Randonnée au Lac Bleu, une belle aventure anti-blues pour déconnecter & se ressourcer !
Situé au cœur des majestueuses Pyrénées françaises et plus précisément à 1968 mètres d’altitude dans un petit cirque de la vallée de Campan – entre Bagnères-de-Bigorre et La Mongie – randonner au Lac Bleu de Lesponne (ou du Chiroulet) offre, à qui s’y aventure, une belle balade à la difficulté moyenne, mais aux paysages très variés, entre forêt, moyenne puis haute montagne. Et une bonne opportunité de partir à l’aventure, à la découverte de sublimes paysages, pour une randonnée épique jusqu’au très mystérieux lac Bleu. Un régal !
Sans plus tarder, partons donc en voyage au Lac Bleu, à travers les sentiers escarpés et les vallées verdoyantes de cette région spectaculaire, à la découverte de la beauté sauvage et à la sérénité au cœur des Pyrénées.
Départ de La Mongie vers le parking de l’auberge Chiroulet à Campan, point de départ de la randonnée vers le Lac Bleu.
Préambule :
5 Août 2022, 10H00 du matin sous la pluie (après 2 mois sans une goutte, j’avais presque oublié à quoi ça ressemblait) quelque part dans la vallée de Campan…
– Tu es sûr que c’est la route pour le lac de Peyrelade ?
– Oui, c’est ce qu’indique Google Maps.
– Non parce que là, on vient de passer le point de départ pour le Lac Bleu, et d’après le guide c’est pas du tout par là !
– Tu veux dire que Google Maps se serait trompé ?
– Oui… Comme par hasard, il ne connait pas les routes et chemins des Pyrénées…
– Ceci dit, il s’était bien trompé quand je conduisais à Bali
– Bon alors, on fait quoi ?
– Bah, vu qu’on est au départ de la randonnée vers le Lac Bleu, autant y aller, plutôt que de risquer de se perdre encore plus…
– Oui, mais elles est considérée comme difficile d’après le guide topo !
– Certes, mais elle est annoncée comme super belle… On y va ?
– … Bon allez, on y va !
Alors voilà : c’est la 2ème fois cet été que je viens randonner à La Mongie. Lors du 1er séjour, c’était pour aller au Lac de Gréziolles, puis au Cirque de Troumouse et enfin dans la vallée d’Aygues Cluses (à croire que je commence à aimer ça la randonnée). Pour ce nouveau week-end, notre idée était d’aller randonner au Lac de Peyrelade… ça, c’était jusqu’à ce que Google Maps s’en mêle et nous oriente mal !
Fin du Préambule.
Ainsi, donc 1h15 plus tôt…
Après avoir chargé les sacs (pique-nique, eau, t-shirt de rechange…), indiqué le point GPS du parking sur Google Maps et quitté La Mongie, nous descendons en voiture direction Campan (15 minutes d’après le GPS) pour rejoindre le point de départ de la randonnée.
Après avoir religieusement suivi les instructions du GPS, nous arrivons… à l’Auberge du Chiroulet !
Le guide topo est formel : ce n’est pas ce point de départ pour la randonnée au Lac de Peyrelade !
Nous repartons alors par les chemins forestiers à la recherche du parking / point de départ de la randonnée vers le Lac de Peyrelade…
Et après avoir roulé et tourné en rond durant 45 bonnes minutes à rouler sur des chemins hasardeux, truffés de nids de poules et de cailloux, croiser des voitures en contre-sens sur un chemin tracé pour 1 seule voiture, je suis rassuré de voir que mes amortisseurs et pneus ont tenu le coup !
En revanche pour ce qui est de trouver le départ de la randonnée, c’est un échec patent !
Il faut dire que le guide topo nous indiquait un point de départ et que Google Maps n’avait visiblement pas les bons chemins référencés pour y accéder !
Las, après le 2ème passage devant l’auberge du Chiroulet, nous nous rabattons donc sur notre plan B : une rando très belle selon le guide, mais un chouilla plus difficile : une randonnée au Lac Bleu de Lesponne (et tant pis pour le Lac de Peyrelade… peut être une autre fois !).
Départ de l’Auberge du Chiroulet vers le Lac Bleu.
