe le lac, un promontoire nous permet d’entrevoir, au travers des branches des pins à crochets, un paysage sublime : les eaux bleu vertes se distingues entre les pins, avec au fond les montagnes granitiques, avec à l’ouest du lac de Gréziolles, 2 pics notables : le Pène Nègre (2554 mètres), et le Pain de Sucre (2331 mètres), lesquels sont aussi visibles depuis La Mongie (et qui a donné son nom à une piste).
Nous sommes saisis par la beauté des lieux et comme transporté hors du temps et hors des lieux dans cette nature sublime à la beauté irréelle.
Agnan – qui a beaucoup voyagé – ose la comparaison : ici, les Pyrénées ont comme un air de Corse !
Entracte – Arrivée au Lac de Gréziolles : Picnic, baignade (et sieste) dans un cadre « méditerranéen » !
Nous descendons alors la crête en direction du bord du lac, traversons un plateau et remontons une nouvelle petite crête rocheuse couverte de pins qui surplombe les rivages du lac artificiel.
En effet, le lac a été créé par la construction d’un barrage mis en service en 1952. Il s’étend sur 25 hectares et a une profondeur de 36 mètres.
Les pins à crochet offrent un endroit à l’abris du soleil, idéal pour pic-niquer.
Malheureusement nous ne sommes pas les seuls à avoir eu cette idée car la partie la plus ombragée est déjà occupée.
Ce n’est pas grave… Nous continuons encore un peu et nous retrouvons sur des rochers amoncelés qui plongent dans le lac.
On peut donc s’y poser aisément et propose une alternative parfaite pour déjeuner.
Mais pas seulement… Car à peine assis nous nous mettons en maillot et nous baignons dans les eaux douces du lac.
La température de l’eau eau surface doit bien avoisiner les 18°C, alors que la température de l’air doit être proche des 28° ; soit une température idéale pour se détendre après une ascension de près de 4h30 (et si je me réfère aux 2h30 annoncés en bas, on est bien loin du compte !) !
Le soleil scintille sur les eaux émeraudes du lac, à peine perturbées par une légère brise d’altitude. A la mélodie du vent dans les arbres, viennent se mêler les chants des grillons et des oiseaux, accompagnés par le bruit lointain de la chute d’eau.
L’endroit est vraiment paradisiaque !
Et après quelques brasses dans les eaux calmes du lac de Gréziolles, nous sommes appelés à rejoindre la rive lorsqu’un « plop » sourd résonne entre les montagnes : Nicklas (prénom plus ou moins changé pour conserver l’anonymat) a sorti de son sac 2 bouteilles de vin et vient d’en déboucher une avec un air plus-que-satisfait !
– Quoi ? Tu les as portées depuis tout le long, après ta courte nuit et ta soirée arrosée de la veille ?
– Bah oui, comme un bon sportif, vue la fête d’hier soir, je poursuis l’effort… Et en plus, il faut bien soigner les douleurs musculaires de la montée. D’ailleurs, j’en ai même une troisième, au cas où…
« Le bonheur se crée là où de petites joies sont assemblées »
Neïs Cros
Et là, perchés à 2215 mètres d’altitude, baignés dans le doux soleil Pyrénéen, au bord du lac de Gréziolles caressé par une légère brise faisant scintiller des milliers de reflets d’or sur les eaux du lac, nous prenons le temps de partager le temps d’un bon pic-nic, un moment unique entre amis, assurés que « le bonheur se crée là où de petites joies sont assemblées ».
Car entre nous, compagnons de randonnée satisfaits de l’effort partagé, bien ancrés dans le présent, à partager au cours d’un repos bien mérité du pain, de la charcuterie, quelques tomates cerises et du fromage de brebis, il faut avouer que ce petit vin vient relier nos rires, nos coeurs, nos esprits et nos âmes dans ce bel écrin de nature, et fait du bien.
D’ailleurs il se marie plutôt bien aussi avec la pavlova les figues et abricots secs que nous avons pris pour le dessert !
(ç’aurait été top une pavlova quand même… bon ok, pas simple à transporter, mais c’est quand même bon !)
Je n’aime pas lui donner raison, mais force est de constater qu’Agnan ne s’est pas trompé : entre le vin, la charcuterie, le fromage, les pins, les crêtes, l’eau bleue-verte, sous la chaleur du soleil : on se croirait bien en Corse (ou alors, est-ce l’effet du vin ?)…
Le repas terminé, nous entamons une petite sieste pour reprendre des forces, qui je confesse est un peu aidée par les 2–3 petits verres de vin.