Ainsi donc, la voiture garée à proximité de l’auberge du Chiroulet, nous laçons nos chaussures de randonnée, chargeons les sacs à dos bien chargés (pique-nique, eau, affaires de rechange…) et partons dans la direction indiquée par le panneau matérialisant le départ.
Celui-ci indique que le lac se trouve à seulement 2h30 de marche…
– « 2h30 ? c’est pour indiquer l’aller-retour ?
– Ah non, c’est l’aller simple vers le lac.
– Quoi ? Mais c’est long ! Je vais jamais y arriver !
– Mais si tu vas voir…
(C’est là que je vois que ceux qui font les panneaux ignorent tout de ceux qui randonnent… Ils ont embauché Kilian Jornet pour les chronos ou quoi ?)
D’ailleurs la randonnée vers le lac bleu commence sobrement, par une jolie ascension le long d’un chemin forestier, le long duquel broutent des chevaux.
Le sentier, de rocs et de terre, croise un beau torrent lequel descend, à certains endroits, en jolies cascades charriant de grosses quantités d’eau d’eau.
Cela n’a rien d’étonnant, car au cœur d’un été très sec il a enfin plu la veille.
Et il a plu toute la nuit aussi.
Il pleuvait d’ailleurs encore le matin alors que nous embarquions dans la voiture.
Une bonne grosse pluie, mêlée de grésil, afin d’ajouter un peu plus de plaisir !
Mais nos mines déconfites traduisent un réel étonnement car la météo nous annonçait du beau temps pour le week-end et que juillet avait été très sec… Bref, je crois que quelqu’un a écrasé un chat noir avant de partir.
Heureusement, le temps de garer la voiture (enfin, de perdre du temps à tourner pour trouver le point de départ de la randonnée), de prendre nos affaires et d’entamer la randonnée, la pluie s’est progressivement arrêtée.
A mesure que nous progressons sur le sentier plongés dans la belle forêt, les hêtres, chênes, boulots et sapins caressent de leur cime les nuages. Ces derniers se déchirent lentement mais sûrement, laissant apparaitre quelques furtives éclaircies : une bénédiction pour nous petits randonneurs du dimanche samedi (oui, parce que randonnée sous la pluie battante, c’est quand même moins fun !).
Ainsi, par endroits les rayons de soleil parvenant à percer les nuages et les branches des arbres, viennent révéler les couleurs de la forêt (finalement, le chat supposément croisé la veille ne devait pas être totalement noir finalement…) et les bonnes odeurs de sous-bois humides et d’houmous heuuuu d’humus, pardon (bon bravo, à cause de ce sale jeu de mots, j’ai faim !).
Nous traversons le torrent grâce à une petite passerelle, puis sortons enfin de la forêt pour rejoindre un grand plateau enserré entre les montagnes d’un petit cirque.
Nous croisons un troupeau de vache en train de paître à proximité d’un réservoir d’eau.
En dépit de la pluie de la nuit, le sol est à peine humide.
Si elles nous regardent passer sereinement dans la zone de pâturage, en revanche, nous le sommes moins – sereins – car le terrain est sérieusement miné de bouses fraiches aussi grosses que des rochers !
Les éclaircies entraperçues au cœur de la forêt n’ont pas transformé l’essai car les nuages ont bien regagné du terrain.
Mais la bonne nouvelle : il ne pleut pas et surtout les températures sont douces, ni trop chaudes, ni trop fraiches pour nous qui sommes en short !
Ça fait du bien après les températures caniculaires de Bordeaux.
Le temps est donc idéal pour l’ascension qui semble, vu d’ici, assez longue.
En effet, nous traversons une grande prairie d’herbes vertes et parsemée de gros rochers, enserrée par 2 montagnes couvertes de forêt (avec à l’est le Pic de Merlheu et, à l’ouest le Pic de Bizourtère).
Ces 2 montagnes se rejoignent au sud pour former un petit cirque, derrière lequel se cache le Lac Bleu.
Alors que le chemin serpentait dans la prairie, celui-ci zigzague de plus en plus et surtout se raidit à mesure que nous progressons à flanc de montagne.
Le sentier progresse le long de larges lacets sur le versant est du cirque (sous le pic de Merlheu).
Au-dessus de nos têtes, les nuages se déchirent sur les crêtes et font une part belle à de larges éclaircies.
Au loin, nous entendons le brouhaha du torrent qui descend en se fracassant sur les rochers, auquel se mêlent les chants des criquets, revigorés par le soleil et des oiseaux qui croisent le ciel.
40 minutes après avoir quitté la forêt, nous traversons à guet le torrent qui dévale de la montagne.
Heureusement une petite structure en bois et les rochers bien alignés font que nous pouvons garder nos chaussures presque sèches (heureusement elles sont imperméables).
Et surtout, aucun de nous n’est tombé dans l’eau ! Même pas Donna qui, bien fatiguée, répète à l’envie qu’elle-ne-va-jamais-y-arriver-et-se-demande-pourquoi-elle-est-venue (je crois que râler est un exutoire, après semaine de boulot intense ! En tous cas, je ne le prends pas personnellement…) !
Le franchissement du torrent nous fait passer sur le versant ouest du cirque.
Si le sentier se raidit fortement à mesure que nous grimpons la montagne au fond du cirque, l’ascension ne présente aucune difficulté et découvre des panoramas magnifiques sur la vallée de Campan dans laquelle restent accrochés quelques nuages esthétiques.
Et en effet, la suite du chemin est sublime : surplombant la vallée presque vierge de tout nuage, il nous conduit entre des rhododendrons, azalées en fleur, fougères, sapins, boulots et autres arbres à baies rouges (appelons les « flamboyants des Pyrénées », car ils ressemblent aux flamboyants qu’on voit en Guadeloupe).
Le parterre d’herbes vertes est parsemé de fleurs colorées où se disputent le jaune des genêts, pissenlits et des jonquilles, au violet des chardons, des colchiques et des oeillets.
Là, quelques ronces trahissent la présence de mûres dont la majorité a été mangée.
Une passerelle érigée au-dessus du torrent, dont les eaux tumultueuses descendent en cascades gracieuses et bruyantes (bruit qui nous accompagne depuis le début de la randonnée en fait…), nous permet de le franchir sans se mouiller, et se faisant, nous fait repasser sur le versant est du cirque.
A chaque virage, les vues sur les montagnes environnantes sont tout simplement à couper le souffle, offrant de nombreuses occasions de s’arrêter et d’admirer le paysage (et de prendre des milliers centaines de photos… Je sens que je vais bien rigoler à les trier pour écrire cet article…).
Le soleil est bien présent et aux chants des grillons se mêlent les ballets des papillons blancs, alors que quelques nuages viennent entourer les pics comme des écharpes autour des cols.
Après quelques lacets bien serrés, que nous arpentons sur le versant sud du cirque, nous attaquons enfin la dernière « ligne droite » (enfin, façon de parler, car le chemin est encore plus sinueux que parcoursup !) toujours en lacets.
Là, le chemin qui conduit jusqu’au lac change d’aspect : nous n’arpentons plus de la terre et des herbes, mais nous franchissons des piles de pierres, qui forment un escalier aux marches irrégulières encadré d’un muret de pierres d’un côté et de la montagne de l’autre côté.
Donna est à bout de souffle. Walter décide de lui venir en aide, en portant son sac sur les derniers mètres de l’ascension, en plus du sien (la grande classe quand même ce Walter !).
Habituellement, mes règles de bienséances irritent les plus extrêmes des néo-féministes-militantes-écoresponsables-anti-mâle-blanc-hétéro-cis-genre-catho-symbole-du-patriarcat-blah-blah-blah (bon, disons une Sandrine Rousseau pour ne pas la nommer et mieux comprendre la parodie), puisque je mets un point d’honneur à regarder les femmes au niveau de la poitrine des yeux (les 2 yeux, bien sûr !), leur ouvrir la porte, tendre la main, passer devant dans les escaliers, porter les skis de mes copines à la montagne, prendre sa défense… (en fait, tout ce qu’on appelait, à une autre époque et en termes plus surannés “la galanterie”, mais qui, aujourd’hui, est devenue mâle, heu mal pardon, pour certaines et donc à déconstruire)
Mais là, je crois que j’ai trouvé pire que moi !
Ceci-dit, j’avoue que si j’avais su que ça eut pour effet immédiat de ne plus entendre Donna râler je n’avais pas eu mal au dos, j’aurais fait la même chose !