Acte 3 : Reprise de la randonnée pour aller au Lac de Campana, avant un retour à La Mongie (avec un nouveau stop au Lac de Gréziolles… parce que c’est quand même chouette) !
Si la sieste semble profonde pour certains, pour d’autres – dont je fais parti – elle est plutôt de très courte durée (il faut dire que les mouches qui tournent autour de ma tête, la prenant pour une piste d’atterrissage, perturbent quelque peu le repos).
Nous quittons donc une partie du groupe qui préfère profiter du lieu paradisiaque pour approfondir leur médiation sieste et nous mettons en route, direction le Lac de Campana.
Le chemin longe le lac de Gréziolle, puis nous franchissons un pierrier et un petit ruisseau issu d’un petit lac situé plus en amont – la Laquette de Gréziolles – au bord duquel, un père, ses 2 enfants et leur chien ont dressé leur campement pour la nuit, avant d’aller se baigner dans ses eaux cristallines.
Enfin, nous entamons une nouvelle ascension vers le Lac de Campana (décidément, elle est bien montée cette randonnée), et continuons d’avancer sans nous lasser de monter dans des paysages grandioses.
Heureusement cette grimpette est assez rapide (25 minutes, pauses photos comprises) et s’ouvre sur un immense pierrier qui borde le lac de Campana à 2225 mètres d’altitude, entouré par les sommets du massif du Nouvielle.
Sur notre gauche et trônant dessus du lac, le refuge de Campana de Cloutou est toujours bien en travaux en cette mi-juillet 2022 et donc malheureusement fermé (les gérants n’avaient donc pas bluffé).
Mais il est déjà 16h00 au soleil à nos montres !
Comme le retour de la randonnée au Refuge de Campana se fait par le même itinéraire que l’aller (et donc repasser par le Lac de Gréziolles, le Réservoir des Laquets, le plateau des vaches…), il est donc grand temps de faire demi-tour pour retrouver nos amis restés plus bas.
Ou peut être ont ils décidés de redescendre eux aussi ? (spoiler alert : vu que nos portables ne captent aucun réseau, nous ne les retrouverons qu’à l’arrivée aux voitures)
En longeant de nouveau les rives du lac de Gréziolles, et parce qu’il fait toujours aussi chaud qu’à l’aller nous refaisons un petit « stop baignade » !
(bon, j’avoue : c’était vraiment trop tentant, d’autant plus que nous avions bien apprécié la baignade avant le pic-nic)
D’ailleurs, la baignade est toujours aussi agréable…
La descente est aussi belle que l’ascension et nous arpentons les mêmes paysages avec un plaisir identique, croisons les mêmes vaches – qui feignent de nous reconnaitre (ou alors elles n’ont pas de mémoire) – dont les cloches carillonnent à leurs mouvements, brisant le silence qui règne en altitude en fin d’après-midi.
Durant notre descente qui va bien durer 2h30, nous croisons aussi quelques randonneurs, dont certains sont accompagnés de leurs chiens, bien équipés de gros sacs et décidés de camper et passer la nuit au bord d’un des lacs.
Si l’an dernier, nous avions été accompagnés de quelques sifflements admiratifs lointains de marmottes, cette année elles ont été malheureusement plus timides.
Il est déjà 19h00 quand nous arrivons au sommet du monticule qui marque le début la dernière descente, alors que nous apercevons la route en lacets qui se détache des sapins. Et moins de 20 minutes plus tard (c’est drôle comme on descend plus vite qu’on ne monte… à fortiori quand l’heure de l’apéro a sonné !), nous retrouvons enfin les voitures.
Ah oui, et le reste du groupe, bien sûr !
Alors que l’après-midi touche à sa fin, les couleurs se teintent de couleur miel et à mesure que nous marchons vers la vallée, le Pic du Midi émerge de la forêt se dresse face à nous baigné d’une lumière douce.
Ainsi, après 8 heures de marche, quel délice de pouvoir enlever les chaussures de randonnée (si on omet le fumet qui s’en dégage…) !
Et une fois revenus à la Mongie, nous allons pouvoir savourer alors un autre plaisir : celui de se détendre autour d’une bonne bière à la terrasse d’un des restaurants faisant face aux pics de Pène Blanque, de Pène Nègre et au Pain de Sucre, en chassant les mouches qui nous tournent autour « par l’odeur alléchées » à la faveur du soleil qui décline lentement derrière les montagnes.