Arrivés au bout du chemin de pierres, nous sommes sur terrain plat surplombé par une petite maison. Un panneau nous indique les différentes directions (y’a pas à dire : un bon vieux panneau, c’est quand même mieux que Google Maps…), et le fait que nous sommes bien…
Arrivés au Lac Bleu.
En plus de différentes directions vers lesquelles on peut poursuivre la randonnée (le tour du Lac Bleu, le Lac Vert, le Col de Bareilles), le panneau directionnel nous indique surtout que le Lac Bleu est situé à 1968 mètres d’altitude.
Nous sommes donc au bon endroit… C’est rassurant !
Il y a aussi une petite bande dessinée créée par l’association « Pastorale Pyrénéenne », et qui explique les comportements à tenir si l’on venait à croiser les patous (chiens de bergers) avec leurs troupeaux. Ainsi, nous apprenons que nous sommes dans une zone pastorale… C’est rassurant !
Ce qui est rapidement confirmé par les bêlements des moutons que nous entendons au loin, portés par la brise (les bêlements, pas les moutons !).
A quelques encablures du panneau, bien installée sur son promontoire, une cabane surplombe le lac et offre une belle vue sur le lac, nous confirmant ainsi que… le lac est bien bleu ! C’est rassurant !
En revanche, compte tenu des différences de couleur des rochers et de l’herbe qui borde du lac, ce qui nous parait moins rassurant
- bon, t’arrêtes avec tes « rassurant » ? C’est lourd à force !
- ah bon, c’est pas rassurant ?… ok, ok, tiens ton patou en laisse, j’arrête !
… Je reprends : En revanche, compte tenu des différences de couleur des rochers et de l’herbe qui borde du lac, ce qui nous parait moins rassurant plus inquiétant c’est que le niveau de l’eau du lac est bas, très bas.
Normalement, l’eau vient presque au bord de la maison, ce qui est loin d’être le cas… Il témoigne que l’été a été très chaud et sec, même en montagne !
Le Lac Bleu de Lesponne est donc situé à une altitude de 1968 mètres d’altitude (d’après le panneau). Il s’étend sur une superficie de 52 hectares et a une profondeur de 135 mètres, en faisant le lac le plus profond des Pyrénées !
Entouré du Col de Bareille (2338 m) au nord, du Pic de Merlheu (2638 m) à l’est, de la Soum de Moutarra (2452m) au sud-est, du Pic d’Ourdégon (2436 m) au Sud et de la Soum de Lascours (2485 m) à l’ouest, le Lac Bleu est enserré dans un site montagneux vraiment sublime.
Ses eaux bleu-saphir auxquelles s’ajoutent des teintes vert-émeraudes, contrastent avec les pentes vertes des montagnes, le tout sous un ciel bleu azur parsemé de quelques nuages blancs « esthétiques ».
Ainsi, avec une descente en pente douce vers les eaux, la rive nord Lac Bleu est un endroit parfait pour faire une pause, se détendre et pique-niquer en admirant la beauté brute et naturelle qui nous entoure.
Nous nous rapprochons alors du bord du lac où certains randonneurs se baignent. Car les nuages ayant cédé leur place au ciel bleu, et donc au soleil, ce dernier chauffe généreusement l’air.
Et force est de constater qu’à ces – presque – 2000 mètres d’altitude, il fait très doux, voire chaud en ce début août !
D’autres randonneurs, assis sur la rive nord du Lac Bleu, les pieds dans l’eau, déjeunent dans le calme de la montagne.
Ainsi, mis en appétit – il faut dire qu’il est déjà 14h00 et que nous venons de faire 3 heures d’ascension (soit à peine 30 minutes de plus que ce qu’indiquait le panneau au point de départ), nous nous asseyons à l’ombre d’un petit promontoire montagneux et attaquons notre pique -nique : jambon de pays, saucisson, tomates cerises (Alléluia, elles ne se sont pas écrasées dans le sac !), noix, fromage et pain viennent.
Contrairement à mes randonnées de juillet (Lac de Gréziolles, Cirque de Troumouse et vallée d’Aygues Cluses), nous n’avons pas pris de bouteilles de rhum… ni de rosé. Je crois que je suis venu avec des vrais sportifs !
Entre le petit coup de barre post-repas, et la libération d’endorphines suite à une ascension assez sportive un peu longue, il n’en faut pas plus pour que Donna nous abandonne quelques grosses minutes, le temps d’une petite sieste post-prandiale réparatrice.
Donna étant donc « game over », Garance, Walter et moi discutons avec les Toulousains croisés plus tôt ce matin sur le chemin caillouteux, alors que nous cherchions le point de départ pour le Lac de Peyrelade, et que nous avons retrouvés au bord du Lac Bleu.
Il fut aisé de se reconnaître, car comme précisé plus haut, le chemin n’était pas très large – juste assez pour se croiser en rabattant les rétroviseurs – et que nous avons eu le temps de nous insulter saluer en nous croisant. Et la bienséance fait qu’il me faut quelques années temps avant que je n’oublie le visage des personnes avec lesquelles j’ai pu échanger quelqu’amabilités (et non, je ne suis pas trop rancunier ! C’est juste de l’éducation… Et non Môssieur, le chemin carrossable après l’auberge du Chiroulet n’était pas à sens unique !).
Visiblement, eux aussi voulaient randonner au Lac de Peyrelade, et n’ayant pas trouvé le point de départ non plus, ils se sont décidés à venir voir le Lac Bleu.
Et eux aussi se sont fait tromper par Google Maps (je crois que cette appli a énervé beaucoup de monde ce matin ! Et du coup, on est resté « copains », puisque nous nous sommes serrés la main en riant de nos mésaventures… oui, c’est possible, même entre Toulousains et Bordelais ! Décidément, la randonnée peut faire des miracles, à déplacer des montagnes !).
En ce début d’après-midi au Lac Bleu, avec le soleil au zénith, il fait vraiment chaud ! Alors que certains randonneurs se baignent, j’hésite à les rejoindre, pour me rafraichir.
Le hic : il y a de gros débats en ce moment sur faut-il ou non se baigner dans les lacs de montagne je n’ai pris ni mon maillot, ni ma serviette de bain !
Un randonneur sort alors de l’eau en caleçon – lui non plus n’avait pas pris de maillot vu le temps de ce matin – nous confirme que l’eau est super bonne et qu’avec l’air sec et le soleil, il sera vite séché.
Walter hésite.
J’hésite.
Mais comme le dit Nike :« juste fait le » (enfin plutôt « just do it » ; c’est vrai que ça sonne quand même un peu mieux en anglais) !
J’enlève mon short, mon t-shirt, mes chaussettes et me retrouve en caleçon (heureusement, il est coloré et pas entièrement blanc…).
Je mets un pied dans l’eau fraiche, hésite un peu plus car saisi par la fraicheur, puis finalement le deuxième pied.
J’hésite encore un peu avant de finalement m’immerger dans l’eau bleue du Lac éponyme. Et force est de constater que, une fois accoutumé, la température de l’eau est quand même bien agréable !
Puis après quelques brasses en surface (l’eau n’est agréable qu’en surface, la thermocline n’est pas très profonde) qui font beaucoup de bien, je sors et m’allonge sur un rocher chauffé au soleil, le temps d’une petite sieste (oui, je cède aussi finalement à la tentation), qui permettra au caleçon de sécher.
Je suis tiré de ma méditation sieste par un vent léger qui se fait de plus en plus insistant, et accompagné de quelques nuages, vient voiler le soleil.
Le lac se retrouve alors enveloppé d’une légère brume, conférant au lieu une ambiance assez irréelle, aux couleurs plus ternes et pourtant aveuglantes… Une atmosphère presque mystique.
Dans la foulé du soleil qui a partiellement disparu, la température baisse significativement.
Il est 15h30. Nous décidons alors, à l’instar des autres randonneurs, de plier les affaires et de continuer à randonner.
Si le panneau indiquait que le tour du lac Bleu pouvait se faire en 1h30, Donna et Garance sont plutôt motivées pour redescendre à la voiture.
Selon le guide topo, 2 options s’offrent à nous :
- soit, le plus court, rentrer par le même chemin,
- soit, et c’est un peu plus long et engageant, faire une boucle en passant par le Col de Bareilles, longer le Lac d’Ourec, passer des ruisseaux à gué, puis redescendre le long de l’Adour. Cette option étant plus longue et refaisant prendre plus d’altitude (le col étant situé à 2238 mètres).