Et après un bon dîner face aux montagnes, nous regagnons rapidement nos lits, car une autre belle randonnée nous attend le lendemain, nous amenant sur les chemins du Cirque de Troumouse !
Note : Certes le récit est à l’image de cette randonnée, un peu long, mais en tous cas, pour avoir fait cette randonnées 2 fois, j’ai très envie d’y revenir une 3ème fois afin de dormir au refuge et prendre plus le temps d’apprécier les paysages somptueux que réserve le parc du Néouvielle !
Conseils et informations générales pour la Randonnée au Refuge de Campana et Lac de Gréziolles.
Informations Générales :
- Difficulté : Difficile (longues ascensions, passage de crêtes, marches sur des rochers et pierriers).
- Durée : prévoir 7h30 (sans pause picnic… ni sieste !).
- Dénivelé : 1000 mètres.
- Comment : emprunte une grande partie le GR10C, très bien balisé en signalétiques rouges et blanches, et bien sûr des cairns.
- Quand : de début Juin à mi-Octobre.
- Point de départ : Le virage en épingle à cheveux entre Bagnères-de-Bigorre et La Mongie (après le hameau de Artigues, quand on vient de Bagnères)
- Retour : par le même même itinéraire.
Conseils pour la randonnée au Lac de Gréziolles :
- Prendre de l’eau (en plus du pic-nic).
- Je vous conseille aussi l’utilisation d’une super gourde : la Lifestraw ! Elle vous permet de boire de l’eau de n’importe quel point d’eau, sans risque, grâce à son filtre qui élimine plus de 99,99 % des bactéries et autres protozoaires contenus dans des eaux non potables; je l’ai utilisée à plusieurs reprises, dans différents points d’eau (sauf des flaques…) et n’ai eu aucun problème !
- Période idéale pour randonner au Lac de Gréziolles : de fin mai à mi-octobre.
- En été : possibilité de se baigner dans le lac.
- Vêtements à prendre en Juillet – Août : Short et T-shirt suffisent si le temps est beau (prévoir de quoi se couvrir pour les passages à l’ombre, ainsi qu’un coupe-vent), et bien sûr un maillot (et une serviette).
- Prendre des chaussures de randonnée imperméables (passage de cours d’eau) et idéalement équipées d’une membrane Vibram. Je vous conseille les Lowa Renegade(les miennes)
- Prévoir de la crème solaire.
- Prévoir des lunettes de soleil.
- Prendre une casquette qui ne craint pas l’eau… Petite astuce : mouiller la casquette dans les torrents ou eaux des lacs pour se rafraichir la tête.
- Bâtons de marche recommandés (perso, je préfère).
- dans la zone pastorale : marchez à distance des troupeaux et gardez les
enfantschiens en laisse (si vous en avez). - Vérifiez les conditions météorologiques avant de partir en montagne.
Et voici la référence du topo-guide papier dont je m’étais servi pour faire la randonnée au Lac de Gréziolles :
(pour être transparent avec vous : j’ai bien utilisé ce Topo guide et il s’agit ici d’un lien affilié ; en commandant via ce lien, vous ne payez pas plus cher, mais contribuez à récompenser cet article)
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3 commentaires
Bonjour Pierre-Jean.
Encore un beau reportage concernant une rando dans une superbe vallée pyrénéenne particulièrement sauvage dans sa partie supérieure !
Nous avons parcouru cette vallée au mois de septembre dernier dans sa totalité (et même un peu au delà) : elle est réputée longue et cette réputation n’est pas usurpée…
Deux différences par rapport à vote randonnée : le refuge est maintenant ouvert au public et surtout, lors de notre passage, le lac de Gréziolles était totalement vide et ceci modifie considérablement le paysage !
Vous pouvez voir tout cela ici : https://mototracteurs.forumactif.com/t64115-le-pic-de-portarras
Amicalement,
Michel
Bonsoir Michel,
merci pour votre message et le partage de votre reportage photo. Le lac de Greziolles presque vide est vraiment impressionnant ! ça change de paysage. Pour le refuge, j’ai très envie d’y retourner et y dormir et profiter le lendemain pour aller vers le Lac de l’Oule.
A bientôt peut être sur les sentiers 🙂
Amicalement,
Pierre-Jean
C’est tjrs avec plaisir que je lis tes récits., Quel régal ces photos et magie cette rando… Mais pourquoi nous, on n’avait pas de Rosé… Promis la prochaine fois. Bises mon PJ.