Je vous laisse deviner quel chemin ont préféré Donna et Garance… (petit indice : on n’a pas atteint les 2238 mètres !).
Et comme « ce que femme veut, Dieu le veut », c’est donc l’heure du…
Départ du Lac Bleu et retour à l’auberge du Chiroulet.
Nous quittons donc le rivage du Lac Bleu pour repartir au parking de l’auberge où nous attend la voiture, et rentrons donc en prenant le même chemin.
Les nuages ont gagné du terrain et commencer à envelopper les montagnes.
Parce que nous avons arpenté le même chemin pour monter, tout nous semble familier. Cependant, avec un point de vue différent, nous avons l’impression de redécouvrir les paysages et franchement, la descente est vraiment très belle !
Surtout que les nuages, nous enveloppant partiellement, ajoutent de la magie aux paysages.
Donna, requinquée par une sieste salvatrice et super enthousiaste de randonner dans d’aussi “beaux paysages”, gambade tel un dahu.
Elle a visiblement recouvré toute son énergie, puisqu’elle est désormais en tête du groupe, et le restera tout le long de la descente. Et elle a même repris son sac !
On n’insistera jamais assez sur les vertus de la sieste… Ni sur les bienfaits d’être immergé en pleine nature !
Alors oui, nous longeons le même ruisseau, descendons une bonne centaine de lacets, passons un 1er, puis un 2èmepont, la même prairie alpine minée par les vaches, entres les herbes et les gros rochers, puis la même forêt, où les mousses bien vertes entourent de jolies amanites, mais malheureusement pas (ou plus ?) de cèpes !
“Same same, but different !”
Ces magnifiques paysages nous semblent si familier et pourtant, avec ce nouveau point de vue, si différents… « Same same but different » comme disent les Thaïlandais !
Mais comme en juillet, nous n’avons pas non plus croisé le chemin de marmottes joueuses qui sifflent au passage des randonneurs !
En parlant de randonneurs, sur le chemin du retour, nous en croisons qui, bien motivés montent pour y dormir !
Ils sont d’autant plus motivés que les nuages sont bien revenus et que le soleil dont nous avons pu bénéficier tout l’après-midi.
Et à l’instar des marmottes, nous les sifflons d’admiration (et les envions d’aller dormir dans un aussi bel endroit) !
Arrivés à la voiture à 17H15, laquelle est restée bien sage à nous attendre au parking de l’auberge du Chiroulet, nous nous délestons de nos affaires et reprenons la route pour rentrer à l’appartement afin de bénéficier d’une bonne douche réparatrice !
Sortant de la douche bien chaude, je repense aux randonneurs qui partaient bivouaquer au bord du Lac Bleu et en viens à la conclusion que je suis content d’être rentré “au chaud” et de ne pas être resté dormir au bord du lac (je crois que je me suis embourgeoiser en fait…).
Et parce que la faim commence à se faire sentir pour nous 4, sans trop attendre, nous reprenons la route pour passer le col du Tourmalet et basculer côté Barèges, afin de nous régaler d’un bon dîner « Chez Louisette », à l’Auberge du Lienz.
D’abord « sous les flots cotonneux », puis dans les nuées albâtres au sein desquelles il est difficile d’y voir à plus de 10 mètres.
D’ailleurs entre 2 virages serrés, nous sommes soudainement immobilisés par un troupeau de mouton qui a décidé de squatter la route.
Le mouton étant têtu, nous sommes immobilisés et il est impossible de les faire bouger. Alors que nous attendons patiemment que ces têtes de mules moutons se décident à bouger, Garance sort de la voiture et s’improvisant bergère, telle une Manon des Sources Pyrénéennes, les fait s’écarter, nous ouvrant ainsi la voie (et nous laissant sans voix) !
Nous profitons alors de la percée dans le troupeau pour avancer et repassons au-dessus des nuages, où les astres nous gratifient d’un magnifique spectacle : la lune émerge progressivement colore les montagnes de son teint blafard, alors que le soleil disparaît à l’horizon dans la vallée, le jour cédant ainsi la place à la nuit étoilée.
Conclusion.
Vous l’aurez compris, la randonnée au Lac Bleu à Campan est une expérience inoubliable pour tous les amateurs de nature de montagne et d’aventure.
C’est une occasion de se déconnecter du monde moderne, de se ressourcer en pleine nature et d’admirer des paysages magnifiques.
Si vous logez à La Mongie, à Bagnères-de-Bigorre, ou même à Barèges, et que vous soyez un passionné de montagne, ou un néophyte, la randonnée au Lac Bleu vous offrira une journée mémorable dans les Pyrénées françaises.
Alors, préparez votre sac à dos, enfilez vos chaussures de randonnée et partez à la découverte de ce trésor naturel exceptionnel.
Bonus : Quelques Conseils pour préparer votre Randonnée au Lac Bleu.
Informations Générales sur la randonnée au Lac Bleu :
- Difficulté: Moyen. Parcours de Petite Randonnée (PR, jaune et blanc), bien balisé.
- Durée: 4h00 (Aller-Retour d’après le guide Topo), prévoir plutôt 5h30 voir 6 heures (avec les pauses, le pique-nique, la sieste, la baignade…).
- Distance: 12 kms.
- Dénivelés (selon Suunto): 1050 m (Ascension) 950 m (Descente)
- Altitudes : 775 m (point de départ) à 1966 m (Altitude max)
- Quand: de début Juin à mi-Octobre.
- Point de départ : Parking de l’Auberge du Chiroulet, à Lesponne, entre Bagnères-de-Bigorre et Ste Marie de Campan (station de Ski la plus proche : La Mongie).
- Retour: par le même chemin, arrivée au Parking de de l’Auberge du Chiroulet.
- Variante : il est possible de faire une boucle en poursuivant vers le col de Bareilles (et possibilité de faire un crochet jusqu’au Pic de Bizourtères pour admirer le point de vue), puis poursuivre vers de Lac d’Ourrec, puis de descendre le long de l’Adour, avant de revenir au parking de l’Auberge du Chiroulet (la difficulté change un peu : haute, pour une randonnée de 6h30, sans les pauses)
- Autres sites pouvant être utiles à consulter avant le départ :
- Topo et tracé GPS : https://www.randozone.com/traces-gps/trace-gps-394
- Autres infos : https://www.visorando.com/randonnee-le-lac-bleu/
Conseils pour la randonnée au Lac Bleu :
- Prendre de l’eau (en plus du pique-nique).
- Je vous conseille aussi l’utilisation d’une super gourde : la Lifestraw ! Elle vous permet de boire de l’eau de n’importe quel point d’eau, sans risque, grâce à son filtre qui élimine plus de 99,99 % des bactéries et autres protozoaires contenus dans des eaux non potables; je l’ai utilisée à plusieurs reprises, dans différents points d’eau (sauf des flaques…) et n’ai eu aucun problème !
- Vêtements à prendre entre Juin et Septembre : Short et T-shirt suffisent si le temps est beau (prévoir un de quoi se couvrir pour les passages à l’ombre), casquette et même maillot et serviette pour se baigner dans le lac. Sinon : pantalon léger, petit coupe-vent (et le système des 3 couches).
- Prendre des chaussures de randonnée tiges hautes, imperméables et membrane Vibram. Je vous conseille les Lowa Renegade (les miennes).
- Prévoir de la crème solaire.
- Respectez la nature, ne laissez aucune trace de votre passage : Prendre des sacs pour rapporter vos déchets.
- Bâtons de marche toujours utiles (perso, je préfère).
- Dans la zone pastorale, marchez à distance des troupeaux.
- Vérifiez les conditions météorologiques avant de partir en montagne.
En complément du Topo trouvé sur Randozone, voici la référence du topo-guide papier dont je m’étais servi pour faire la randonnée (les auteurs présentent la boucle) :
(pour être transparent avec vous : j’ai bien utilisé ce Topo guide et il s’agit d’un lien affilié)
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2 commentaires
Des heures de travail pour toi mais des minutes d’évasion et de rire pour nous. Quel plaisir ces lectures quand même.. Merci PJ.. le verbe est juste et les photos sont magnifiques. La touche d’humour est là telle le petit carré de chocolat avec le café (c’est exquis ).
Merci Walter 😉 Et à bientôt pour un café, avec un petit carré de chocolat alors !